70
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
28 mai 2018
Nombre de lectures
7
EAN13
9782897263379
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
28 mai 2018
Nombre de lectures
7
EAN13
9782897263379
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
« Celui qui n’ose pas regarder le soleil en face
ne sera jamais une étoile. »
William Blake
« Ils me transpercent encore,
les yeux que le serpent
a laissés dans l’herbe. »
Takahama Kyoshi
« L’Art porte à son terme ce que la nature
n’a pas le pouvoir d’achever. »
Aristote
Raffinement du son
Hommage posthume à mon père, accordeur
né dans un piano
il en connaît les tréfonds
comme la moelle de son corps
ses propres os
sans recourir aux artefacts du cerveau
sa baguette de poète guérit
les indispositions des touches
les jambes des marteaux
revigore leur résonance de perle
— paillettes d’or ou foudre
son pouce plus que cloches
tire des filaments dansants de leur âme
brasiers de concertos
ensorcelant ciel
et bustes ravis des châteaux
le piano est son royaume de chair
d’arôme
beauté urgente dont le souffle libéré
se hisse courbe de délice
la voix de sa paroi foule
grâce à ses doigts la frange des astres
pulvérisant les figures
édifiant l’auditoire des étoiles
sa vie dédiée à l’océan des sons
à la géométrie de leurs vibrations
qui montent en équilibre du caisson
fracas des glaciers sans bornes de l’écho
de père en fils il aiguise
la grande famille des cordes jusqu’au trémolo
ne cesse de caresser leur clavier
mémoire incandescente
cet alchimiste des ovales ou droites formes
restaure leurs cellules
sculpte les fibres de leur harmonique
— affûte l’âme de leur ivoire
des ailes s’élèvent chœur à l’unisson
somptueux poème ou icône
le piano le désigne époux ou père sévère
mais d’émeraude
prince des méandres de l’abnégation
transmué après le clair des années
il y embarque pour l’éternité
suprême radeau
peaufinant les cristallines saisons de ses
limpides inflexions
frémissement des signes
lors de son auscultation
des poumons de la musique
verdures qui flamboient
lors de son rituel d’écoute distillée
du visage de la lumière
Traversée
Stèle pour Albert parti le 24 août 2016
tu vis mieux encore
de l’autre côté du pont
accueilli en apesanteur
au sommet de l’illumination par
le clan de la maison
renaître de l’œil du cyclone
or purifié dans le creuset de l’âtre
du chemin affranchi
plus jamais crispé raidi
tu folâtres sous la voûte des astres
architecte du son
mélomane de la lumière
— feuille royalement verte dans l’univers
tes lumineux silences régissent mon espace
coupent la tête de l’énigme errante
tu t’insères mieux qu’origines dans
mailles de mon existence
polarises cendres centres de ma conscience
— litanie de longues endurances
reléguée parmi courbe des réminiscences
tu as glissé mélodie dans la nuit
vers ton jour mémorable
enjambant la redoutable rivière à dragon
retour vers l’immuable
sur les routes scintillantes de nacre