Le jour où... j'ai foutu ma vie en l'air , livre ebook

ditrice et infographiste: Julia Harvey
R viseure linguistique: Marie- ve Laroche
Conceptrice de la couverture: milie Bonneau
Imprimeur: Copiexpress
Premi re dition, 2021
ditions Sylvain Harvey
ISBN 9782924782361
Tous droits de traduction, de reproduction et d adaptation r serv s; toute reproduction d un extrait quelconque de ce livre par quelque moyen que ce soit est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur
Imprim au Canada
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, 2021
D p t l gal - Biblioth que et Archives Canada, 2021
ditions Sylvain Harvey
T l phone: 418 692-1336 (r gion de Qu bec)
Sans frais: 1 800 476-2068 (Canada et tats-Unis)
Courriel: info@editionssylvainharvey.com
Site Web: www.editionssylvainharvey.com
Diffusion: Les Guides de voyage Ulysse
Distribution au Canada: Socadis
Les ditions Sylvain Harvey remercient la Soci t de d veloppement des entreprises culturelles du Qu bec (SODEC) pour son aide l dition et la promotion.
Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC

Le livre est aussi offert en version num rique (ePUB)
ISBN: 9782924782378
De la m me autrice
Incontr lable (2018)
D cha n (2019)
Invincible (2020)
Tous publi s aux ditions Sylvain Harvey
Pour Alain
L auteur de la plus belle histoire d amour
Table des mati res
L art de vivre (et de respirer tout court) avec un cerveau dysfonctionnel
Mimi, Cricri, Didi
Changement de plan improvis (mais rien pour foutre sa vie en l air encore)
Exister (et tous les probl mes qui viennent avec a)
Non, on ne se fait pas les ongles, finalement
Avoir le cerveau qui disjoncte
D sorient e et dess ch e
La r volte du l murien
Meilleur ami/chum (et tout ce qui se trouve entre les deux)
Nouvelle t te et nouvelle r putation
Des extraterrestres qui ramollissent le cerveau
Pourquoi je n ai pas mis astronaute dans mes choix de carri re
Sois sage. Fais pas de conneries. Mais ne rentre pas avant 23 h.
La fin du monde (et du bon fonctionnement de mon cerveau)
L art de (ne pas) tout foutre en l air
Secrets de toilettes et de cage d escalier
Un abonnement illimit au karma
C est a, la fin du monde?
Probl mes de vocabulaire (quand les r gles de grammaire d cident de se m ler de ta vie priv e )
Le jour o ben c est a. J ai tout foir .
Humfgnegneu (et autres dialectes larmoyants)
Tant pis pour les cr tins
Quand tu te rends compte que l amiti , c tait plus facile g rer en maternelle
Dentelle, moustache et autres sujets vraiment pas rapport!
Le probl me d avoir deux m res compl tement folles ou d avoir un jour port une cravate
Premier samedi de d cembre (dernier jour de mon existence)
Un petit quelque chose de diff rent (comme un restant de maquillage de la veille)
La fable de la grenouille et du caillou (par ma tre Cricri)
a prend juste de bons poumons (et des jambes solides)
Des papillons et des explosions
La fois o j ai cru que je ne pouvais pas tomber plus bas. Et o je me suis encore tromp e.
La th orie des dominos
Encore un peu sur les dominos, finalement
Un peu de frustration (et de bons poumons)
Les d esses s en fichent, du papier de toilette
Parce qu il reste encore des gars fins quelque part dans l univers
Parce qu on a bien du retard rattraper
Encore de petits probl mes de toilettes (et autres d riv s)
Le c t sombre de la friperie m taphorique (ou ne jamais comparer un humain un v tement)
Meilleur. Karma. Au monde.
Aaaaaaah Hiiiiiii Humfgh (et autres sentiments mitig s)
Le Tetris ou le lavage. On ne peut pas tre bon dans tout.
La th orie du Tetris
motions fortes au centre commercial
Probl mes de m res (et je ne ferai jamais comme elles!)
La th orie de la belle-m re et de l odeur d un acteur
Coup de foudre (et le tonnerre qui vient avec lui)
Le jour o on a tous foutu notre vie en l air
Une question de g n tique (alors que je n ai aucun probl me, et que m me si j en avais un, je ne sais pas du tout pourquoi ce serait grave)
Quand tu sais que t as choisi le bon nom de famille (m me si dans le fond, t avais juste le choix entre deux)
La th orie de la mort (ou de la table de chevet en b ton)
Une colonie de fourmis dans le cerveau
L art de savoir tirer du jus dans la face du karma
La pire conversation de toute mon existence
L affiche (aucune th orie. Juste une affiche qui change le monde)
La th orie du repentir (une nouvelle mise jour)
L art de reconna tre un tas de merde quand t as les deux pieds bien enfonc s dedans
Trop de th ories (m me s il y en a qui n en sont pas vraiment)
La chute des dominos
La grande martyre
pilogue Ou la th orie de la fin
Remerciements
L art de vivre (et de respirer tout court) avec un cerveau dysfonctionnel
la question comment on fait les b b s, ma m re m a r pondu: avec une pipette de cuisson et beaucoup d alcool. Apr s quoi, elle et mon autre m re ont clat de rire sans donner plus d explications. J avais cinq ans, et cette image m a toujours hant e depuis.
