98
pages
Français
Ebooks
2014
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
98
pages
Français
Ebooks
2014
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
03 septembre 2014
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764427675
Langue
Français
Publié par
Date de parution
03 septembre 2014
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764427675
Langue
Français
Québec Amérique est fière d’offrir un espace de création aux auteurs émergents ; avec la mention « Première Impression », elle souligne la parution de leur premier livre.
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique : acapelladesign.com
Mise en pages : André Vallée – Atelier typo Jane
Révision linguistique : Sylvie Martin et Chantale Landry
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec–Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres–Gestion SODEC.
L’auteur remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son aide à l’écriture de ce roman.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Racine, François
Truculence
(Collection Littérature d’Amérique)
Texte en français seulement.
ISBN 978-2-7644-2723-1 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2766-8 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2767-5 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Collection Littérature d’Amérique.
PS8635.A334T78 2014 C843’.6 C2014-941024-7 PS9635.A334T78 2014
Dépôt légal : 3 e trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
www.quebec-amerique.com
La route
Louis-Pierre Lussier-Laflamme
Salut vouzautres,
Avez-vous des nouvelles de Djibi ? Y a un bout qu’il ne donne plus signe de vie, me semble. Et puis, à part de t’ça, on commence à être dus pour s’éclater la face.
Soyez bons,
Elpé
JS Lisée
non, pas de nouvelles de lui depuis queuque temps
sinon, c’est vrai qu’il commence à faire soif ; faudrait qu’on aille se détruire la gueule queuque part
t’as un endroit en tête, el père ?
Marc-Olivier Godin
Bonjourd’hui.
Aucune idée de ce qui se passe avec lui non plus. T’as le numéro de ses parents, el père ? Appelle-les don, juste pour voir. Au pire, on s’explose le visage sans lui. Au mieux, avec.
Chow
Marco
JS Lisée
SOIFSOIFSOIFSOIF
Pierre-Luc Rousseau
Salut,
Aucune idée où il se cache. Pour ce qui est de la bière, ça va être dur pour moi ces jours-ci, avec ma préparation de cours et les corrections… On n’a pas le même genre de jeunes que vous, à Brébeuf. Les grèves, ils croient pas à ça pantoute. Mais la semaine prochaine, je pourrais peut-être.
A+
Pé-El
JS Lisée
Homme de peu de foie.
Ben coudon. Ils ne savent pas. Va falloir appeler ses parents. J’espère au moins qu’il n’a pas fait de connerie.
Il est où, ce numéro-là ? Pas ici. Alex doit l’avoir.
Pénombre dans sa chambre. Il est sûrement en train de trucider des étrangers à coups d’épée via les interweb. En tout cas, j’espère, sinon ça sera un tit-peu plus gênant pour lui.
Alex !
Coups sur la porte. Plancher qui craque.
Ouais ?
Il sort sa gueule mauvine. Alcool et tuerie moyenâgeuse : soir de semaine normal.
As-tu ça, toi, le numéro des parents de Djibi ? Les autres, y ont pas de nouvelles de lui non plus…
Ouais, je pense que je l’ai…
Il retourne s’asseoir dans la clarté de l’ordinateur, tasse la bouteille de vin, attrape son iPhone et le caresse de l’index. Chaque soir, il vide un grand cru du dépanneur. Une chance qu’ils l’ont, nos deux Arabes du coin de la rue. Il va payer à lui tuseul les études universitaires de leurs enfants.
Louis-Pierre Lussier-Laflamme
C’est bon, j’appelle ses parents demain. Je vous tiens au courant.
Louis-Pierre Lussier-Laflamme
Vieilles branches comme il ne s’en fait plus, salut.
J’ai parlé au père de Djibi t’à l’heure, pis il m’a dit que son fugitif de fils était parti à Gaspé il y a de ça deux semaines, chez une obscure connaissance à propos de laquelle il n’a rien voulu lui dire. Il m’a demandé si j’avais une idée de qui ça pouvait être, mais j’en ai pas la moindre espèce de. Vous, ça vous dit quelque chose ?
