Lorsque l’amandier fleurira , livre ebook

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Au cœur de la médina tunisoise, non loin de la rue des Andalous et du Mausolée princier s'élève une somptueuse demeure arabe dont les murs recèlent le drame poignant d'une jeune fille de très bonne famille, Soumaya Siriane, orpheline destinée à vivre sous l'emprise tyrannique de son oncle paternel, un cheikh de la Zitouna habité par un orgueil démesuré. Elle connaîtra de nombreuses vicissitudes dont un mariage forcé avant de rencontrer un homme dont l'intelligence pourrait s'estimer en carats. Alors sa vie deviendra une lutte constante dans un environnement où se mêlent d'une part l'attachement séculaire aux valeurs et aux traditions et d'autre part le désir de libérer une personnalité assoiffée d'amour et de liberté ! La jeune femme parviendra-t-elle finalement à triompher d'une existence vouée à l'angoisse et aux désillusions?
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Publié par

Date de parution

08 janvier 2025

EAN13

9789938078220

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

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2
Mélika Golcem Ben Redjeb
Lorsque lamandier fleurira
ARABESQUES 2025
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Livre :Lorsque l’amandier fleuriraAuteur : Mélika Golcem Ben Redjeb Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation réservés à léditeur ©ARABESQUES EDITIONSPremière édition Tunis 2025 ISBN : 978- 9938- 07- 822- 0 er 5Rue 20 Mars 1956, 1 étage bureau n° 3, Bab Saâdoun 1005 www.arabesques-editions.net E-mail : editionsarabesques.tunis@gmail.com
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A mes enfants bien-aimés
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PROLOGUE Au cœur le plus secretde la médina tunisoise, non loin de ce quartier qui sétend de la rue des Andalous à Tourbet El bey, sélève une somptueuse demeure arabe dont les murs dun blanc grisâtre dénotent avec les claires coupoles du mausolée princier. Tous ceux qui se hasardent jusquà cet endroit ne peuvent sempêcher de jeter dinstinct des regards curieux sur cette étrange bâtisse dressée comme un bouclier au flanc dune large impasse et pointant crânement le ventre audacieux de ses deux fenêtres grillagées dun moucharabieh. Malgré lopulente apparence de son architecture, la maison fait peine à voir. Là où la chaux sest écaillée, la façade exhibe de minces taches roses semblables à celles qui simpriment dordinaire sur la peau des lépreux. Une fine poussière grise se détache des murs et se disperse avec le même découragement quun souffle de moribond. Nulle vie humaine ne semble animer lentrée de cette impasse. Les seules âmes qui la côtoient appartiennent à la race féline, lunique race capable de passer devant ce site abandonné sans être saisie dune peur superstitieuse. Et pourtant un soir pluvieux de Novembre, alors que le ciel était orchestré par un terrible orage, quelquun dassez téméraire se risqua dans ces lieux déserts. Faisant corps avec lui, un vent furieux, impitoyable sengouffra dans limpasse. La pluie tombait à flots, martelant le sol, ruisselant en pleurs continus sur la grande façade de pierre. Quelque part au loin, le tonnerre grondait avec des aboiements sinistres mais linconnu ne recula point. Esquissant un pas, il fit courir tout au long des murailles griffées par le temps le faisceau lumineux dune torche électrique. La pâle lueur blonde simmobilisa soudain sur une petite plaque métallique bleue fixée à lun des angles de limpasse. La gorge nouée, lhomme formula très bas « Impasse Siriane ». La simple lecture de ce nom semblait dotée dun pouvoir étrange car un éclair fulgurant déchira le ciel et séteignit en même temps que la voix. Linconnu frissonna. Une vision sétait dévoilée à ses yeux éblouis : une porte 7
était apparue, une large porte voûtée encadrée de montants et de linteaux de pierre et pourvue de deux magnifique battants cloutés. Lobscurité revint aussitôt ponctuée par la faible lueur de la lampe quil sempressa dorienter de façon à repérer le tableau fascinant. La lumière joua un instant sur le bois puis remonta jusquà la serrure noire. Alors lentement, comme sil accomplissait un rite mystérieux, lhomme extirpa de la poche de son pardessus une large clef sombre et la garda un moment dans sa main ruisselante de pluie. Pendant quelques secondes, il hésita à faire le geste qui lui permettrait de pénétrer enfin dans la demeure. Il avait peur tout à coup des pensées douloureuses qui tournoyaient dans son esprit alors pour se redonner courage, il se dit quil était venu là non pour chasser des fantômes mais pour les ressusciter. Les doigts tremblants, il fit tourner la clef dans la serrure. Une minute plus tard, il avait franchi le seuil de la maison. La pluie pouvait tomber indéfiniment dehors, il ne sen souciait plus. Obsédé par une seule idée, il se souvint que ces pierres avaient longtemps contenu l’histoire de son cœur, une histoire si poignante quelle en était venue à effacer celle si prestigieuse des hôtes de ces Comme le Tout Tunis, il nignorait point que les murs de cette demeure sétaient hissés avec la même rapidité que la réputation des Siriane, riches officiers turcs émigrés en Tunisie deux siècles auparavant et dont les services pleins de zèle et dintelligence avaient subjugué les maîtres du pays. Placés sous la protection des beys, ces gens avaient fait tant et si bien que lun des princes régnants fut heureux de sunir à la fille aînée dIsmet Siriane. Ce dernier, homme dune beauté remarquable, joignait à de grandes vertus humaines, un véritable tempérament dartiste. Il aurait fait un excellent ministre de la guerre si la mort ne lavait ravi prématurément à un grand destin politique. Lauréole de gloire passa aussitôt sur ses héritiers et se transmit de génération en génération jusquà éclairer toute sa descendance. Les derniers Siriane neurent quà se féliciter de cette protection princière qui leur garantissait les meilleurs postes publics et religieux de la capitale.
