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Français
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2013
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Publié par
Date de parution
05 février 2013
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764420393
Langue
Français
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05 février 2013
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0
EAN13
9782764420393
Langue
Français
Littérature d’Amérique
DU MÊME AUTEUR CHEZ QUÉBEC AMÉRIQUE
NOÉMIE 1 - LE SECRET DE MADAME LUMBAGO , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1996.
• Prix du Gouverneur général du Canada 1996
NOÉMIE 2 - L’INCROYABLE JOURNÉE , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1996. NOÉMIE 3 - LA CLÉ DE L’ÉNIGME , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1997. NOÉMIE 4 - LES SEPT VÉRITÉS , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1997. LES CAUCHEMARS DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1997. L’HIVER DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1997. NOÉMIE 5 - ALBERT AUX GRANDES OREILLES , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1998. NOÉMIE 6 - LE CHÂTEAU DE GLACE , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1998. LA FUSÉE DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1998. LES VOYAGES DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1998. LA NUIT ROUGE , coll. Titan, Québec Amérique Jeunesse, 1998. NOÉMIE 7 - LE JARDIN ZOOLOGIQUE , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1999. NOÉMIE 8 - LA NUIT DES HORREURS , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1999. LA PLANÈTE DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 1999. NOÉMIE 9 - ADIEU, GRAND-MAMAN , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2000. NOÉMIE 10 - LA BOÎTE MYSTÉRIEUSE , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2000. LA NUIT BLANCHE DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2000. L’ORAGE DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2001. LE MANGEUR DE PIERRES , roman adulte, Québec Amérique, 2001. NOÉMIE 11 - LES SOULIERS MAGIQUES , coll. Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2002. LE CAMPING DU PETIT GÉANT , coll. Mini-Bilbo, Québec Amérique Jeunesse, 2002.
Données de catalogage avant publication (Canada)
Tibo, Gilles
Les Parfums d’Élisabeth (Collection Littérature d’Amérique) Suite de: Le Mangeur de pierres.
9782764420393
I. Titre. II. Collection.
PS8589.I26P37 2002
C843’.54
C2002-940002-3
PS9589.I26P37 2002 PQ3919.2.T52P37 2002
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Dépôt légal : 1 er trimestre 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique : Christine Guilledroit et Diane Martin Mise en pages : André Vallée
©2002 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC.
www.quebec-amerique.com
Sommaire
Littérature d’Amérique DU MÊME AUTEUR CHEZ QUÉBEC AMÉRIQUE Page de titre Page de Copyright Dedicace CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 15 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 CHAPITRE 23 CHAPITRE 24 CHAPITRE 25 CHAPITRE 26 CHAPITRE 27 CHAPITRE 28 CHAPITRE 29 CHAPITRE 30 CHAPITRE 31 CHAPITRE 32 CHAPITRE 33 CHAPITRE 34 CHAPITRE 35 CHAPITRE 36 CHAPITRE 37 CHAPITRE 38 CHAPITRE 39 ÉPILOGUE LES PARFUMS D’ÉLISABETH
À Hélène Larochelle et François Rauscher...
CHAPITRE 1
G ravelin ramait en respirant les parfums d’Élisabeth. Il la devinait dans la pénombre, à l’arrière de la chaloupe, et cela suffisait à remplir le ciel, la mer et la vie tout entière. Ses muscles, gonflés d’une espérance nouvelle, tiraient et poussaient sur les rames avec la régularité d’un métronome.
Avant l’aube, une brise froide glissa sur l’océan, fouetta la chaloupe et poursuivit sa course au hasard des souffles marins. En grelottant, Élisabeth dénoua le balluchon, en vida le contenu, et s’en fit un châle. La bruine se colla aux vêtements de Gravelin. Une vapeur émana de son torse, de ses bras, de ses épaules. En quelques coups de rames, son corps fut recouvert d’une fumée blanche, presque phosphorescente, qui s’évaporait au-dessus de sa chevelure hirsute.
