124
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
29 mars 2021
Nombre de lectures
1
EAN13
9782381535425
Langue
Français
Alexandre Bouteiller est un génie précoce. Tout lui réussit dans la vie. De Paris à Lausanne, en passant par Lille, il assume une vie de star médiatique et reconnue. Auteur de best-sellers mondiaux, il est la proie des paparazzi qui se régalent de ses frasques. On l’aime ou on le déteste, mais il ne laisse pas indifférent. Fier, charmeur, il enchaîne les conquêtes autant que les succès. Jusqu’au jour où sa vie bascule. De « vraies » rencontres, une épreuve à surmonter, sont les prémices d’une nouvelle vie bouleversante.
Et vous, que feriez-vous du reste de votre vie, s’il ne vous restait que 90 jours à vivre ?
Découvrez la vie extraordinaire de ce lynx aux multiples visages.
Un roman qui vous emportera. Une histoire poignante qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière ligne !
Publié par
Date de parution
29 mars 2021
Nombre de lectures
1
EAN13
9782381535425
Langue
Français
Les90 jours du lynx
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
Damien VERHÉE
Les90 jours du lynx
À mon frère et au combat qu’il mène. ÀPaulette, mon amie courageuse, et aux autres.
Du même auteur :
Le Chant du Marais ,Edilivre, 14 novembre 2019. ISBN 978-2-414-40645-6
Le Sang du Marais ,Edilivre, 20 mai 2020. ISBN 978-2-414-45224-8
L’Homme qui regardait pousser les tomates, Nombre7, 29septembre 2020 ISBN 978-2-381-53257-8
Chapitre premier 1987,Genèse d’un génie.
10 octobre 1987.Tourcoing.
À l’hôpitalGustave Dron naît le petit Alexandre Bouteiller avec un moisd’avance. C’est un très beau bébé,bien que prématuré. Il fait déjà lafierté de ses parents, qui se réjouissent de sonarrivée au monde en avance.
Mon Dieu, Maurice, je ne pensais jamais que cet enfantarriverait avec cinq semaines d’avance ! C’est uncadeau du ciel, regarde comme il est beau, comme il a déjàl’air d’être heureux de se retrouver parmi nous.Merci, mon chéri, cet enfant est magnifique.
Ma chérie, je pense que s’il est arrivési tôt c’est un signe que cet enfant n’aura pas supatienter jusqu’en novembre pour venir nous rejoindre. Ilétait trop impatient ! Il ne voulait pas faire attendreses parents ! Je suis persuadé qu’il accomplira degrandes choses sur cette planète ! Quel prénomallons-nous lui donner ?
Alexandre ?
Mais enfin, chérie, on ne peut raisonnablement pasl’appeler ainsi ?
Mon amour, s’il est arrivé si tôt, c’esteffectivement un signe. Je souhaite vraiment l’appelerAlexandre… comme l’empereur !
Comme l’empereur, mais pas uniquement. Ce n’estvraiment pas raisonnable. Tu le sais très bien. Que dirontles autres ?
On s’en fiche des autres. Alexandre leur prouvera àtous qu’il était légitime qu’il porte ceprénom. Ce sera Alexandre !
Bon, c’estd’accord, très bien ma chérie, allez repose-toi àprésent, l’accouchement n’a pas étéfacile tu dois essayer de dormir un peu.