Je pense que a fait un peu l effet d un blocage. J ai d j consult la psychologue de l cole pour a, mais elle a orient notre rencontre sur ma perception de la diversit sexuelle, parce qu elle mettait mon probl me sur le dos d une frustration refoul e d avoir t lev e par des m res lesbiennes. J ai eu beau lui r p ter que j adore mes m res et que je suis fi re qu elles vivent leur amour ouvertement, elle n a jamais compris mon blocage et on n a jamais parl de mon vrai probl me. Je ne suis jamais retourn e la voir, j tais trop insult e.
Je ne sais pas comment elle aurait vu ma situation si je lui avais dit que je suis incapable de faire l amour avec mon amoureux depuis que j ai surpris mes parents h t rosexuels en train de le faire. Pas certaine qu elle m aurait trouv des "frustrations refoul es . Elle se serait content e de sugg rer des fa ons de me changer les id es, et c est justement de a que j ai besoin!
Le probl me, c est que je ne sais pas quoi penser.
Seb embrasse bien, je pense. J aime a l embrasser, m me si des fois, je trouve que sa langue prend un peu trop de place dans ma bouche. Il prend la technique "rouler tr s au s rieux et l applique la lettre. Je ne sais juste pas o mettre la mienne, donc je le laisse faire et je suis le rythme.
Il finit par d laisser mes l vres (ce qui donne une pause ma m choire) pour s attaquer mon cou. Il descend le long de ma clavicule alors qu avec ses mains, il remonte de ma taille vers mes seins.
Ce bout-l , a va quand m me bien. Le probl me, c est que mon cerveau n arr te pas de tourbillonner. Pas parce que j ai peur qu il ne me trouve pas belle, j ai r ussi passer par-dessus ce probl me-l en fermant les lumi res et en tirant le rideau. Non, c est plut t que je ne sais pas quoi penser, pendant qu on fait a.
Je me demande s il voudrait que je le caresse moi aussi, mais ses bras prennent toute la place et quand j essaie de faufiler mes mains sous son chandail, a donne des n uds pas super confortables. En tout cas, il semble aimer a, parce qu il soupire dans mon cou et augmente la vigueur de ses pressions sur ma poitrine.
Il passe sa main sous ma brassi re de sport, mais son poignet tire vraiment l lastique et a me pince la peau. La tension l oblige craser un peu ma poitrine, et comme je n ai qu un maigre B bonifi par du pigeonnant (qui devient du AA dans mon super l gant sous-v tement de sport fait pour aplatir et non rehausser), j ai l impression qu il est en train de me presser les seins entre les c tes de ma cage thoracique pour en faire des tranches.
Je pourrais l enlever, mais retirer une brassi re de sport, ce n est pas vraiment commode. L lastique me reste souvent coinc en dessous du nez, puis a me tire les cheveux vers l arri re. En plus, j ai un petit malaise me retrouver les seins l air dans ma chambre. J ai toujours l impression ce moment-l qu il y a de petites cam ras partout et que le monde entier est au courant de ce qui se passe. Ou pire, que c est ce moment-l que l une de mes m res va entrer dans ma chambre en criant "Au feu! , qu et elle va me tirer dehors sans que j aie le temps de me rhabiller, par peur que je respire trop d manations si je reste deux secondes de plus pour enfiler un truc. Une fois sur le trottoir, elle me sermonnerait devant tous mes voisins, qui me verraient comme une jeune fille d vergond e qui ne pense qu faire l amour pendant que ses pauvres m res luttent contre un incendie mortel.
Une fois le feu teint et tout le monde en s curit sur le trottoir, elle me demanderait si au moins on a utilis un pr servatif, en le disant un peu trop fort pour que tout le monde sache qu elle est une bonne m re. Il faudrait que je lui explique qu on n a rien fait, mais elle ne me croirait pas, parce que j aurais encore les seins l air. Je serais oblig e de parler de mon blocage devant public, ce qui les g nerait sans doute un peu, maman et elle (surtout le truc avec la pipette de cuisson), et les voisins repartiraient en scandant des propos haineux sur les couples homosexuels et les adolescents d vergond s.
Je ne pense pas toujours un incendie, mais quand je retire mon chandail en pr sence de Seb, j ai le pressentiment qu il va se produire une catastrophe. Comme les r percussions peuvent tre dramatiques tant pour moi que pour la soci t , je pr f re ne pas me risquer enlever mes sous-v tements.
Mais aujourd hui, j ai mis mon soutien-gorge de sport. Je