Scène de crime , livre ebook

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Dans un studio de cinéma de Vancouver, un double drame est en train de se jouer. Deanna Murphy et Lara O’Neill sont les deux actrices qui jouent la scène de meurtre au programme ce matin-là. Elles sont toutes les deux meilleures amies depuis l’enfance et très bonnes actrices. Tout va pour le mieux depuis quelque temps : Lara se remet du drame familial qui a bouleversé sa vie ; pour preuve, elle a obtenu ce rôle avec panache et talent. Deanna, quant à elle, file le parfait amour avec Phillip depuis vingt-cinq ans et sa carrière d’actrice est en pleine ascension. Mais quand cette dernière appuie sur la détente, c’est leurs existences à toutes les deux qui vont se trouver remises en cause... Un roman policier riche en rebondissements, dont le rythme et le style font penser à une célèbre série télévisée. On suit avec angoisse les aventures de ces deux amies que la vie n’a pas épargnées, tout en espérant secrètement qu’elle soit plus clémente cette fois-ci. Heureusement, le soutien indéfectible de leurs amis et la sagacité des enquêteurs leur seront d’une aide précieuse et nous rappellent avec soulagement que certaines valeurs ont toujours cours dans notre société.

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Date de parution

22 mai 2012

Nombre de lectures

4

EAN13

9782748376999

Langue

Français

Scène de crime
Lyzann Godin-Leclerc
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Scène de crime
 
 
 
 
1
 
 
 
Confortablement assise devant une baie vitrée donnant sur la ville, Dana Sinclair, une femme au début de la cinquantaine, d’allure très élégante, portait un tailleur bleu foncé rehaussé d’un chemisier blanc. Les cheveux auburn, elle affichait de petites lunettes noires bien ajustées qui lui donnaient un air intellectuel. Dana fixait le dernier tiroir de son bureau, dans lequel régnait une ambiance glaciale.
 
Cette sensation envahit soudainement la dirigeante d’une importante compagnie de haute technologie située dans la banlieue de Montréal. À vrai dire, il s’agissait d’un centre névralgique pour tout ce qui touchait les nouvelles technologies en matière aérospatiale. Ce centre était classé top secret par le gouvernement du Canada.
 
Son prédécesseur, décédé deux ans auparavant, avait créé et développé un appareil révolutionnaire. Il était mort par une journée sombre d’automne, alors que l’entreprise venait de signer un contrat appelé « Projet planétaire   » avec plusieurs pays. La fabrication de l’objet en question n’avait pas été dévoilée au grand public, car une utilisation douteuse aurait pu mettre en péril la civilisation humaine. Il n’y avait que deux personnes dans cette entreprise ayant accès à ce contrat, M. Anderson lui-même, ainsi que Mme Dana Sinclair, vice-présidente à l’époque.
 
Deux longues années s’étaient écoulées, et le projet planétaire, qui avait permis à l’entreprise de se faire une réputation mondiale, avait été mis sur les tablettes. Les investisseurs étrangers s’étaient désistés à cause d’un vol des plans de l’objet. Ils ne pouvaient risquer d’investir des sommes astronomiques dans ce projet sans avoir la certitude que celui-ci ne tomberait pas entre les mains de personnes sans scrupule.
 
Soudain, un bruit retentissant provenant de l’interphone se fit entendre, sortant ainsi Mme Sinclair de sa léthargie.
 
— Madame Sinclair ? dit la secrétaire.
— Oui, Janet ! répondit la présidente.
— Mélina Miller est arrivée !
— Faites-la entrer et veillez à ce que nous ne soyons pas dérangées… Merci.
— Très bien !
 
Mélina Miller, une petite femme d’environ cinquante ans, d’une belle apparence, aux cheveux bruns et courts, fit son entrée dans le bureau de la présidente.
 
