Mon rêve de midi , livre ebook

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2024

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Date de parution

01 mars 2024

Nombre de lectures

2

EAN13

9789956632299

Langue

Français

Mon rêve de midi
Yalla Emmanuel Mon rêve de midi
Guiguess Editions
© Guiguess EditionsYalla Emmanuel ISBN : 978-9956-632-29-9 Tous droits de représentation, traduction ou reproduction, réservés pour tous les pays. ISBN : 978-9956-632-29-9© By Guiguess Editions, 2023 Couverture & intérieurMme. Djomeni, M. : Sokoto Alifa Abakar, Dr. Teuboké Nestor, Dr. Bamniram Augustin, Mme. Keumeni Thérèse Vidane, Dr. Mabard Abdias et M. Gaya Esau Photographie de la jaquette: © Getty Images et Libres Access © Les éditions Guiguess GAYA ESAU - éditeur Siège social: Bâtiment blanc en face de l’hôtel de ville de Moulvoudaye, Moulvoudaye EN-Cameroun Tél: +237 695 623 027 / +237 651 856 030 Courriel:guiguesseditions@gmail.comSite-Web:www.guiguesseditions.wordpress.com
Dédicace
A mes enfants et leur tendre mère. Vous êtes ma sourced’inspiration et le ferment de mes projets présents et futurs.
Préface de l’auteur Dans un monde où les jeunes ont de plus en plus du mal à s’intégrer dans la vie professionnelle, un appel vibrant à un réarmement moral et entrepreneurial est nécessaire. Compter sur la fonction publique pour absorber tous les jeunes et leur donner un emploi est un grand rêve, même pour les pays les plus développés. En service dans un milieu où beaucoup de jeunes pensent qu’ils viennent à l’école pour rien parce que leurs aînés n’ont pas eu du travail et que devenir agriculteur ou éleveur estun signe d’échec, il m’est venu à l’esprit de décrire une trajectoire extraordinaire, quoique fictive, d’un jeune qui a un début plus compliqué que le leur. A travers le parcours d’un fils de paysans pauvres qui devient paysan épanoui après une formation professionnelle terminée aux forceps en ville, nous appelons la jeunesse à une ouverture d’esprit entrepreneurial pour s’auto-employer, pas nécessairement en devenant président-directeur général d’une grande entreprise, mais tout simplement en faisant une formation professionnelle dans le secteur d’activité de leurs parents paysans et revenir corriger leurs erreurs et réussir mieux qu’eux. C’est utiliser des acquis presque naturels car ayant vu les parents travailler dans ce secteur dès leur naissance. Oui,c’est possible; oui c’est faisable; oui c’est réalisable! Ce n’est pas un rêve fait à midi avec les yeux ouverts.
Il était midi au village et nous cherchions à rentrer du champ, Wamalam et moi. Nous arrivâmes sous un palmier rônier qui avait des fruits bien mûrs et secs. Cet arbre nous servait toujours de source d’énergie supplémentaire pour la suite du trajet à faire avant d’arriver à la maison. Ses fruits étaient très sucrés et nous avions pris l’habitude d’en déguster en route. Je partageai ma vision du futur à mon ami : -Tu sais, je sens que je serai au collège bientôt. A partir d’aujourd’hui, dès que je rentre de la pêche, je vends un peu de mon poisson et je garde mon argent pour acheter une belle paire de tennis et une bonne tenue de sport. -Moi j’ai déjà mon argent de la rentrée scolaire avec les frais d’examen mais je ne rêve pas encore du collège mais tu es déjà au collège sans argent, Voundi ? laisse un peu tes très gros rêves là. Tu comptes sur qui même, repris Wamalam. -Mon frère, je ne compte sur personne. Ne vois-tu pas que Dieu m’a donné deux pieds, deux bras, deux yeux, deux oreilles ? -Le rêveur ! continua Wamalam. Je sens que tu veux devenir prêtre. Dans ta façon de rêver comme si tu causais souvent avec Dieu là, peut-être tu veux même être pasteur d’une nouvelle église.On les appelle encore comment là ? Eglise de réveil ou Eglise réveillée ? En tout cas, je sais que tu auras beaucoup de fidèles. Tu vas certainement leur transmettre ta façon presque bête de rêver avec les yeux ouverts et en plein jour que tu fais souvent là. Mon frère, même à midi ? -On peut se battre pour être proche de Dieu mais c’est lui qui appelle pour un service particulier, mon frère. Tu fais ta catéchèse où ? ou bien tu te caches
