Sous le pouvoir des blakoros - Traites , livre ebook

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Sous le pouvoir des blakoros - Traites décrit la vie des paysans confrontés à toutes sortes d'entraves semées par des fonctionnaires corrompus. Le récit met en scène un jeune homme, Lassinan qui, à la fin de ses études du premier cycle, choisit de vivre auprès de son père au village afin de lutter contre ces "riches", ces "blakoros" qui exploitent les paysans. Pour cela, Lassinan suscite la création d'une coopérative afin d'aider les villageois à se libérer du pouvoir de ces fonctionnaires. Mais c'est sans compter avec les mentalités que ces "blakoros" ont inculqué aux villageois. Le projet de la coopérative échoue à cause de l'incompréhension, mais surtout de la peur. Cette situation créée par ces "blakoros" qui dirigent et contrôlent tout, va occasionner la mort de Issa, le frère cadet de Lassinan. En effet, tombé gravement malade, l'infirmier exige de l'argent avant de soigner l'enfant! Mais le vieux Mamadou, pauvre, ne peut satisfaire cette exigence...
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Publié par

Date de parution

16 avril 2021

Nombre de lectures

2 276

EAN13

9791091832212

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

18 Mo

Sous le pouvoirs des blakoros I Traites
Amadou KONÉ
Sous le pouvoirs des blakoros I
Traites
Récit
Nouvelle édition
JD Éditions 26 B.P. 3636 Abidjan 26 (Côte d’Ivoire)
Collection ” Lire pour se Construire”
© JD Editions, Abidjan, 2015 ISBN : 979-10-91832-21-2 Toute reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires.
NOTE DE L’ÉDITEUR
Traitesd’Amadou Koné. C’est le premier tome d’un trip-tyque au titre évocateur de« Sous le pouvoir des Blakoros ». Les deux autres étantCoursesetFuites. De ces trois titres, seuls TraitesetCoursesont effectivement été publiés. Des œuvres qui décrivent la société ivoirienne des années soixante-dix et quatre-vingts.
Traitesavait su séduire des générations entières de lecteurs. L’œuvre fait ainsi partie de cette rare catégorie de livres que, dans le jargon éditorial, l’on nomme les long-sellers. Des ouvrages à la carrière imprévisible, qui font l’unanimité auprès des lecteurs ad vitam æternam.
Originellement parue en 1980, cette œuvre d’une qualité d’écriture et thématique reconnues est malheureusement épuisée depuis belle lurette. La réédition deTraitess'imposait donc. Et ce, an de la faire découvrir ou redécouvrir au public. Œuvre majeure de la littérature ivoirienne,Traitesrenaît donc dans la collection« Lire pour se Construire »de JD Editions.
L’édition littéraire est un acte délicat. Elle l’est plus encore lorsqu'il s'agit de donner une nouvelle vie à une œuvre aussi majeure queTraitesd’Amadou Koné. C’est pourquoi, JD Editions a pris soin de garder intacte la structure du texte, non sans lui donner, néanmoins, une nouvelle allure.
Notre ambition, du point de vue éditorial, est de combler un manque, et d’ainsi rendre de nouveauTraitesaccessible à tous. C’est vrai qu’aucun éditeur ne prendrait le risque de rééditer un livre publié il y a une quarantaine d’années sans avoir l’assurance de lui trouver un lectorat. Il faut aussi noter que ce projet n’a
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pu être possible que grâce à la conance qu’a manifestée Amadou Koné à notre égard. Cela dit, en se replongeant dans cette œuvre, on note que l'écriture d'Amadou Koné affronte les maux sociaux engendrés par cette nouvelle culture du « tout prot » au détriment des valeurs traditionnelles africaines. En effet,Traitesdécrit le monde paysan confronté à toutes sortes d’entraves semées par les fonctionnaires. L’auteur soulève la question des valeurs telles que le respect de l’âge, la générosité, la solidarité sur lesquels reposait la vie paysanne. Un certain humanisme appelé lemogoyaqui met la personne humaine au dessus de tout. Cet esprit était donc opposé à celui de l’irrespect, de l’affai-risme, de la corruption pour lequel tout doit se rapporter à l’argent. Une pratique dite leblakoroyaqui est l’apanage des blakoros.Traitesse présente donc comme un réquisitoire im-pitoyable qu’Amadou Koné dresse contre cesblakoros. L’histoire dansTraitesmet en situation un jeune homme, Lassinan. Dès ses études du premier cycle terminées, il dé-cide de s’installer au village au moment où la plupart des jeunes de son âge courent vers« blakorodougou ». Le jeune Lassinan veut lutter contre « la traite du peuple ». À travers la coopérative dont il suscite la création, il veut aider les villageois à se libérer du pouvoir desblakoros. Une ambition généreuse qui est sans compter avec les nouvelles mentalités promues par ces redoutablesblakoros. À grands traits, Amadou Koné souligne ainsi, que les Africains ont coupé le cordon ombilical qui les liait à leur culture, à leurs valeurs. Et lorsqu'on n’est pas enraciné dans ses valeurs traditionnelles, on ne respecte plus les principes moraux et éthiques qui en constituent la base. On assiste im-puissant à l’effondrement de la société. Le pire, c’est qu’il
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commence par les élites. Mais n’est-ce pas par « la tête que commence à pourrir le poisson » ? Ces élites, censées justement être les sources productrices du progrès,mais qui ne sont obsédées que par leur enrichissement personnel. Au l des temps, les comportements promus par cesblakorosont pris un caractère normal et sont passés insidieusement dans les habitudes. « L’immoral a pris la place de la morale, l’anormal s’est subs-titué au normal. Le vice a ni par se suppléer à la vertu dans une indifférence totale. » Comme on le voit, JD Editions a raison de remettre Traitesd’Amadou Koné au goût du jour. Car, cette œuvre reste d’une brûlante actualité.
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À l'aube, avant même le deuxième chant du coq, le vieux muezzin chantait l’Azan devant la petite mosquée aux murs gris et au toit de tôle rouillée. Au troisième appel, de confuses silhouettes blanchâtres dans la demi-clarté de l'aube trottinaient vers la mosquée pour suivre la prière du matin ; le quatrième appel était le dernier et juste après, les croyants se mettaient debout sur leur tapis ou leur peau de mouton, tournés vers le levant, et laissaient tomber bruyamment leur chapelet à leurs pieds. Alors commençait la prière. La voix chantante de l'imam perçait le silence matinal et pénétrait les croyants recueillis. Tout le monde était tendu vers Allah-Dieu. À ce moment-là, on pouvait vraiment se rendre compte qu'Allah était là-haut. On le sentait et on acceptait to-talement l'idée que le paradis était ouvert à tous les hommes — même aux pauvres — et qu'ici-bas les hommes ne faisaient que passer. « Allaho akbar », entonnait l'imam. Et en chœur, les dèles reprenaient avec ferveur ce cri, baume magique qui calmait la douleur du cœur — en tout cas pour un moment :« Allaho akbar. Allah est grand ». Ainsi com-mençait le salut matinal au Plus Haut.
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