95
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
14 juin 2016
Nombre de lectures
5
EAN13
9782896994489
Langue
Français
Publié par
Date de parution
14 juin 2016
Nombre de lectures
5
EAN13
9782896994489
Langue
Français
De la même auteure
Chez le même éditeur
Marraine , roman, Ottawa, collection « Vertiges », 2007, 552 p. Prix de littérature éclairée du Nord 2009 ; finaliste, Prix des lecteurs Radio-Canada 2008.
Carnet de bord, roman, Ottawa, collection « Vertiges », 2009, 252 p. Prix de littérature éclairée du Nord 2010.
Contrepoids , roman, Ottawa, collection « Vertiges », 2011, 408 p. Prix de littérature éclairée du Nord 2012.
Filleul , roman, Ottawa, collection « Vertiges », 2012, 368 p. Prix de littérature éclairée du Nord 2013 ; finaliste, Prix des lecteurs Radio-Canada 2013.
Chez un autre éditeur
« Témoignage de la Marraine », texte publié aux Éditions Vermillon dans un recueil intitulé Haïti, je t’aime ! Ayiti, mwen renmen ou !, 2010.
Hélène Koscielniak
Frédéric
Roman
Collection Vertiges
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Koscielniak, Hélène, auteur
Frédéric : roman / Hélène Koscielniak.
(Collection « Vertiges »)
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-89699-446-5 (couverture souple).--ISBN 978-2-89699-447-2 (pdf).--ISBN 978-2-89699-448-9 (epub)
I. Titre. II. Collection : Collection « Vertiges »
PS8621.O83F74 2014 C843’.6 C2014-904409-7
C2014-904410-0
Les Éditions L’Interligne
261, chemin de Montréal, bureau 310
Ottawa (Ontario) K1L 8C7
Tél. : 613 748-0850 / Téléc. : 613 748-0852
Adresse courriel : commercialisation@interligne.ca
www.interligne.ca
Distribution : Diffusion Prologue inc.
ISBN : 978-2-89699-448-9
© Hélène Koscielniak et Les Éditions L’Interligne
Dépôt légal : troisième trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits réservés pour tous pays
Je tiens à remercier les personnes mentionnées ci-après,
pour leur contribution à ce roman.
Mon mari, Zyggy, pour ses suggestions ingénieuses lorsqu’il m’arrive de placer un de mes personnages dans une impasse.
(Thanks Zyg for suggesting clever and inventive ideas in order
to rescue a character in a difficult situation.)
Mon fils, Dave, pour ses commentaires pratiques et honnêtes, ainsi que son bon jugement à l’égard des adolescents.
Ma sœur, Micheline Dagenais, lectrice avisée, pour son intuition toujours juste et sa rétroaction objective et constructive.
Mon petit-fils, Éric, pour ses conseils en matière
de réseaux sociaux.
Ma nièce et mon neveu, Émilie et Alexis Éthier,
pour leur aide en ce qui a trait au jeu d’échecs.
Aux ados qui n’ont pas encore expérimenté
le sport « mental » qu’est la lecture.
La lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps.
Joseph Addison
1
— Frédéric !
— ...
— Frédéric ?
— ...
— Fré-dé-ric !
Bon, la v’là qui s’énerve. Je ferais mieux de répondre, sinon elle va monter.
— Oui ?
— Le souper est prêt.
— O. K. J’ m’en viens.
Avant qu’elle me corrige, je me reprends en ar-ti-cu-lant.
« J’arrive, mom. »
J’imagine son mécontentement. Elle préfère que je l’appelle maman. Je dépose mon crayon et ferme ma bande dessinée Astérix le Gaulois . En passant près de l’échiquier, je jette un coup d’œil sur le jeu, puis j’avance un des cavaliers noirs de mon ami, Rico, en souriant. Il s’en apercevra, aucun doute là-dessus…
— Fred !
— Ouiii !
Je dévale l’escalier. Le verbe « dévaler » est nouveau pour moi. Avant, je disais « je la descends en courant ». Mais non ! Il faut dire : je le descends. Le mot escalier est masculin. Comme le ferait savoir mon good buddy Ed, qui possède des p’tits gènes anglais en plus d’une obsession maladive pour la langue française, « un escalier n’a ni seins ni... ».
