Les beautés noires de Baudelaire , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845866518

Langue

Français

Elvire Maurouard
Les beautés noires de Baudelaire
KARTHALA
LES BEAUTÉS NOIRES DE BAUDELAIRE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Photo de l’auteur par Charles Roselet.
¤Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-651-8
Elvire Maurouard
Les beautés noires de Baudelaire
Préface de Jean Poirier
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Aux chants d’Olivier, aux pétales de Harfleur.
REMERCIEMENTS
Qu’il me soit permis de remercier Guy Rocher, Claude Mouchard, Jean-Louis Testud, Mireille Calle-Gruber, Jean-Louis Masseaut, Charles Roselet, Serge Reby, Hadj Khelil et Jean-Christophe Da Silva.
Préface
Essayiste et poétesse, haïtienne et française, Elvire 1 Maurouard a déjà consacré un essai à la femme noire . Ses travaux sur « L’Haïtienne de Matisse » participent de cette démarche où l’art devient une force qui rassemble. C’est avec une réelle virtuosité qu’elle analyse ces « beautés noires ». Baudelaire nomme toutes les couleurs avant d’évoquer dans « l’ardeur de la folie tropicale », ce qu’il nomme « la mélodie » du noir sous les traits de « La belle Dorothée », comme le précise Elvire Maurouard :
« Ardeur et tristesse, volupté et mélancolie, ces traits essentiels de sa spiritualité, le poète les voue à une explo-ration passionnée des Vénus noires. »
Sans prétendre que Baudelaire demeure, deux siècles après sa naissance, un méconnu, nous voudrions très simplement attirer l’attention sur un certain nombre de faits qui méri-teraient d’être repris. D’abord, la personnalité du poète est loin d’être celle d’un esthète oisif, ancêtre des dandys, jouis-seur et infidèle que son image évoque parfois. Rappelons d’abord que le poète a beaucoup travaillé, même si ses œuvres sont demeurées longtemps inédites ; il ne faut pas 1.La femme noire dans le roman haïtien : Noires, Métisses, (presque Blanches) : penser la discrimination intra-communautaire, Éditions des Écrivains, Paris, 2001.
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LES BEAUTÉS NOIRES DEBAUDELAIRE
oublier qu’il a été un véritable critique d’art (peut-être a-t-il été le vrai fondateur de cette discipline). Cette activité exigeait un travail soutenu, un suivi régulier des divers concours et manifestations parisiens. Il préparait longtemps la rédaction de ses poèmes, et s’imposait un travail soutenu de traducteur. Il était beaucoup occupé par ses chroniques littéraires et artistiques (Curiosités esthétiques). Il rédigeait aussi des journaux intimes (Fusées, 1851). Rien dans tout cela d’un esthète amateur ; ces occupations professionnelles exigeaient une très grande régularité. Il faudrait aussi revenir sur ses relations avec les femmes. On ne sait pas assez qu’il n’a eu qu’une seule et unique compagne régulière, Jeanne Duval, à laquelle les lettres qu’il a écrites à sa mère montrent à quel point il lui était sincè-2 rement attaché. L’auteur deL’Alchimie des rêves souligne dans cet essai le pouvoir mnémotechnique exercé sur le poète par des figures féminines plus passagères, telles que La Malabaraise, ou Laya, amour furtif desPaquebots des mers du Sud. Ainsi peut-on lire dans lesPetits Poèmes en prose:
« Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu ! Elle est belle, et plus que belle, elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. » (Le désir de peindre).
D’autres rectifications à la légende devraient être rapportées. C’est ainsi que les contacts entre le jeune révolté et cet Orient de légende ont été très épisodiques. En réalité, ils se résument à deux séjours brefs, à l’île de France et à l’île Bourbon. On pourrait aussi tenter de réhabiliter le général Aupick, qui n’a certainement pas été le parâtre ombrageux, hostile par principe à son beau-fils, qu’on
2.L’Alchimie des rêves, L’Harmattan, Paris, 2005.
PRÉFACE
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dépeint habituellement ; sans doute lui a-t-il fallu beaucoup de diplomatie et une réelle ouverture d’esprit pour composer entre son épouse et son beau-fils. Nous savons qu’il a fait parvenir une somme importante, de l’ordre de 3 200 francs, au capitaine du vaisseau où Baudelaire était embarqué afin de couvrir toutes les dépenses du jeune aventurier, y compris celles de son rapatriement. Toutes ces questions mériteraient d’être reprises, mais ce que nous voudrions faire ici, c’est noter un dernier problème, un dernier paradoxe qui concerne l’histoire littéraire. En effet, l’œuvre a eu, sans que son auteur le veuille, une portée culturelle inattendue, et qui d’ailleurs a été largement posthume. La publication desFleurs du mal est de 1857, et les ennuis ont aussitôt commencé. En réalité, la censure a eu du mal à trouver quelques poèmes pouvant justifier l’entre-prise. Le succès de cette glorification des amours interdites – exotiques – dont Baudelaire s’est fait le chantre ne peut s’expliquer que par un concours de circonstances ; la révo-lution romantique qui avec Hugo allait sacraliser le sentiment amoureux et libérer l’acte d’amour n’était pas commencée ; c’était le temps où l’Église tenait fermement la société en mains, surtout les classes fortunées d’où venait le poète. Sans doute une recherche concernant la « réception » de Baudelaire, appuyée sur une analyse précise des différents commentaires ou articles publiés, permettrait de mieux com-prendre ces changements culturels. En effet, n’est-il pas surprenant qu’en un laps de temps aussi court (le scandale a commencé à partir de la première publication en 1857 et le responsable du scandale est mort en 1867) les idées aient pu avoir le retentissement qu’on lui a connu. Passons sur les pièces du procès ; un nombre restreint de poèmes ont été condamnés ; et rien n’était vraiment contraire au droit ou aux bonnes mœurs. Mais ce qui paraît difficile à comprendre, c’est comment cette dévotion à l’amour païen, cet hymne à une autre fortune et à la révé-lation de sensations nouvelles, cette sorte de prophétie,
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