— Vous vouliez me voir, madame ? s’informa l’ex-secrétaire de M. Anderson.
— Oui, je vous en prie, asseyez-vous ! répliqua Mme Sinclair sans dévier son regard de son bureau.
 
La femme s’avança d’un pas hésitant, comme si elle savait que quelque chose de grave s’était produit. Elle contourna la chaise sur laquelle Mme Sinclair l’avait invitée à s’asseoir, puis elle fit une pause en réfléchissant qu’elle se devait de rester debout au cas où les choses tourneraient mal.
 
La présidente de la compagnie ne faisait jamais venir un employé dans son bureau à moins que la situation ne soit grave ou sur le point de l’être. C’était le cas aujourd’hui. « Est-ce qu’elle sait ce que je sais ? se dit Mélina. Mieux vaut rester sur mes gardes.   » Elle se mit à envisager toutes les possibilités. En cas de revirement, il lui faudrait un plan d’évasion au plus vite.
 
— Si cela ne vous dérange pas, je préfère rester debout ! lança l’employée.
— Dites-moi… Que savez-vous du projet planétaire ? demanda Dana.
— Euh… je ne me rappelle pas avoir entendu parler de ce projet ! Qu’est-ce que c’est ? répondit-elle en essayant de dissimuler ses craintes.
— J’ai découvert la semaine dernière que le coffre de sûreté avait été forcé et que le cadenas ne fonctionnait plus ! Je sais pertinemment qu’il n’y a que deux personnes dans toute la compagnie qui y ont accès, ces deux personnes étant M. Anderson et moi-même ! Ne me dites pas que vous n’en savez rien, vous étiez sa secrétaire ! Personne, je dis bien personne, à part nous, était au courant ! Alors, je veux savoir : qu’est-ce que vous savez du projet planétaire ? dit-elle en haussant le ton d’un cran.
 
Il y eut un moment de silence, puis Mme Sinclair détourna à nouveau son regard sur le dernier tiroir. Elle avança son corps tout doucement vers le revers de son bureau. De sa main droite, elle agrippa la poignée du tiroir et le tira avec une extrême prudence afin de ne pas alerter la femme devant elle. Puis elle fixa du regard l’ex-secrétaire.
 
— Pour qui travaillez-vous ? dit-elle en parlant à voix basse.
— …
— Je répète : pour qui travaillez-vous ? demanda-t-elle à nouveau.
— …
 
Toujours aucune réponse de la part de Mélina Miller. Soudain, dans un élan de colère, Dana Sinclair se leva d’un seul bond en brandissant une arme de calibre 9 millimètres semi-automatique qu’elle pointa dans un accès de rage.
 
Toujours en visant la poitrine de son adversaire, elle la fixa du regard, en se disant que sa rivale ne lâcherait pas prise et qu’elle ne la dénoncerait à personne. Un silence macabre se fit entendre, puis une détonation, suivie d’un tir de projectile, atteignit sévèrement l’épaule droite de l’ancienne secrétaire. Sans broncher d’un millimètre, fixant droit devant elle, Dana regarda le corps tomber sous ses yeux. Elle baissa le bras tout en restant immobile, avec l’expression d’avoir accompli ce que son prédécesseur aurait probablement fait dans de telles circonstances.
 
Elle remarqua avec stupeur que la respiration de sa victime était faible et sifflante. Une voix intérieure lui dit de continuer à la dévisager jusqu’à son dernier souffle. Ce qu’elle fit.
 
 
 
 
2
 
 
 
— Et… coupez ! Excellent ! s’exclama le directeur de tournage, Brian Burrows.
— Ouah ! Avez-vous vu et entendu ça ? Méchant effet spécial ! s’exclama Deanna Murphy.
— Lara ! Lara ? répéta Deanna en haussant le ton d’un demi-cran. Mais qu’est-ce que j’ai…
 
Elle remarqua que quelque chose d’horrible venait de se produire. Elle n’osait pas y croire. Plus elle essayait de comprendre et plus la culpabilité montait en elle comme une décharge d’adrénaline.
 