Marc-Olivier Godin
Jamais entendu parler.
JS Lisée
même chose que God
rien pantoute
Louis-Pierre Lussier-Laflamme
Bon. Ça vous inquiète autant que moi ou je suis juste parano ?
JS Lisée
l’un n’empêche pas l’autre, son père
mais oui, c’est vrai que c’est bizarre
alors, quoi ? ça commence à sentir le road trip à Gaspé en mautadine, cette affaire-là……………….
Marc-Olivier Godin
Mouais, j’sais pas trop, Lidz. D’un coup qu’il est pas là ?
JS Lisée
on se rince le dalot à Gaspé, on vire la place à l’envers, on roule jusqu’à Percé, on vire la place à l’envers, pis on s’en revient
elle me dérange pas, moi, la vie de prof d’étudiants grévisssses
Marc-Olivier Godin
Maudits zanarchisses. Y sont partout. Chuis partant pour le road trip.
Louis-Pierre Lussier-Laflamme
Moi aussi, bonne idée. On part quand ?
JS Lisée
MA-LA-DE
vous êtes des fous, les gars
foumalades
jvousadorechangezpas
après-demain ?
Café Lézard, celui de la rue Beaubien, où je vais moins souvent qu’à l’autre. Lidz ébouriffé devant l’entrée, café en main, l’air de revenir d’une insomnuit passée en dessous d’un dix-huit roues.
J’te réveille-tu ?
Sursaut. Il ne m’a pas vu approcher le char de sa carcasse en lendemain de veille.
Eille, el père ! Ouais, non… Ça va ?
Sac ado et sac-bandoulière jetés dans le coffre, il me rejoint à l’avant de la Yaris. Fond de tonne. Odeur du gars qui va bientôt replonger.
Pas pire, toi ? Les nuits sont courtes ?
J’vois pas de quoi tu parles.
Ha ! ha ! OK.
Klaxon derrière. Gros épais stressé dans son péquope. Majeur dressé hors du véhicule, et juste pour lui, en même temps que la tête de Lidz, qui s’est réveillé tout à coup :
Les nerfs, câlice !
Ça commence sur les chapeaux de roues.
Ah ouais, j’t’ai pas dit ça… j’ai jasé avec Lau hier, pis elle voulait venir, faiqu’il faudrait aller la prendre après être passés chez God…
Fini, le voyage de gars. Il agit souvent de même, Lidz, il prend des décisions qui touchent tout le monde sans consulter personne. Il se dit que c’est pas grave, qu’on va s’en foutre, de toute façon. Jemenfoutissse, t’es tuseul de ta gang.
OK… T’en as-tu parlé à God ?
Ben non, pourquoi ?
Je le regarde sans dire un mot. J’attends que la lumière soit. Il s’enfile une gorgée de café. Toujours rien.
« Pourquoi ? » Vraiment ?
Come on, el père, ça fait longtemps que c’est fini, leurs niaiseries, on était au bac…
Ouais, pas sûr de t’ça, moi… pis j’suis pas sûr non plus que God va être ben content de la voir. Il va être obligé de le cacher à Annie, en tout cas, ça, c’est sûr.
C’est des adultes, el père, ils s’arrangeront comme ils voudront, c’est pas d’nos affaires…
Dos d’âne à 45 km/h. Oups. Dur de mieux réussir un acte manqué. Café brûlant sans crème ni lait partout sur les jeans noirs de Lidz, et lui qui sacre. Et moi qui ris, parce que le karma existe, faut croire.
Marco sort de chez lui. Mohawk en l’air, lunettes fumées, cigarette au bec, gros bras serrés dans son t-shirt en V, gueule pas trop bien rasée, mais pas trop sale quand même.