L’ESCABEAU ROYAL , livre ebook

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2021

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Fovonou est un village dont le cœur bat au rythme de la pure tradition matriarcale. À la mort du vénéré roi Akanza, se pose la question de la succession. Koumoin, neveu du défunt roi et héritier au trône, ne bénéficie pas du soutien d’Akuiatika qui est prêt à tout pour mettre à mal les règles coutumières. Ses desseins machiavéliques pour s’emparer de l’escabeau royal, symbole du pouvoir, pourront-ils être anéantis ? Qu’adviendra-t-il de Koumoin, l’héritier ?
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Publié par

Date de parution

06 mai 2021

Nombre de lectures

15

EAN13

9782902594498

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

L'escabeau royal_06.05.2021_BAT OK.qxp_Mise en page 1 06/05/2021 10:24 Page1
L’ESCABEAU ROYAL
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Ferdinand KADJANÉ
L’ESCABEAU ROYAL
Roman
Vallesse Éditions 01 B.P. 2290 Abidjan 01 Côte d'Ivoire e-mail : info@vallesse.ci
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© Vallesse Éditions, Abidjan, 2021 ISBN :978-2-902594-49-8 Toute reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires.
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À mon père, feu Koua Kadjané pour la rigueur dans l'éducation qu'il nous donnée et pour son respect de la vie humaine. À ma mère Oussou Ahou À toute la famille Kadjané À grand-père Ernest Kamonou À ma grand-mère feue Ngbanan Kamonou, affectueusement appelée N'nan À Mathurin Kouamé Kouassi Et à tous ceux qui ont soif de justice, tous ceux qui font du pardon, de la tolérance et du respect des autres des vertus car-dinales...
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LA SUCCESSION
Les ténèbres avaient fui les fins fonds et les coins les plus reculés de l’univers pour se rapprocher le plus possible de la terre nourricière. Fôvônou avait quasiment disparu de la surface de la voûte terrestre. Seuls quelques bruits orchestrés par les couche-tard, qui pour la plupart étaient des femmes soutenues par de rares lampes-tempêtes à la flamme agonisante, témoignaient encore qu’il y a si peu il y avait vie en cet endroit. Une odeur étouffante de fumée, émanant d’un morceau de bois oublié dans un foyer moribond, embaumait les narines de ceux qui avaient le som-meil difficile. Les anciens prétendaient que cette fumée qui couvrait le village chaque nuit était de nature à tenir les sorciers loin de là. Elle permettait aux âmes des morts de venir se réchauffer auprès des feux de bois.
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Ces derniers étaient convaincus, de cette façon, que leurs parents continuaient de les aimer et se rassu-raient ainsi qu’ils ne les avaient pas abandonnés. Accompagné de ses deux chiens, un homme entra dans la cour. Il projeta brutalement à terre le gros morceau de bois qui pesait lourd sur son épaule, au risque de réveiller ceux qui dormaient déjà. À cet instant précis, le doute venait de se dissiper dans les têtes. Une femme sortit de la case. Sois le bienvenu, mon mari ! s’exclama Bolèkan. Après lui avoir proposé un gobelet d’eau bien fraîche qu’elle avait puisée dans le vieux canari de terre cuite de plus de vingt ans, elle prit un seau et le remplit d’eau. Elle déposa le récipient dans la douche à ciel ouvert qui se trouvait à la lisière de l’arrière-cour. Koumoin se faufila entre les quatre murs en terre battue de la petite pièce. Sans les bruits nés de la chute de l’eau sur le sol et les grincements du seau, personne ne se serait aperçu de la présence de quelqu’un dans les parages. Dès qu’il eut fini, il rentra dans sa hutte et en ressortit enveloppé d’un lourd drap qu’il avait pris soin de nouer autour de la hanche.
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Bolékan, la sexagénaire était au four et au moulin. Alors qu’elle s’attelait à mettre le couvert pour Koumoin, elle osait à peine lever les yeux pour croiser le regard de son homme malgré le noir qui dissimu-lait tout. Deux récipients en terre cuite, l’un contenant la soupe et l’autre un gros foutou d’igname, étaient posés à même le sol. Le grand gobelet, lui aussi en terre cuite, rempli d’eau, attendait patiemment qu’on le vide de son contenu. Koumoin ne buvait jamais pendant le repas. Il était d’avis que l’eau que l’on boit chaque fois que l’on avale une poignée franche de riz, de taro ou autres mets occupe plus d’espace dans l'estomac. Elle empêche ainsi les grosses boules d’igname qui procurent tant de plaisirs sur les enzymes de la langue et dans le gosier de mieux s’entasser les unes sur les autres. Il attendait donc toujours que la dernière bou-chée ait effectué son ultime voyage avant d'étancher sa soif. Il n’oublia surtout pas d'en verser quelques gouttes à terre pour les ancêtres, soutenu en cela par quelques paroles roucoulées dans sa barbe rousse. Puis, le saisissant par le manche, il leva le gobelet pour en vider le contenu.Tout ceci dans un glouglou qui provenait du fin fond de son gosier et qui faisait
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danser sa saillante pomme d’Adam du haut vers le bas.Après toute cette gymnastique, il rota comme un ogre. Aussi dégoûtant que cela puisse paraître, il lui fallait absolument le faire pour se convaincre d’avoir bien mangé. Après tout ce ballet, Koumoin resta allongé dans sa chaise. Bolèkan rassembla les récipients vides puis rentra se coucher.Allongés, chacun dans son coin, les deux chiens de Koumoin étaient occupés à tirer des os que leur avait balancés leur maître le maximum de substances nourricières. Peu après, celui-ci rejoignit sa chambre. Koumoin avait trois femmes et chacune avait son logis. Quant aux enfants, ils se débrouillaient avec leurs mères.
* * *
À peine les gros nuages avaient-ils commencé à laisser transparaître quelques rayons solaires que le balai de Bolèkan flirtait déjà avec le sol de la cour. Pendant ce temps,Alaté et Joséphine, ses coépouses étaient encore étendues dans leur lit.
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