142
pages
Français
Ebooks
2019
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Publié par
Date de parution
13 décembre 2019
Nombre de lectures
2
EAN13
9782368328866
Langue
Français
Libellule c’est la narration du parcours d’un anonyme des Cévennes, né entre les deux grandes guerres en 1930. Un homme comme il y en avait tant, avec son prénom Ernest ou Gérard, et son surnom Libellule. Et surtout le Père, comme l’on disait en ce temps-là. C’est sa vie partagée entre la mine et la montagne cévenole son domaine, avec la chasse, les champignons, la pêche.
C’est aussi ces cinq mioches ou ses gosses, qui ont parfois mal vécu son éducation sévère évoquée par son fils qui tente de comprendre cinquante ans plus tard. C’est du patois de Portes, sous le château, avec ses individus et leurs surnoms, la façon de vivre à l’ancienne, le parler de la campagne.
La Libellule aurait aimé être « reconnu », alors qu’il multipliait les petits exploits campagnards au milieu des cèpes, des sangliers, des truites, restant malgré tout cet anonyme effacé que sa personnalité ne mettait jamais en avant.
Libellule, c’est finalement cette reconnaissance à titre posthume. Celle de ce qu’il était, qu’il voulait être, ou qu’il aurait pu ou dû être, racontée par son fils, qui pense avoir enfin compris.
Un livre qui rend hommage à une vie plus simple que celle d’aujourd’hui, qui nous fait comprendre bien des choses, en nous replongeant dans un univers à la fois proche et tellement lointain, qui ravive des madeleines de Proust chez les séniors, et permettra à leurs enfants et petits-enfants de peut-être mieux apprécier leur confort et leur liberté actuels.
Un bon roman du terroir, sans intrigue, seulement la narration de la vie !
Publié par
Date de parution
13 décembre 2019
Nombre de lectures
2
EAN13
9782368328866
Langue
Français
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Georges VIERNE
LIBELLULE
Le Roi du Tour
(A l’ombre du château de Portes)
Remerciements
A Henri de Montherlant qui écrivait :La pire colère d’un père contre son fils est plus tendre que le tendre amour d’un fils pour son père.
A un proverbe africain affirmant quant à lui que « on est plus le fils de son époque que le fils de son père ».
Enfin à Patrick Poivre d’Arvor qui aurait terminé cette brève réflexion en affirmant que « les pères ne savent rien de leur fils, ni les fils de leur père.
*********
Toutes ces affirmations sur la relation filiale laissent perplexe, mais avouons que voilà une belle entame pour cette narration sur le parcours d’un fils aux côtés de son père, à partir du milieu du XXème siècle.
En fin d’écriture, j’avais de quoi répondre aux trois proverbes : oui j’ai personnellement été en colère contre mon père dont je suis bien le fils transposé dans une autre époque. Quant à l’affirmation de PPDA, elle justifie amplement ma volonté d’écrire ce livre .
Merci papa de me l’avoir inspiré. A la fin de ce bouquin j’avais beaucoup mieux compris ta vie , ma vie, la vie quoi !
*********
Merci également à tous ceux qui ont partagé ce parcours, et se retrouveront dans les pages qui suivent, ceux qui m’appellent Le Jojo de Portes.
Avant propos
Je suis, de toute évidence, et je ne le nie pas, un piètre voyageur, casanier, bien chez moi. J ’ai rarement franchi les frontières de notre beau pays , pour aller voir ailleurs « si l’herbe y est plus verte ». Drôle d’expression, d’ailleurs !
Néanmoins, cela m’est arrivé quelquefois, et j’ai remarqué, comme certainement tout voyageur invétéré, ou plus humblement occasionnel, l’irrésistible attraction régionaliste qui transforme un citoyen plutôt réservé, en compatriote, concitoyen, congénère, ou « con » tout court, effréné, lorsqu’il surprend au détour d’un péage, d’un camping, ou d’une place de stationnement, en Espagne, en Sicile, ou ailleurs, un véhicule immatriculé en France, et suprême « Graal », dans le même département que le sien.
