Ma part de rêves , livre ebook
112
pages
Français
Ebooks
2014
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2014
Nombre de lectures
274
EAN13
9789954213483
Langue
Français
Ma part de rêves, un livre sur le rapport à l'écriture et sur l'intimité de la lettre reçue. Badia Hadj Nasser nous propose, dans un style épistolaire, un roman autour de l'amitié et de l'amour, du désespoir et de la souffrance, de la trahison et de la maladie ... Le personnage central, Maria, redécouvre ses amis, ses relations de travail par les courriers qu'elle reçoit. Ils tenteront de lui révéler ce qu'il y a de plus personnel et de plus vrai en eux et surtout de faire surgir l'essentiel
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M a p a r t d e r ê v e s
Editions
© Editions Marsam - 2014 Ateliers : 6, rue Ahmed Rifaï (Près place Moulay Hassan ex. Pietri) Rabat Bureaux : 15, avenue des Nations Unies - Rabat Tél : 05 37 67 40 28 - Fax : 05 37 67 40 22 e-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Compogravure flashage Quadrichromie
Impression Imprimerie Bouregreg
Dépôt légal :2014 MO 0548I.S.B.N. :978-9954-21-348-3
Badia Hadj Nasser M a p a r t d e r ê v e s
Editions
Du même auteur
Le voile mis à nu, roman, Paris, Arcantères, 1985.
La santé mentale des migrants, Marokkaanse migranten en de geestelijke gezondheidszorg, Nederlands centrum buitenlanders, Pays Bas, Utrecht, 1989.
Participe à un travail de recherche surLes Mille et Une Nuits, dansCorps écrit, l’Arabie heureuse, PUF, 1989.
La fascination de la virginité et sa résonance dans le corps des femmes immigrées, dansEspace-temps et Traces de l’exil, Grenoble, La Pensée Sauvage, 1991.
Contribution à un livre :Essai sur les femmes libres dans l’Antiquité et de nos jours de la Méditerranée au Gange,éd. G. Pastre, 1992.
Participe à un recueil intitulé :Tanger : regards croisés. 50 textes d’auteurs tangérois, 2007
El velo al desnudo,roman, Grenade, Alcala Grupo Editorial, 2007.
Les Hédonistes, nouvelles, Paris, Ed. De La Guette, 2009.
Tanger, rue de Londres, roman, Editions Marsam, 2010.
Le Cap des trois fourches, récit, Editions de la Guette Paris, 2013.
Ma part de rêves, récit, Editions Marsam, 2014.
« Dans une période où le doute sceptique s’est installé dans le monde… »
Frantz Fanon, Peau Noire Masques Blancs (1952)
« La littérature est une défense contre les offenses de la vie. »
Cesare Pavese, Le Métier de vivre (1938)
Couverture Huile sur toile 2009, collection Marsam œuvre de Mohamed Nabili
Sommaire
« Avec mes vœux de prompt rétablissement » Douja
L’amoureux
« Notre vie est un voyage semé d’embôches » Rachel
Le groupe d’amis Jacqueline
Le groupe d’amis Sylvie
Le groupe d’amis Marité
Serge et Philippe
Anas
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« Avec mes vœux de prompt rétablissement »
Douja
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Sans regarder l’adresse au dos de l’enveloppe, j’avais reconnu l’écriture. Je savais que c’était elle, l’amie rousse. Aristocratiquement prénommée : Douja. L’essentiel du temps de la belle Douja passait à faire et à défaire les valises entre deux palaces aux quatre coins du monde. Avant même de lire la missive, je savais que j’allais reconnaître son style épistolaire qui m’était devenu familier depuis que je suivais ses voyages dont elle me rendait compte d’étape en étape. La carte représentait un bouquet de eurs. Elle était signée par David Hamilton. Au recto, près du bouquet un texte court :
Avec mes vœux de prompt rétablissement. Douja faisait provision, à Paris, de cartes illustrées et n’envoyait jamais de cartes postales du lieu où elleséjournait comme l’aurait fait le commun des mortels. Cela devait sans doute être moins « fashion », cette coutume de monsieur tout le monde d’acheter une carte avec vue des lieux de séjour. Au verso elle faisait référence à mon coup de ïl : Je venais de me relever d’une grippe. Mon message laissé sur son répondeur téléphonique, à Paris, à partir de l’hôpital, disait : « On peut être hospitalisé pour une grippe ».
Mon message avait inquiété son ïls aîné resté à Paris, études obligent. Il avait tout de suite téléphoné à sa mère qui se trouvait entre deux avions.
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Ma part de rêves
Douja venait de se dorer sur la côte africaine sud et passait un week-end à Fontainebleau.
«Pour faire la transition», écrivait-elle, «avant le retour à Paris ». Douja ne laissait au hasard aucun détail pour que je puisse la suivre dans le jeu de pistes de ses déplacements à travers la planète. Elle me redonnait son numéro de téléphone à Paris. Ils devaient séjourner quelques jours en Seine et Marne et elle avait glissé dans l’enveloppe, la carte de l’hôtel où ils étaient descendus ; un petit signe pour que je la rappelle sans doute à son hôtel de Fontainebleau. Je lus le nom de l’établissement qui faisait partie d’une chaîne, signe de luxe, confort, et bien manger cela allait de soi. Dans sa carte « David Hamilton », ma belle amie rousse parlait du printemps à Fontainebleau qu’elle qualiïait « d’une si belle ville ». Qui allait contester ? Je me ïs cependant la réexion suivante : Fin mars, bien qu’il y ait du soleil à Fontainebleau, ce n’est pas la côte africaine. Pourquoi étaient-ils rentrés si tôt ? L’ennui.
Je me plaisais à imaginer que ma vie de gens moyens me préservait de l’ennui qui pouvait s’emparer des riches. Par obligations, travail, famille, mes voyages suivaient un trajet immuable : Paris-Tanger et retour. Ce n’était déjà pas si mal et j’appartenais à la catégorie privilégiée, mais pas à celle de Douja, lesjet-settersdont je n’enviais pas les déplacements. Pour ma part, il y avait un voyage que je projetais. J’avais toujours rêvé d’aller au cap des Trois Fourches. C’était ma part de rêve de voyage et, pourtant, je n’y étais