Le gars se plaint continuellement du fait qu’en français, les choses sont sexuées. Pourquoi une tomate ? Un incendie ? Une roche ? Pour ce qui est des animaux, ils sont sexués, c’est sûr, mais alors pourquoi dit-on un chevreuil versus une mouffette ? Sa liste de ce qu’il qualifie de « niaiseries de la langue » s’allonge de jour en jour. Surtout quand il est de mauvaise humeur. Pour ma part, sourcillant de façon clownesque, je suppose que l’escalier masculin cache son pénis de bois quelque part entre sa quatrième et sa cinquième marche... lol 1
Hummm ! Ça sent bon ! Ma mère s’est surpassée en art culinaire. Je présume que Marco, son chum , vient souper. Tant mieux. Je n’aurai pas à endurer le maudit jeu des cent questions que je déteste ! Non, elle n’est pas policière. C’est pire. Elle est psychiatre ! Et ça devient de plus en plus difficile de me protéger contre son regard pénétrant et ses tactiques psychiatriques . Si seulement j’avais un frère ou une sœur pour détourner son attention de temps en temps.
Dès que je mets les pieds dans la salle à manger, elle passe à l’attaque. (N’est-ce pas une tournure qui fait image ? Mieux que « ma mère gets on my case » ? Elle a parfois raison pour ce qui est du bon français.) Puis, comme toujours, elle amorce son assaut.
— As-tu commencé à faire tes devoirs ?
— Oui.
— Tu en as beaucoup ?
— Non.
— As-tu faim ?
— Oui.
— Et tes amis ?
— Sont partis.
Son visage s’assombrit.
— Pourtant, je ne les ai pas vus sortir, Frédéric…
— Sont sortis par la porte d’en arrière.
Les réponses courtes m’évitent de tomber dans ce que j’appelle ses « pièges professionnels ». Elle persiste.
— Mais je les entendais parler en haut dans ta chambre, il y a quelques minutes à peine.
Dernièrement, elle m’espionne. Je dois faire doublement attention. Je lui offre alors mon sourire le plus désarmant, c’est-à-dire celui qui lui enlève ses armes, soit ses interminables questions qui me tapent sur les nerfs. Et je la lance sur une piste qui m’arme, moi.
— Est-ce que j’ vais chez pops en fin de semaine ?
Elle blêmit et je vois ses mains trembler. Elle sait très bien que mon père me manque. Surtout depuis qu’elle est tombée amoureuse de son Marco et qu’elle m’a obligé à déménager ici, dans ce nouveau quartier.
Ce week-end devait être le sien, cependant son chum l’a invitée à son chalet pour la fête de l’Action de grâce... Encore une occasion où je jouerai le rôle de ballon de football du match qui oppose mes parents l’un à l’autre. Comme de fait, d’un botté de placement, je suis projeté au-dessus de la barre transversale, entre les poteaux du but adverse. Field goal ! Trois points pour mon père. Je passerai donc la fin de semaine chez lui.
— Viens manger, Frédéric. J’ai préparé ton plat favori. La prochaine fois, invite tes amis.
Ah ! Les poules auront des dents !
Madame Bénezet serait tellement fière de moi si elle pouvait m’entendre me servir ainsi dans ma tête des expressions et des beaux mots qu’elle enseigne. Comme vous l’avez probablement remarqué, mon vocabulaire est... disons... au-dessus de la moyenne. Il faut admettre que j’ai une longueur d’avance sur les élèves du cours de français de ma nouvelle école, étant donné que ma mère s’entête depuis ma naissance à « m’inculquer le souci de bien parler ». Presque chaque soir, jusqu’à ce que j’apprenne à lire tout seul comme un grand, elle me lisait des histoires. Aussi, je reçois des livres à toutes les occasions qui exigent un cadeau : ma fête, l’Halloween, Noël, le jour de l’An, la Saint-Valentin, Pâques, etc. J’ai des collections complètes de mes auteurs favoris. Par contre, il faut dire qu’avec mes amis, j’ parle pas comme j’écris ! Ils me prendraient pour…
- Laughing Out Loud : c’est à rire aux éclats.