Se souvenir de l’essentiel , livre ebook

icon

12

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2024

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

12

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2024

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Si on parlait de l’Essentiel avec la Nouvelle de Laurence Mege . . Dans cette nouvelle, il est question de se souvenir de l’Essentiel,, . . Cette nouvelle nous amène à nous concentrer l’espace d’un instant, sur ces bonheurs qui nous ont construit. . . Avec en bout de course, une issue inattendue pour figer ces instants dans l’éternité du temps.
Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

01 août 2024

Nombre de lectures

0

Langue

Français

Se souvenir de l’essentiel
«Parce qu’on ne peut pas vivre sans quelqu’un à aimer» Romain Gary,La vie devant soi.
Mon vieux chien est mort hier soir. Jel’ai amené chez le vétoparce que je ne pouvais plusl’aider,il n’y avait plus rien à faire.J’ai pris soin de luijusqu’au bout, comme on accompagne un condamné à mort qui ignore son sort, avec ce sentiment de le trahirqui ne m’a jamais quitté. Mais voilà, c’est fini.Il n’est pluslà : je ne le vois plus,je ne l’entends plus, je ne le sens plus. Je suis accablé par cet odieux silence. Je le revois, chiot de trois mois, tremblotant. Plus tard, lorsqu’ilme rapportait sa balle inlassablement. Couché contre le radiateur, les pattes en l’air et les babinespendantes. Quand il me regardait fixement, les oreilles en arrière, les yeux brillants. Je repense à ses repas engloutis en apnée, son souci constant de me protéger même d’un pigeonmaladroit, à son amour inconditionnel pour les humains. Je dois oublier les analyses sanguines et les radios annonçant l’incurable.Je sais qu’il faut laisser le temps faire son œuvre:Avec le temps, chantait Léo Ferré. Je vis seul dans cet appartement trop grand pour moi maintenant. Je dois lutter contre l’envie de le remplir, même si jene l’occupe que le soir.Quand je ne suis pas au bureau, je passe mes journées dehors, à arpenter les rues de la ville les moins fréquentées.C’estlà que je me sens le mieux, je respire. Parfois, je sors avec des copains au café de la fontaine. Je vois bienqu’ils me trouvent peu causant mais je ne sais pas quoi leur dire. Eux racontent leurs histoires de famille,mais moi je n’en ai pas, alors je les écoute. Quand je me sens observé, je pense à sourire pour donner le change.Ce qu’ils racontent ne m’évoque rien. Je ne suis pas sûr d’avoir envie deressembler, non, je ne suis pas sûr de les envier leur même s’ils semblent heureux, parfois.La politique ne m’intéresse pas,elle sert les intérêts de gens auxquels je ne m’identifiepas.Je n’aime pas m’enfermer dans les salles de cinéma et encore moins de théâtre, la promiscuité me dérange. Les musées ne me sont pas destinés carils parlent d’Histoire et cela me laisse indifférent. Je me méfie des réseaux sociaux que j’estime voyeuristes et délétères.Si je suis contraint de m’enfermer chez moi, j’écoute de lamusique et je lis. J’ignore d’où je viens. Je n’aipasd’histoire de famille à raconter,pas d’anecdote. Je ne sais pas si je dois être fier de mon nom. Je ne suis attaché à aucun lieu, autrement que par habitude. Je ne me sens d’aucune communautésang de . Mes racines m’échappent. Je suis étranger à mes origines. Sans repère, je balise mon existence comme je peux. Je suis contraint d’inventer mes propres rituels. Je construis ce que d’autres se contentent de reproduire. Par
1
Voir icon more
Alternate Text