On n’y peut rien, c’est ainsi, nous sommes citoyens du monde, et principalement depuis quelques décennies, européens, puis à l’étage inférieur, comme dégradés, français, ensuite languedociens, enfin gardois, sans oublier la référence à nos lieux de naissance et de résidence. Pour ne citer que les circonscriptions me concernant, cela va de soi….
On peut aisément transposer cette position sur 24 régions, et 101 départements. Encore que, en vertu de récentes évolutions politiques, le département est malheureusement en sursis, notre pays n’étant dorénavant qu’un satellite dans une galaxie en comportant pour l’instant 27.
Mais à l’étranger, nous allons inévitablement être attirés comme par un aimant vers ce, ou ces individus, exilés comme nous, volontairement, et tenter de lier connaissance - vous êtes d’où, exactement ? Ah bon, c’est pas possible, la tante de ma belle sœur y habite aussi !»-. Le même individu, qui, s’il vous fait une « queue de poisson » aux feux tricolores, fera l’objet d’insultes tous azimuts de votre part, et inversement. Je crois que, où que l’on aille, en voyage, en mission, par obligation, ou de notre propre gré, on emporte sous nos semelles virtuelles, des lambeaux de notre terre natale, ou bien notre ombre de « Lucky Luke », qui nous parlent régulièrement, en nous interdisant d’oublier d’où l’on vient, et qui l’on est. C’est ainsi que même le breton restera fidèle à sa contrée pluvieuse, fera fi des moqueries et autres allusions au sale temps, tout comme le lillois, même si de temps en temps à autres, tous ces braves moutons éprouvent, malgré tout, le besoin de transhumer plus bas, pour capturer un coup de soleil, et l’emporter tel un trophée, chez eux, dans le crachin, qui lui, est tellement agacé qu’il en pleure encore plus… !
De façon plus restreinte, le ressenti est identique lorsque l’on migre sur le territoire national, voire même à l’intérieur de son département. Profitons-en tant que ces entités existent, ce qui ne devrait donc pas tarder à cesser.
J’ai eu la chance de faire partie de la génération qui arrivait à trouver un emploi que l’on conserve toute sa carrière, et qui plus est, à l’intérieur de son propre département. Natif de La Vernarède, élevé à Portes, j’ai vécu et travaillé depuis l’âge de vingt ans à Nîmes, ou sa banlieue. J’ai appris à découvrir, regarder, supporter, puis côtoyer, parcourir, apprécier la garrigue, les vergers, les vignes, – quoi de plus beau que des rangées de ceps qui viennent d’être taillés, c’est quasiment un œuvre d’art- , ma is je n’ai jamais trouvé de vision plus extatique que les châtaigniers des Cévennes, la mousse sous les arbres comme une préparation de la crèche, les fougères qui dressent fièrement leurs dentelles, les impertinentes « cabasses », filles adolescentes du châtaignier, les pins qui distribuent sans compter leurs grosses pignes, et leurs aiguilles qui parsèment les alentours, les bogues qui jonchent les bords des routes en début d’automne, telles des oursins en bord de grève, les cèpes qui gonflent le torse, surs de la saveur de leur chair, les girolles qui se cachent comme pour mieux se faire désirer, les Cévennes quoi !Mon travail m’a permis, en fin de carrière, d’exercer partiellement sur l’intégralité de ces Cévennes, qu’elles soient du nord d’Alés, de Saint Jean du Gard, ou du Vigan. Chaque départ le matin vers ces destinations, même avec un surplus de kilomètres à effectuer, me remplissait de bonheur, d’émotion, et d’enthousiasme. Comme si une puce électronique implantée dans mon cerveau me disait « ! vàs à toun estaü(tu vas chez toi )».
