91
pages
Français
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2021
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Publié par
Date de parution
01 octobre 2021
Nombre de lectures
2
EAN13
9782381537634
Langue
Français
Il était une fois... un cabinet de toilette.
Au cours de sa vie il évoque, toujours avec humour et spontanéité, les différentes personnes qui le fréquentent, ainsi que les événements marquants de sa vie, ses réflexions sur le monde... et il y a de quoi en faire tout un « pot » !
Installé dans un paquebot de croisière de luxe, un centre commercial, un appartement, une prison... Il est temps d’analyser les portraits de l’humanité dans son intimité !
Publié par
Date de parution
01 octobre 2021
Nombre de lectures
2
EAN13
9782381537634
Langue
Français
ISBN : 9782381537634
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
Ma vie de chiotte
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Aurore Balland-Pieuchot
Ma vie de chiotte
Il était une fois… Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Non, ce n’est pas exactement ça ma vie… D’ailleurs, est-ce la vie de quelqu’un ? À part peut-être dans les films de « filles » ou bien dans quelques romans qu’on lit pour se rassurer, se donner de l’espoir…
Non, la vie ne ressemble pas à un conte de fées… Ni la mienne, ni la vôtre j’en suis certain.
***
Ce n’est pas comme cela que je pensais terminer ma vie : seul et inconsidéré. Lorsqu’on est âgé de trente ans, on est dans la force de l’âge. On a des projets plein la tête. On pense que l’on a toute la vie devant soi. Puis une certaine routine s’installe, les années passent et un beau jour, vous vous sentez vieux, presque inutile. Oui, j’ai la nostalgie de mes jeunes années. De cette forme d’insouciance que j’avais à croire que tout était possible… À penser que j’avais la parfaite maîtrise de mon destin. Aujourd’hui, je me rends compte que l’on ne décide de pas grand-chose…
Perdu dans mes chimères, je commence à entendre les sirènes de chantier et les bulldozers arriver à proximité de l’établissement. La municipalité a enfin validé la démolition de cette structure que je squatte depuis quelques temps. C’est seulement maintenant que je me rends compte que certaines choses vont changer.
Là, alors que je suis coincé dans 9 mètres carrés entre quatre murs d’une couleur grisâtre, j’observe pour la dernière fois mon environnement. La lumière du jour passe à travers la fenêtre munie de barreaux. On y retrouve un lit superposé scellé dans le mur, ainsi qu’une table servant de bureau et quelques étagères… Cela fait un petit moment que je me trouve ici sans que personne ne me rende visite. La solitude me pèse. Mais avant que mon bourreau procède à mon exécution, l’équipe fait une dernière fois le tour du propriétaire afin de constater que tout est prêt. Que plus personne ne se trouve dans ce lieu avant la destruction.
J’essaie de lui indiquer ma présence. Il ne m’entend pas. Je crie de toutes mes forces sans qu’aucun son ne sorte, totalement aphone. Fatigué par ces efforts vains, j’en suis réduit à me résigner. Après tout, cela devait se passer ainsi. C’était mon destin.
Dans un sursaut de vie, à quelques heures de la fin, avant d’être enseveli à tout jamais sous un tas de gravats, je vais vous raconter ma vie.
CHAPITRE I – Ma naissance
Je suis né le 17 avril 2000, dans une petite ville de France où il fait bon vivre. Loin des autoroutes, de la pollution, de l’agitation. Cette agglomération se situe au milieu de montagnes verdoyantes. Les touristes visitent ce lieu préservé et ainsi profitent des chemins de randonnée. Certains sentiers au sommet des crêtes offrent une vue époustouflante.
En contrebas, on peut apercevoir le centre-ville. La nature environnante semble former un écrin protecteur telle une bulle.
Au cœur de la municipalité, les ruelles les plus anciennes desservent les administrations régaliennes. L’imposante prison impressionne de par son architecture et de par l’immense portail métallique qui accentue son aspect austère. Un peu plus à l’écart, on peut voir l’hôpital. Des personnes à la mine inquiète pénètrent dans l’établissement.