Tapie au fond de la barque, Élisabeth regardait Gravelin auréolé de vapeurs translucides. Elle voulait lui poser mille questions à propos de son départ de l’Île, de son séjour en prison, de leurs retrouvailles. À chacun de ses coups de rames, à chacune de ses profondes expirations, elle imaginait Gravelin qui parlait, répondait aux questions, donnait des détails…
Mais, tout en ramant à la belle épouvante, il répétait inlassablement le seul mot qu’il connaissait: Élisabeth… Élisabeth… Élisabeth. Ce mot, balbutié comme une litanie, tombait dans l’eau, ne laissant que des cicatrices blanchâtres qui disparaissaient, aussitôt avalées par la masse de l’océan.
CHAPITRE 2
A u fil des vagues, la chaloupe dériva entre la pleine mer et les abords du Continent. Élisabeth ferma les yeux et somnola quelques minutes, le temps d’imaginer le Sud, là où, semblait-il, la vie serait plus facile. Alors, ce n’était plus la mer, ce n’était plus la peur qui l’habitait. C’était quelque chose d’indéfinissable qui avait les apparences du bonheur, des images qui ressemblaient à des bribes de conversations entendues, à des mots volés aux autres couventines. Elle imaginait la vie d’une petite ville de campagne avec un ciel bleu au-dessus des maisons et des champs qui s’allongeaient jusqu’au bout du regard. Mais ses images du bonheur étaient embrouillées, secouées par le martèlement des vagues. Au hasard d’une ondulation, la tête de la rêveuse cognait contre le bord de l’embarcation ou sur le banc de bois. Elle quittait ses rêveries, entrouvrait un œil, apercevait furtivement les grands bras de Gravelin couverts d’une lumière blanche, puis elle se rendormait, les deux mains abandonnées sur son gros ventre plein de vie.
Au lever du soleil, Élisabeth s’éveilla, ouvrit le panier de victuailles, en sortit un saucisson et le tendit à Gravelin. Assis l’un en face de l’autre, ils mangèrent à pleines dents, lui, épuisé par les longues heures de rame, elle, affamée par son enfant qui lui grugeait les entrailles.
Rassasié, Gravelin fouilla sous les bancs de la chaloupe. Il y découvrit deux gourdes ainsi qu’une petite boîte de métal. La boîte était vide, mais dégageait encore une légère odeur de biscuits. Il la laissa tomber au fond de la chaloupe et palpa les gourdes. L’une d’entre elles était flasque et vide. L’autre semblait remplie aux trois quarts. L’eau avait un fort goût de cuir, mais elle était buvable. Gravelin en prit de petites rasades, puis il passa la gourde à Élisabeth, qui but à son tour. Elle referma le bouchon et plaça la gourde à ses pieds. Désaltérée, elle s’endormit, recroquevillée dans son châle.
L’embarcation s’engagea dans un courant chaud. Gravelin lâcha les rames et, avec difficulté, réussit à ouvrir les mains. Ses paumes ensanglantées avaient laissé leurs empreintes sur les manches de bois.
Fourbu, les muscles endoloris par cette longue traversée de la nuit, Gravelin contempla Élisabeth couchée sur le dos. Soudain il se releva, le souffle coupé par la peur. Le gros ventre venait de se déformer en ondulant sur le côté. Gravelin n’avait jamais rien vu de pareil. Il resta debout à épier les mouvements de la bedaine. Puis, après quelques minutes d’incertitude, il s’approcha lentement d’Élisabeth et de ses énigmes.
Le ventre s’agitait, se tassait, comme si une petite bête cherchait à sortir de cette cage où elle se sentait à l’étroit.
Gravelin se remémora la liste des animaux qu’il connaissait. Il pensa qu’une poule, une chevrette ou un goéland vivait dans le corps de la fille. Il songea aussi à toutes les bêtes qui rampaient, sautillaient, couraient dans les bois. Se pouvait-il qu’au hasard d’une promenade une bestiole se soit infiltrée dans le corps de la fille?
Au bout d’un moment, piqué par la curiosité, Gravelin se pencha, avança lentement les mains et posa ses paumes sur la jaquette d’Élisabeth. I