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souvent sous les palmiers rôniers les samedis dans l’après-midi ? -Laissons, de ce côté-là je sais que je ne peux pas te convaincre, conclut Wamalam. Nous nous séparâmes sur ces propos et débats de tous les jours. Wamalam me prenait toujours pour quelqu’un quiexagéraitavec ses gros rêves qu’il n’avait pas honte d’afficher comme des réalités de sa vie. Il n’était pas le seul à penser ainsi. Beaucoup de mes amis pensaient que j’étais un petit vantard, d’autres disaient même que j’étais un peu fou.J’étais tranquille. Je ne me voyais pas limité par le niveau matériel très bas de mes parents ni par ce que pense les gens du village. D’ailleurs, mes parents avaient leurs activités à mener et une vision de la vie qui ne devaient pas être transmise aux enfants. En tout cas pas à moi, porteur d’un grand rêve pour l’avenir. Mon futur je le dessinais très radieux chaque matin à mon réveil et de plus en plus grand et non modifiable par le passé ou le présent des parents ou du village. Je trouvais tous les obstacles franchissables. Fils d’un pauvre paysan du village de Vitouam situé à environ six kilomètres du centrede l’arrondissement de Mandala, dans le département du Mayo Dansay, je mourais d’envie d’une vie nouvelle dans laquelle la montagne de rêves d’enfant que je nourrissais fussent devenus une réalité. Je fondis en larmes sur une natte blanchie par la poussière soulevée par un groupe de jeunes de mon âge qui jouaient aux billes non loin de moi. Le soleil semblait descendre plus bas qu’auparavant.La chaleur était oppressante etl’Harmattan, présent au rendez-vous, n’arrangeait pas la situation. Il portait toute la chaleur vers moi comme si on lui avait demandé ce méchant service. L’esprit engourdi, je cherchais un sommeil
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plutôt léthargique. Ma tête ne se remplissait que de futilités et quelquefois d’un espoir de bien-être évanescent. Un rêve, non. De loin je vis un ancien ami et camarade de classe du cours préparatoire désormais en e classe de 6au collège d’enseignement secondaire du village. Mes yeux devinrent aussitôt une mer en crue ; les larmes coulaient. Je les essuyais très rapidement de peur que les gosses s’en rendissent compte et commençassent à se moquer de moi. Je me levai, entrai dans ma chambre, me mis à genou, les mains bien levées vers le ciel, la tête baissée, les yeux fermées. Je me mis à prier non je ne priais pas, je criais, je pleurais. « Seigneur, pourquoi pas moi aussi ? Seigneur je veux, moi aussi, être comme mon camarade ; aller à l’école, obtenir des diplômes, devenir fonctionnaire et aller vivre en ville, manger du pain accompagné d’une tasse bien chaude de lait au petit déjeuner, avoir une motocyclette pour mes déplacements… ». Oui seigneur je sais que tu feras cela pour moi. Mon père qui aimait beaucoup prier m’avait transmis l’amour de la prière alors qu’il ne l’avait pas gardée, emporté, lui, par les petits travaux de survie et les boissons alcoolisées locales qu’il prenait à la place du repas.Après avoir rencontré quelques problèmes de santé et revenu près qu’àzéro pour avoir tout vendu pour se soigner et, de plus, devenu incapable de subvenir à tous les besoins de sa famille, il s’était laissé dans les bras de Bacchus. Tous les matins, les vendeuses de boissons alcoolisées venaient le réveiller pour lui rappeler qu’il n’avait pas tout payé à la veille. Cettesituation m’énervait chaque fois.
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Soudain, je sursautai. Un bruit venait de couper ma prière, non, mes cris. J’ouvris les yeux mais ne vis rien. Je me levai lentement, me mis encore à pleurer comme une femme qui déplore la disparition tragique de son bien-aimé. Dehors, la nature changeait d’aspect. Je ne me rendis pas compte que j’avais mis plus d’une heure à crier dans ma chambre. Le soleil, on pouvait le dire, venait de prendre une douche. Ses rayons étaient éblouissants ; je n’arrivais plus à voir à telle enseigne que je heurtai la pierre sur laquelle mon père limait les faucilles et qui était placée devant la porte de la chambre. En l’enlevant, je faillis me faire piquer par un scorpion qui se trouvait sous cette pierre. Pendant les périodes de début des pluies, ces petites bêtes malveillantes étaient présentes partout et dictaient leur loi. Une jeune femme rentrait du marché de Mandala. Elle marchait en se déhanchant,se battait pour qu’on ne sache pas qu’elle était ivre. Je me misà l’observer. Elle titubait, zigzaguait, monologuait.Elle n’était pas de notre village. Les enfants qui jouaient aux billes se mirent à rire et coururent faire un cercle autour d’elle. Tout me dégoutait même ce spectacle que je voyais sur la route. Arrivée à côté demoi, la dame m’appela par mon nom. Je reculai, saisis de peur. « Comment une soulote a-t-elle pu me connaître ? » Murmurai-je le regard perdu. La dame, la trentaine entamée, s’approcha de moi et me tendit une enveloppe sur laquelle était écrit mon nom et celui de mon pauvre père. C’était une lettre ; je reçu la première lettre de mon histoire. Je la pris et l’ouvris sur le champ. « Bonjour Voundi ! Je t’attends le mois prochain à la gare routière de Moulgoun. Mes salutations à toute la famille. » Cette lettre très brève était de mon oncle Lissou. Je me mis à sauter et à danser et 10
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