A l’occasion de chaque mission que j’accomplissais d’Alès à Ponteils et Brésis, ou Béssèges, Aujac, Concoules, Rochessadoule, Chamborigaud ou La Grand Combe, je me débrouillais pour l’orienter de telle façon que je puisse faire un détour par Portes, pour voir mes parents déjà âgés, et pour lesquels, en fonction de leurs handicaps respectifs, le nombre d’années restant à vivre faisait désormais l’objet d’un fatal compte à rebours. Ce détour, je le faisais aussi, pour emprunter les petites routes que jadis, je tyrannisais avec ma mobylette. Je le faisais également pour, arrivé sur place, humer à pleins poumons l’air de mon village, Portes. C’est, malgré tout, un village comme les autres, tellement ouvrier avec ses cités minières alignées le long d’une route anciennement nationale, qui est la rue principale, et « une rue d’en haut ». Avec ses personnages, ses anonymes, ses bons habitants, ses mauvais, s es caractériels , ses maniaques, sa mentalité quelquefois difficile à comprendre, une mini société, en somme.
Mais, c’est mon village, avec ses surnoms, ses joueurs de boules, son château, sa foire, sa vie toute simple :
Tiens nos commerçants : les Meynadier et leur boulangerie, les Seiguin et les Niel nos épiciers, les Mathieu et leur café, le Clovissou m’a soufflé mon beauf, avec son tabac à côté du café, et encore le maire notre coiffeur le père Maubon,
Et puis tous les autres, toutes ces familles de notre village que ma mémoire voit défiler sans ordre ou presque: le quartier de Florac avec les Cuelhes, le Valentin le coiffeur des moins riches, les Veslin de ma famille, les Masclaux, la famille Jacques, puis en allant vers les Bouziges, les Soler , les Dimou, les Bouziges avec le même nom que le hameau, les Lacrotte, plus bas les Dardalhon avec la scierie, les Martin , les Dumazert, les Maubon, les Luiselli, les Milési, les Léauthier, assureurs à la Destourbe en face le chemin des Treilles.
D’ailleurs comme me le suggérait récemment l’ami Claude Meynadier il ne faut pas oublier ces personnes-services comme également madame Alric Théolinde infirmière et médiatrice avant l’heure, mesdames Arnac et Germain distributrices de journaux, Paul Légal le Poulou facteur de l’agence téléphonique et sa femme l’Hélène téléphoniste à une époque où sans portable on téléphonait comme Fernand Raynaud dans son sketch le 22 à Asnières. Et la Rosalinde Canale secrétaire de mairie et tant d’autres.
Et enfin « intra-muros » comme ils disent maintenant, toutes ces familles souvent nombreuses : les Burgals, Canal, Motel, Deleuze, encore des Martin ceux du Pierrot ou de l’Alphonse , les Roques, les Molina, la tribu des Benoit, les Blanc et les Toulouze, Hugon, Vienco, Larguier, Amouroux, Monaco, Chazalon, Légal ces marseillais que je rajoute affectueusement, Vigne, Giaccobo, Grant, Laval-Gilly, DeTaillac (aussi des rattachés volontairement de ma part) , Alric, Cayrier, Deydier, Marcy, Arnac, Vergely, Kolodjié le bêgue, David, Farge, Ribot, Solenné, le père Balme chez qui nous allions faire la manille ou la belote, sans oublier les Bécamel, et donc nous les Vierne. Mon bof m’a récemment rajouté la Norine, et je dois encore en oublier.
Un melting-pot de français du coin mélangé à des italiens , des polonais , des espagnols pour les besoins de la mine . Il y avait même une famille de maghrébins sans histoire aux Bouziges, insolite à l’époque mais sans être stigmatisée comme de nos jours. Tiens, j’avais même dansé « vénès que l’ouro s’avance » à la fête de l’école avec leur fille en tenant avec elle d’une main un arceau garni de fleurs. Dans mon enthousiasme j’en arriverais même à rajouter tous ces marchands itinérants qui faisaient vivre notre village de façon sonore, et même Joseph le roi de l’occasion ou ceux moins officiels qui venaient vendre les fioles de pastis.
Alors oui,