Songes cruels , livre ebook

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Songe: perfide rêverie éveillée, idée qui suit son chemin dans la pénombre, juste avant le premier sommeil – ou vrai rêve qui se déroule et s'offre comme un film, par la grâce de cette phase paradoxale durant laquelle le cerveau fonctionne... autrement? Difficile de faire la part du conscient et de l'inconscient dans la genèse de chacune de ces histoires. Elles sont nées ainsi; elles sont cruelles, comme la vie; et comme les songes à la symbolique brute et innocente, elles ne s'encombrent ni de morale, ni des limites que la raison prétend fixer au réel. Un individu s'y trouve happé, malmené, projeté dans un voyage sans retour, sans autre compagnie que l'angoisse d'exister... et pourtant, suivi sans le savoir, de loin, avec constance, par un spectre au regard empli de tendresse, qui ne peut l'abandonner, qui lui ressemble comme un frère: l'esprit du rêveur.
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Publié par

Date de parution

16 août 2013

Nombre de lectures

21

EAN13

9782342011111

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Songes cruels
Du même auteur
Quatre sombres nouvelles, 2008
François Carré Songes cruels
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118745.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
Très grand vertige Mickaël regarda sa montre, s’aperçut avec effroi qu’il était déjà 10 h 08, et se résigna à courir dans les rues de Marseille pour ne pas rater son train. Il slaloma entre les bribes de chantier qui encombraient le trottoir, évita de justesse la chute dans un trou béant, sauta par-dessus des ordures de fast-food abandonnées au pied d’un arbre, croisa les doigts pour ne pas se tromper de rue, car il connaissait assez mal la ville, et gravit enfin quatre à quatre, hors d’haleine, les marches de la gare Saint-Charles. Le TGV pour Lille partait à 10 h 17. Il lui fallut encore composter son billet, puis le dégainer une seconde fois à la demande de l’une des unités qui avaient été placées à l’entrée du quai, et qui contrôlaient sans mot dire, d’un geste de mécanique bien huilée, la régularité et le faciès des voyageurs en partance. Les unités le dévisageaient avec, au fond de leur œil glauque, tant de soupçon qu’il s’étonnait toujours de ce qu’elles le laissent passer. Il avait beau être en règle, il ne pouvait jamais se débarrasser de ce sentiment de culpabilité latente qui, sous l’éclairage cru des nuits de garde à vue, pousse parfois des innocents à avouer les pires crimes. Il put enfin monter dans le train, trente secondes à peine avant le départ, reprit son souffle tant bien que mal, voulut caser sa petite valise entre un grand sac à dos pourri couvert de tags et un vieux bagage des années 80 qui était devenu très design à force de persévérance dans l’absolue
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ringardise ; il pesta en silence contre l’évidente hostilité de tous ces objets à son égard, alors qu’il peinait pour encastrer son bien, et tout en luttant contre l’écœurement que lui avaient causé les premières poussées d’adrénaline de la journée, il se mit en quête de sa place : voiture 9, fauteuil 81. Bien sûr, les trois places voisines étaient déjà occupées, et bien sûr la sienne était située côté couloir, conçue pour apporter le moins de confort possible et faire regretter de ne pas avoir les moyens de se payer une première classe – avec juste assez d’espace pour positionner ses deux pieds sous l’étroitesse austère de la table aux bords rabattables. Pendant une fraction de seconde, à travers le voile trouble et fiévreux que l’effort physique avait jeté devant son regard, il trouva cette table tout à fait semblable à une colonne vertébrale blanchie, offerte au vent du désert. À ses côtés, un homme d’affaires d’une cinquantaine d’années, qui ressemblait à Mao Zedong en plus gros, 115 kilos environ, ronflait doucement en dégageant une épaisse odeur de reblochon, un vague sourire égaré sur ses lèvres minces, ses yeux bridés gentiment clos sur on ne sait quel rêve d’évasion ou d’opulence. Son coude gauche occupait à lui seul la moitié du siège de Mickaël, avec une innocence inentamable. En face, une petite fille blonde gigotait en tous sens et piaillait des sons aigus, à mi-chemin entre le langage articulé et le cri perçant d’une crécelle endiablée. Une frange de cheveux raides barrait son front étroit, s’arrêtait net juste au-dessus des sourcils ; des oreilles de Mickey lui tenaient lieu de serre-tête. En partance pour le palais de guimauve de Marne-la-Vallée, elle avait dû éprouver une certaine fierté à se coiffer de ce double appendice, trophée conquis lors d’une précédente visite, qui montrait bien que son appartenance à la secte était déjà acquise. L’effet obtenu restait cependant assez approximatif, le nez de la petite évoquant davantage le
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