Ce livre décrit et raconte l’univers carcéral sénégalais: la surpopulation, la mauvaise alimentation, le quotidien des détenus et leurs problèmes, dépeint des surveillants de prison tortionnaires, des directeurs de prison «prévaricateurs, corrompus, ne possédant aucun atome de pédagogie,d’indulgence de mansuétude à l’égard des détenus». L’auteure dénonce également le laxisme notoire de l’administration sénégalaise : des rapports non exploités, des lettres classées sans suite, des lenteurs administratives, toutes choses qui se répercutent sur l’état de santé physique etmentale de certains détenus et se soldent par des morts, d’où le cri de coeur de l’auteure qui taxe d’assassins le médecin de l’administration pénitentiaire, le directeur de l’administration pénitentiaire, les magistrats, le ministre de la justice. C’est la raison pour laquelle elle se pose la question à savoir: à quoi servent les juges d’application des peines ? L’observatoirenational des lieux de privation de liberté ? Les activistes des organisations de défense et de promotion des droits de l’homme ? L’auteure est une civile, détachée dans un monde paramilitaire où elle est décrite comme une intruse, une étrangère par les agents qui ne lui faciliteront passa tâche et son parcours professionnel qu’elle parviendra cependant à mener vaillamment. la tête sur les épaules, jusqu’à sa retraite au seuil de laquelle elle leur dira, en guise de pied-de-nez : Qui se sent morveux se !
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