« Il se fait tard et les taxis se font rares dans le noir. Le jour, une voiture sur cinq est un taxi. La nuit, toutes les voitures d’Alger deviennent des taxis. » A .L.
Du narrateur de ce récit, on ne saura pas grand-chose. Ni son prénom, ni ce qu'il fait exactement. Tout juste sait-on qu’il est légèrement misanthrope, qu’il habite Alger et que, chaque jour, pour rentrer chez lui, il prend des taxis qui, de fait, deviennent sa seule fenêtre sur le monde. S’enchaînent alors conversations improbables avec les chauffeurs et les autres clients, appels intempestifs de sa mère, échanges de textos avec une amie mystérieuse qui habite Tunis. Et le temps d’une échappée, il s’en va tenter sa chance à Montréal. Dans une Alger volontairement floue, il est aussi question d’une Mairie, des femmes et des jeunes d'aujourd'hui, de croissants chauds et d’autres considérations métaphysiques et absurdes à la fois. Sous son apparent détachement, le personnage, en antihéros moderne, est tout à la fois le passager, l’observateur et le commentateur de sa propre vie. Aïmen Laïhem compose ici la chronique touchante et douce-amère d’un Algérois dont les trajets en taxis sont comme une parenthèse rêvée dans une course vers la quête de soi.
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