Il est 7h06 du matin encette fraiche matinée d’octobre. Quelques instants plustard, Maurice s’en va en bus jusqu’à la mairie deTourcoing pour être le premier à se rendre àl’état civil pour déclarer son fils, Alexandre.Maurice ne conduit pas. Âgé de 33 ans, il n’ajamais eu ni les moyens ni la volonté de passer son permis.Pas plus que Véronique, sa femme. Le réseau urbainétant si dense en métropole lilloise que cela ne lui ajamais fait défaut. Il y a toujours un bus, un tram, et mêmele métro, depuis déjà bientôt 10 ans, pourl’emmener d’un point A à un point B. La métropoleest richement dotée d’un réseau de transports encommun qui n’a rien à envier aux autres grandes villesde France. Il est tellement fier d’aller déclarer cetteseconde naissance qu’il pense, en sortant de là, amenerun bouquet de fleurs à la maman. Alexandre, son bébé,il l’aime déjà beaucoup. Quand bien même lechoix du prénom, que sa femme lui a imposé, le met dansl’embarras. Ce n’est pas grave, il est son fils etsurtout il est bel et bien là, vivant, et en parfaite santé.Il nourrit beaucoup d’espoir pour lui, plus tard, c’estcertain, il sera un grand homme. Un homme qui saura rendre fier sonpère en donnant une autre dimension à son nom defamille : Bouteiller. Une vieille lignée d’ouvriersdu Nord. Maurice est ouvrier chez Renault à Roubaix, déléguédu personnel, il était entré à la CGT voilà7 ans et avait gravi tous les échelons au sein du syndicat. Àtel point qu’il était devenu l’ennemi numéroun du patron : monsieur Jacques. Maurice n’a pas toujourseu une vie simple, rencontrant quelques épisodes d’alcoolisme,et parfois quelques excès de violence verbale, imposant àson ainé la rudesse de son caractère et les contraintesd’une éducation à l’ancienne. Longtemps,Nicolas aura tenu rancœur à ce père si souventinjuste avec lui, lui délivrant une éducationparticulière qui aura affecté son propre caractère.Une éducation aux antipodes de celle reçue parAlexandre, véritable petit « chouchou »de la famille. Nicolas développera toute sa vie une forme dejalousie excessive à l’encontre de son petit frère,qui n’aura pas vécu la même enfance que lui.
Sur le livret de famille,à la cinquième page, l’officier d’étatcivil note donc la naissance en ce jour, 10 octobre 1987, d’AlexandrePhilippe Bouteiller, sexe masculin, à 7h06 à Tourcoing,département du Nord.
Précoce ,est l’adjectif qui qualifie le mieux cet enfant. Il n’aimait décidément pas l’idéed’être en retard sur quoi que ce soit. Il marcha à10 mois, et parla presque aussitôt. Il entre en maternelleà l’âge de deux ans, sait lire à4, alors qu’il n’est qu’en grande section. Sautantune classe sur décision du directeur d’établissement,il entre au CP à l’aube de ses 5 ans. Il sera ainsi enavance sur ses camarades et sur sa scolarité jusqu’aubaccalauréat, filière littéraire « L »qu’il obtiendra haut la main en 2002, mention très bien,alors à peine âgé de 15 ans. Le dossier scolairedu « petit » Alexandre est remarquable, sesenseignants ne tarissent pas d’éloges sur ses capacitésexceptionnelles, ce qui rend fous de fierté ses parents, eux,qui n’ont jamais eu la chance de pouvoir faire d’études.Ainsi, les portes des grandes universités s’ouvraient àlui. À l’occasion de ses 19 ans, à la Sorbonne,il est maître en lettres classiques, déjà…et trois ans plus tard, doctorant salué par le juryd’admission.
Sa mère, ménagèredans un grand établissement scolaire privé en banlieuede Lille, fait des ménages chez les particuliers aisésdans les lotissements de la commune pour pouvoir payer la chambre debonne de son fils. Mais, ses sacrifices, elle en est convaincue, neseront pas vains : Alexandre Bouteiller est un génieprécoce. Tout semble lui réussir, à commencerpar une belle carrière d’enseignant-chercheur àl’université Charles de Gaulle de Lille, où,revenant au « pays natal », sur ses terres, ilenseigne les lettres classiques aux étudiants de DEUG, dèsla rentrée universitaire d’octobre 2010.
