Le trio de choc , livre ebook

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Surprise au quartier : une famille s’installe dans une maison depuis longtemps à l’abandon. En son sein, Pierre, Paul et Philippe, « triplés de choc » qu’une amitié profonde va lier au jeune narrateur, jusqu’à les mener tous dans le mouvement scout. Pour l’auteur, l’Ivoirien Camara Nangala (enseignant et aujourd’hui éditeur), écrire pour la jeunesse est un véritable engagement. « Dans les pays émergeants, il va de soi que l’écrivain a un rôle d’éducateur » précise-t-il dans une interview, assumant fortement le rôle qu’il s’est assigné. Cette ambition très haute sous-tend donc chacun de ses romans et mène à s’interroger (mais de quel droit après tout ?) sur sa compatibilité avec une intrigue véritablement romanesque qui, ici, passe progressivement au second plan. L’écriture, si alerte et vive cependant, si prompte à camper les personnages, à capter la vie, s’enferme dans un descriptif très précis du scoutisme (dont on peut ne pas partager idéaux et méthodes), délivrant argumentaires moraux (et religieux), sensibilisant au monde environnant, au respect de l’autre, des règles et… à l’importance du livre de jeunesse. Le retour à la tradition n’est pas ici revendiqué, seulement le devoir de proposer aux jeunes un projet éducatif, de « cultiver en eux les vertus qui fondent l’homme ». Mais, derrière l’anecdote prometteuse du début, sauront-ils recevoir le message et y trouver du plaisir ?
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Date de parution

01 juillet 2016

Nombre de lectures

595

EAN13

9782369970095

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

144 Mo

Le trio de choc
Couverture & illustration :ARE / SILUÉ I. Kassem Maquette :ARE / KOUASSI K. Marc Mise en page :ARE / DODO Bernadette / KOUASSI K. Marc Suivi éditorial :OZÉ G. Roger
er © Africa Reflets Éditions, 1 trimestre 2016 ISBN : 978-2-36997-020-0
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
CAMARA Nangala
Le trio de choc
Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 E-mail : areflets.editions@yahoo.fr
Du même auteur en littérature de jeunesse
Le cahier noir Le médaillon magique Un papy sympa Princesse Èbla La dernière chance Vacances mouvementées Le messager Les filles au grand cœur La poupée Don du ciel La Belle au sac en croco Zaouli
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L es vacances tirent allègrement à leur fin. Dans trois semaines, l’école reprend ses droits. Le quartier a enregistré ce vendredi, en milieu de soirée, l’arrivée d’une nouvelle famille. L’événement ne passe guère inaperçu pour bien des raisons. Qui sont les nouveaux habitants ? D’où viennent-ils ? Y a-t-il des enfants parmi eux ? Comment expliquer qu’ils aient décidé de s’installer dans cette maison et pas dans une autre ? Ne sont-ils pas informés ? Nous, préadolescents du quartier, nous posons beaucoup de questions au sujet de ces gens venus de nulle part. Vous vous demandez, sans aucun doute, pourquoi tant de commentaires à propos d’une banale histoire d’emménagement. J’aime autant vous dire tout de suite que cette affaire est loin d’être aussi simple que vous le croyez. Je veux bien prendre un peu de mon temps
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pour vous l’expliquer, en long et en large, mais encore faudrait-il que vous soyez disponibles. C’est bizarre, n’est-ce pas ? Il me semble avoir piqué votre curiosité. Mon histoire paraît vous intéresser. Eh bien, installez-vous confortablement, car nous en avons pour un petit moment !
La maison que viennent d’occuper les nouveaux arrivants défraie la chronique du quartier, depuis de nombreuses années. De l’avis de ses habitants, elle serait hantée. La maison en question appartenait à un homme qui est arrivé à Abidjan bien avant l’indé-pendance de notre pays. Il a servi l’Administration coloniale. C’était un homme sobre et discret. Ce mode de vie lui a valu de réaliser quelques économies. Il a alors entrepris la construction de la fameuse maison. Les murs ont été montés jusqu’au chaînage. Peu après l’indépendance, les travaux ont connu une certaine accélération. Le propriétaire de la maison l’a couverte de magnifiques tôles ondulées. En tout cas, elle avait fière allure, à en croire des témoins dignes de foi. Au dire de personnes d’un certain âge qui ont connu cette époque, la maison était la plus grande et la plus belle du quartier. Elle attirait l’attention pour son architecture moderne. Le propriétaire a entrepris, tout de suite après, la construction de
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plusieurs dépendances. Celles-ci ont poussé, on aurait dit des champignons. Elles ont également été couvertes avec des tôles ondulées. Puis le chantier a commencé à marquer le pas. Finalement, les travaux ont été stoppés. Au quartier, on n’a plus eu de nouvelles du propriétaire de la maison.
La veille de sa mystérieuse disparition, Yorokpa, ainsi s’appelait le propriétaire de la maison que d’aucuns disent hantée, était rentré chez lui, porteur d’un colis de viande de hérisson. Il a demandé à son épouse de lui préparer le lendemain un bon plat de foufou, en guise de petit déjeuner. Celle-ci connaissait bien ses habitudes : il arrivait de temps en temps à Yorokpa de se faire plaisir tôt le matin, avant de vaquer à ses occupations de la journée. Elle a promis de lui donner satisfaction. La brave femme s’est alors levée de bonne heure et s’est activée à la cuisine, sans aucun bruit. Le quartier s’éveillait à peine que le repas commandé par son mari était prêt. Elle l’a sorti du doux et profond sommeil dans lequel il était plongé. L’homme s’est longuement étiré au lit comme il affectionnait le faire. Il se sentait bien reposé. Il a donc quitté la douceur de ses couvertures, l’esprit léger. Il a pris sa douche puis son petit déjeuner. Après s’être curé les dents avec délectation, Yorokpa a chaleureusement félicité sa femme pour son excellentfoufou. Il a ensuite posé
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son petit chapeau au sommet de son crâne, son inséparable sacoche sous l’aisselle, et est parti, l’allure altière. Telle est la dernière image que son épouse a gardée de lui. Yorokpa n’est pas rentré à la nuit tombante, ainsi qu’il en avait l’habitude. Une affaire urgente l’avait peut-être contraint à entreprendre un voyage de dernière minute dans son village. Deux jours plus tard, Yorokpa n’était toujours pas de retour chez lui. Les nouvelles en provenance de son village indiquaient qu’on ne l’y avait pas vu depuis trois mois. Les semaines, les mois et les années s’écoulèrent sans que Yorokpa ne donne signe de vie, malgré les avis de disparition lancés par sa famille à la radio et dans la presse écrite. La dixième année, les habitants du quartier décou-vrirent, un matin, un homme qui s’affairait autour de la maison de Yorokpa. Il se présenta aux curieux comme étant le frère de celui-ci. De plus, il expliqua que son aîné avait disparu, sans laisser de trace. Personne ne savait ni où il se trouvait, ni s’il était encore en vie. Yorokpa n’avait pas donné de ses nouvelles, à compter du jour de sa mystérieuse disparition. Il était parti comme ça, laissant femme et enfants dans le désarroi. Après tant d’années d’attente, d’angoisse et d’incer-titude ; tant d’années de ce silence troublant ; la famille de Yorokpa avait fini par conclure qu’il était décédé. Elle organisa donc ses funérailles puis 10
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