Lavènement de la république mit fin au régime des souverains et par là même au prestige de cette grande famille dont lultime représentant se vantait avec art dêtre de ces rares privilégiés dispensés du baisemain beylical. Cette façon dafficher si orgueilleusement ses
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liens avec les anciens dirigeants du pays lui valut la disgrâce soudaine. Le glas des Siriane avait sonné mais leur fierté était si démesurée quil aurait fallu une tragédie immense pour leur faire mordre la poussière. Lorsque louragan souffla sur cette famille, Il y eut beaucoup de gens pour affirmer que Dieu était jaloux de ceux qui méprisaient si audacieusement les revers du sort. Dieu en fait sarrangea pour que le nom des Siriane ne fut pas seulement susurré mais maudit. Les murs de cette demeure étaient là pour témoigner de la faute et du châtiment. Celui qui les avait défiés devait prendre garde à ne pas succomber sous le coup de la malédiction, mais lhomme était armé contre ladversité, mieux encore, il ne craignait plus rien. Quimportait en fait lhistoire de ces orgueilleux puisque pour lui nexistait que le roman dun être dune sensibilité merveilleuse, dun être quil avait connu, gâté, chéri et qui sétait abrité pendant tant dannées sous ce toit prestigieux. Alors lentement, marchant au pas de son émoi, la blonde lueur de la lampe éclairant son chemin, il sorienta à travers les deux vestibules spacieux, décorés de céramique ; le ruissellement de leau sur son visage lui apprit quil avait débouché sur le patio. Faisant de nouveau courir le faisceau lumineux de la torche, il le projeta sur une grande cour mauresque garnie dun imposant portique vert soutenu par deux colonnes en marbre ; Quelques pas encore et il atteindrait son but. Aurait-il le courage de sintroduire dans lantre mystérieux du maître de ces lieux ? Non, il ne pouvait se risquer à rencontrer le fantôme du vieillard circulant dans ces pièces et prêt à se manifester à celui qui venait violer la paix de sa mémoire. Pris de frissons, lhomme recula puis se maîtrisant soudain se dirigea vers le grand escalier situé à lun des angles de la cour. La pluie continuait à ruisseler avec rage, les éclairs déchirant le ciel séteignirent avec des grondements sinistres. Il semblait que la nature tout entière se fût donné le mot pour faire vaciller les résolutions de lintrus mais ce dernier poursuivit son chemin. La faible lueur de la lampe léclaira jusquà la galerie du premier étage. Il tâtonna longtemps avant de découvrir la porte quil cherchait. Quand il tourna la poignée, son cœur sauta dans sa poitrine. Il entra
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enfin. Pendant quelques minutes, il se contenta de diriger la lumière sur tous les recoins de la pièce. Oui, cétait bien la chambre quelle lui avait tant de fois décrite : une très belle chambre avec ses murs revêtus de céramique aux volutes savantes, son plafond à rosaces sculptées, ses petites armoires vertes nichées dans la cloison des murs, sa simple fenêtre grillagée dun moucharabieh. Alors il se mit tout à coup à trembler. Puis pris par le désir frénétique de savoir, il se dirigea à pas vifs vers le bout de la pièce. La lueur de la lampe éclaira une petite armoire aux deux battants fermés. Avec un geste plein de précipitation, il les tira à lui : la dernière planche apparut recouverte dune large couche de poussière. Il ne lui restait plus quà extirper de la poche de son pardessus mouillé le tournevis dont il sétait muni avant de venir accomplir sa mystérieuse mission. Les vis tournèrent rapidement…Quelques secondes avant de relever le bois…quelques secondes…sa main simmobilisa soudain : sous la planche se trouvaient seulement deux papiers séparés et pliés en quatre. Lhomme se saisit du plus épais : une écriture très fine, maculée de pleurs se déploya avec la feuille. Emu jusquaux larmes, linconnu porta tout dabord la missive à ses lèvres puis, se reprenant, commença sa lecture. Mais en même temps que son regard avide dévorait les lignes, il lui sembla que celle qui avait incarné si longtemps sa raison de vivre était entrée tout à coup dans sa chambre et se mettait à lui parler, à lui parler de cette voix si douce, si attrayante qui lavait charmé avant même de la connaître :  Fékri Avant de quitter le monde des vivants, mon amour, jai voulu técrire, técrire ces pauvres lignes qui te diront mieux que je ne lai jamais fait quavant de te rencontrer Soumaya Siriane nétait rien. Tu es venu et quelque chose en moi a commencé à battre avec tant de force que jen perçois encore lécho. Tu mas donné la vie. Aussi longtemps que je suis restée près de toi, jai compris que limpossible pouvait devenir possible. Quand jai perdu ma chance dêtre heureuse, jai su que cétait fini, quil me fallait retourner à lenfer dont tu mavais tirée. Alors je me suis rebellée ! Rebellée non pas contre Dieu Dieu peut être juge mais jamais bourreau !mais contre ceux qui mavaient précipitée dans labîme. Jai redressé le front, jai craché ma haine puis comme un petit enfant qui souffre de la cruauté des
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