Mais c’est en 2009que tout commence. 2009, année cruciale, donc, pour AlexandreBouteiller, le fils prodige. En juin, sa thèse sur les« sentiments dans la littérature classique du 16eau 19e » est saluée par une mention d’excellence ;ce qui lui ouvre les portes de l’enseignement supérieuren qualité d’enseignant. Fort d’un tel succès,ayant travaillé comme un acharné, il en profite pourentamer l’écriture d’un roman. En deux mois, il leparachève et, à l’été 2009, il lepublie chez un tout petit éditeur de sa région,« L’insatiable solitude des âmes »aux Éditions Grimonprez-Jooris. Un essai littérairesulfureux sur les liaisons extra-conjugales au sein même ducouple, s’intéressant à une idée novatriceautant que dérangeante pour la société del’époque : le polyamour.
Les ventes de son livrerestent marginales jusqu’à l’hiver 2009. Endécembre 2010, l’une de ses élèves àl’université tombe par hasard sur l’ouvrage. Folled’admiration pour l’enseignant, à peine plus âgéqu’elle, elle avait mené l’enquêtelorsqu’elle eut ouï dire qu’il avait sorti, encatimini, un roman. Curieuse de le lire, elle le trouva enfin aprèsavoir fait des recherches à la Bibliothèque de France.Et celui-ci se répandit sur tout le campus comme une trainéede poudre, en tant que « livre du prof à lamode » ! Très vite, la librairie lilloise« Les crues d’écrits » situéerue de la Monnaie dans le vieux-lille, la seule àcommercialiser l’ouvrage, voit ses ventes s’envoler.L’éditeur réimprime à la hâte unecentaine de livres et le propose à la vente égalementdans la plus grande librairie de France d’alors, le Furet duNord, Grand-Place à Lille. Une incroyable caverne d’AliBaba de 7 étages surplombant cette magnifique place oùtrône la Déesse, érigée en 1845 pourcommémorer la fidélité de la ville à laFrance lors de la guerre contre les Prussiens en 1792.
Les ventes explosent.Alexandre Bouteiller fait alors l’objet d’un premierarticle dans La Voix du Nord du 14 janvier 2010. À la suite decette diffusion, il est également l’invité du JTde FR3 Lille. Sa première télé. Sa jeunesse, sontalent, son charisme, et enfin son look font qu’il ne passe pasinaperçu. Les éditions Michel Lafon, curieuses, seprocurent un exemplaire du livre déjà vendu en six moisà 1500 exemplaires, rien que sur la métropole lilloise.Les livres ne se trouvaient pas facilement sur le Net, et les ventesd’ouvrages se cantonnaient bien souvent au marché local,tout comme la notoriété. Et 1500 exemplaires en si peude temps, sur une seule ville en plus, cela annonçait qu’ilvaille la peine de rencontrer ce jeune auteur talentueux… ousulfureux.
Il reçoit uncourrier au domicile de ses parents, chez qui il vit toujours, malgréson entrée précoce dans la vie active. Ce courrierémane des éditions Michel Lafon qui souhaitent lerencontrer à Paris, le 24 janvier 2010, par le biais de leurdirectrice des jeunes talents, Pierrette Lenoir.
Au sortir de cetteentrevue, Pierrette est conquise, complètement sous le charmede ce jeune homme insouciant autant que visiblement trèstalentueux. Elle ne doute pas qu’il puisse bientôts’avérer être l’une des grandes plumes de lamaison. La même journée elle lui fait rencontrer le PDG,en le présentant comme « un cadeau des dieuxpour le trentenaire de la maison » . Après legros coup réalisé par la maison en contractualisantLorànt Deutsch et son « Métronome »déjà vendu à 200 000 exemplaires, leséditions Michel Lafon étaient en recherche d’uneétoile montante qui assurerait les ventes à venir !
Alexandre est donc invitéà rencontrer Michel Lafon himself dans son vaste bureaudu 6e étage d’un cube de verre un peu triste de l’ilede la Jatte face aux tours de La Défense. L’ancienassocié de Claude François, à son tour, fut