La tragédie des jumelles , livre ebook

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2023

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Dans ce récit poignant et à multiples rebondissements, l’auteur dans une mise en scène cornélienne, retrace les conditions d’existence de la femme africaine à travers la vie tragique des jumelles Mimi et Salemata nées dans le Bouramaya profond au sein de la famille de Tonton IB. Écrasées par le poids insoutenable de la tradition que sont l’excision et le mariage précoce, Salemata décédera des suites d’un accouchement de même que son nouveauné. Mimi se suicidera après avoir cédé à la tentation et mangé les fruits interdits de la passion, résultants : une grossesse non désirée. L’élu de son cœur Tidiane passera le restant de ses jours en prison pour homicide volontaire et prémédité de son beau-frère.
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Date de parution

01 janvier 2023

Nombre de lectures

148

EAN13

9782140275029

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Ibrahima SO R ELSIDIBÉ
La tRagédiEdes jumelles Roman
La tragédie des jumellesRoman
Ibrahima Sorel SIDIBÉ La tragédie des jumelles Roman
© L’Harmattan, 2022
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-14-027502-9 EAN : 9782140275029
« Trois choses sont susceptibles de faire le bonheur et le malheur de lHomme : largent, le sexe et le pouvoir » Auteur
CHAPITRE I
La détresse de l’excision
L’histoire débute à Bouramaya, dans un petit village de Guinée. « Moi, je suis Mimi, jumelle de la charmante Salemata. Notre père Ibrahim était un grand cultivateur, connu sous le nom de Tonton IB. Notre mère s’appelle Nana. Elle est l’une des commerçantes les plus connues de notre contrée. Ma sœur jumelle et moi, sommesles deux enfants que le seigneur a offertes à notre famille. Nous étions heureuses comme des princesses. Et à l’âge de cinq ans, nous étions déjà scolarisées. Nous allions à l’école où nousapprenait-on à réciter l’alphabet et à compter de zéro à mille… cette période, nous la considérions comme la plus douce de notre enfance, parce que nous y avions appris plus de choses que nous méconnaissions, notamment, les différentes parties du corps humain. Àcet âge précoce, Salemata avait l’esprit plus mature que moi, mais j’étais aussi plus intelligente qu’elle. Elle avait mis beaucoup plus de temps avant de savoir qu’un plus un est égal à deux. Elle aimait étudier, mais reléguait très vite aux oubliettes ce qu’on lui apprenait. Positivement, elle était plus sociable que moi, mais aussi plus belle. Moi, j’aimais bien jouer pendant notre enfance, et je me souciais peu de toute modération. Le pire, je n’avais aucun complexe. Entre enfants à l’époque, nous faisions des blagues de tout genre. Nous jouions très souvent au jeu de cache-cache. En outre, entre garçons et filles, nous jouions au mariage. Ma sœur, elle, était parmi les filles, la plus aimée de toutes.
À ce moment-là, traditionnellement, nous avions une petite idée du mariage au village. Chaque deux semaines à Bouramaya, coïncidait généralement à l’union d’un jeune couple, de seize à dix-sept ans pour les jeunes filles. Et pour les hommes, l’âge n’était point déterminé. Même à quarante ans, les hommes pouvaient épouser n’importe quelle fille qu’ils souhaitaient.Àce niveau d’ailleurs, les villageois avaient la même idée. À cent pour cent, les parents approuvaient l’union et croquaient avec plaisir les dixnoix de cola de l’homme.En parlant du mariage, je me disais dans ma petite tête, que Salemata et moi, n’en avions pas encore l’âge. Mais, j’étais persuadéeque nous pouvionsl’avoir à tout moment, même à cette période de notre vie. Pour revenir à ma sœur, j’étais jalouse d’elle, parce que je lui en voulais un peu pour sa magnifique beauté ; je lui en voulais, parce que c’està elle, que les petits garçons faisaient la cour. Mais malgré cette jalousie,je l’aimais comme ma personne. Deuxannées après, à quinze ans, la pratique de l’excision nous fit son clin d’œil. Au village, toutes les jeunes filles de cet âge étaient tenuesde s’y soumettre. Un soir, notre père revenant des champs, tout souriant, nous annonça ce à quoi nous nous attendions déjà : ─ Mes filles, le moment est venu pour vous, d’être excisées, dit-il. ─ Oui, votre pèrea raison ! ajouta notre mère. Je voulais savoir les vraies raisons d’une telle pratique, l’excision. Et pour une décision comme celle-ci, je n’avais nullement le droit de poser une question. Demander à notre père « les raisons » serait, selon notre mère, un manque de respect total à l’égard de son mari. Elle disait à propos: votre père prend une décision, sans demander quand votre avis, sachez qu’elle se doit d’être respectée et
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