Tout autour de nombreux bâtiments sont toujours dans des locaux anciens au charme des années 1900. Rien à voir avec ces villes ultra-modernes qui perdent peu à peu toute âme. En périphérie de cette ville, cinq usines sont implantées mais ne défigurent en rien le paysage. Parmi celles-ci, on remarque les deux entreprises les plus prospères : une fabrique de faïence et une industrie créant des luminaires.
Les habitants sont heureux d’avoir du travail au milieu d’espaces verts. Cette ville est presque un havre de paix perdu au bout du monde. Loin de tout diront certains mais au calme, avec une sérénité et une proximité qui n’ont pas de prix.
Dépourvu de tramway, de métro, il y a cependant quelques lignes de bus disponibles où les usagers trouvent sans problème une place assise. De toute façon, la plupart des commerces sont accessibles à pied. C’est écologique et bon pour la santé, il suffit d’aimer marcher. Cette cité n’est pas tout à fait ordinaire avec son côté désuet. Le temps semble s’être arrêté. Et moi, un jour je finirai ma vie ici.
Les mois passent, les années s’égrainent sans que l’on ne s’en aperçoive. Les enfants grandissent, font des études, se marient, construisent une maison, vont travailler.
Puis à leur tour, scolarisent leurs enfants et inéluctablement, un jour c’est l’heure de la retraite. Les parents deviennent, alors, grands-parents… Le cycle de la vie recommence sans prévenir, presque sans laisser le temps de savourer les différentes périodes. Seule l’accumulation des souvenirs, des rides aux coins des yeux sont autant de petites choses qui rappellent aux individus que l’existence passe et se termine.
Parfois j’aurais aimé savoir ce qui m’attend pour profiter à fond des bons moments et anticiper les mauvais. Pas vous ?
Pour l’heure, je vais tout d’abord vous raconter mon vécu. Sans ne rien vous cacher, sans filtre. Juste la vérité, une longue confidence qui je l’espère, pourra vous éclairer sur le sens de la vie.
***
Tout a commencé par une belle journée de printemps où la nature expose fièrement ses fleurs colorées. Cet instant fugace où les habitants semblent plus joyeux avec l’apparition des premiers rayons du soleil. Je perçois en une fraction de seconde que quelques oiseaux font leurs nids. Que des gens se rendent au travail, pendant que leurs chats profitent d’une maison sans bruit, confortablement installés près du radiateur… Ah ! Quelle belle vie, ils ont ces félins ! Une vie de rêve…
Je prends peu à peu conscience du monde qui m’entoure. De la luminosité ambiante, de vous, de moi, de vos échanges.
Mais revenons à ma naissance qui a eu lieu précisément à 14 h 12, dans une salle toute blanche, impersonnelle, froide aussi bien par sa température que par son décor. Pendant mes premiers instants, je me souviens que toute une équipe s’est affairée autour de moi presque comme pour une star. J’ai été lavé, manipulé avec soin et beaucoup d’égard. Tout le personnel était habillé en blouse blanche, très concentré sur leurs gestes minutieux, rythmés telle la chorégraphie d’un ballet.
***
Concernant ma conception, elle a été programmée, souhaitée. Aucune place pour le hasard. Mon entourage a choisi mon nom, bien avant ma venue : Azur Isotor, de genre masculin, tout blanc, sans signe distinctif, pas même un petit grain de fantaisie. D’autres sont nés ce même jour. Tout au long de ma vie, je vais en côtoyer certains, ou tout simplement les observer, scruter leurs faits et gestes pour mieux vous les faire partager.
Les jours passent à une allure effrénée, comparable à un tourbillon où tout s’enchaîne malgré moi. J’en ai des vertiges. Pourtant, je n’en garde que quelques maigres souvenirs de cette période.
Très vite, me voici déjà propulsé dans ma première affectation.
Il me tardait tellement de commencer mes fonctions, de me retrouver dans la vraie