—  Oh non ! Lara ! Réponds-moi, je t’en prie ! s’exclama-t-elle, prise de panique.
 
D’un cri à faire frémir les plus insensibles de la terre, elle se mit à hurler :
 
—  Il nous faut un médecin de toute urgence ! lança-t-elle.
 
Devant cette scène d’horreur, toute l’équipe de production se mit à courir dans tous les sens, sans savoir ce qu’elle pouvait faire pour aider. Deanna se jeta littéralement sur sa collègue afin d’évaluer la sévérité de la blessure qu’elle venait de lui infliger. Elle dégagea l’épaule droite de Lara de tout vêtement afin de faire une pression pour stopper l’hémorragie qui éclaboussait tout ce qui se trouvait autour d’elle.
 
— Lara ! Lara ! Reste avec moi ! Je t’en prie ! murmurait-elle, en sanglotant. Je suis désolée, Lara ! parvenait-elle à dire parmi ses sanglots. Mais où est ce foutu médecin ? demanda-t-elle, désespérée.
— On l’a appelé, il est en route ! répliqua le directeur de tournage. Appelez le producteur exécutif de toute urgence… Dites-lui de venir sans plus tarder et annoncez le code 99, immédiatement ! ordonna-t-il.
 
Le code 99 est un code de sécurité. Il est mis en application dans la seconde où un incident survient dans le cadre des tournages en studio. Tout employé doit rester à l’intérieur des murs tant et aussi longtemps qu’une enquête n’a pas été entreprise par la police locale. Dans ces conditions, tous les employés, y compris les acteurs et le personnel de soutien, doivent obligatoirement répondre à toutes les questions des enquêteurs impliqués dans l’enquête. Les personnes qui auront répondu à toutes les questions pourront rentrer chez elles et se devront d’attendre les directives de la haute direction et des services de police. Le tournage des scènes est alors suspendu jusqu’à nouvel ordre.
 
Tout à coup, une voix retentissant se fit entendre dans la confusion qui régnait au sein de l’équipe de tournage.
 
— Le médecin est là ! Dégagez le passage ! Vite ! cria l’agent de sécurité.
— Lara ! Lara ! Le médecin est arrivé ! Tiens bon… je t’en supplie ! reprit Deanna en pleurant à chaudes larmes.
— Madame Murphy ! Madame Murphy ! répétait le médecin dépêché sur les lieux, accentuant le timbre de sa voix. Nous allons nous occuper d’elle, mais pour ça, il faut que vous me laissiez faire mon travail, madame Murphy ! Les minutes lui sont comptées, j’ai besoin de votre aide ! demanda-t-il gentiment.
Les corridors grouillaient de monde lorsque M. Mansfield se mit à les emprunter à vive allure. Le producteur exécutif des studios, habillé d’un vulgaire tee-shirt et d’un jeans agencé de souliers de course, se frayait un chemin afin de s’approcher du lieu du drame.
 
Plus il s’approchait de la victime, plus son cœur se mettait à battre la chamade tandis qu’il se demandait : « Qu’est-ce qui a bien pu arriver, ce matin ?   » Il entra en trombe dans les studios où s’était déroulé l’accident et constata avec désolation les dégâts qui avaient été commis. Il vit Deanna Murphy, penchée sur Lara O’Neill. Ses yeux se remplirent de larmes alors qu’il portait ses mains à son visage parce qu’il ne comprenait rien à ce qui venait de se produire. « Mon Dieu… faites que ce ne soit qu’un cauchemar ou encore une mauvaise plaisanterie de la part de certains acteurs… » Mais il n’en était rien. C’était bel et bien la triste réalité. Une tentative de meurtre était survenue au beau milieu d’un tournage dont l’actrice principale, bien malgré elle, en était devenue l’auteur. Il pressa le pas afin d’essayer

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