266
pages
Français
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2015
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Publié par
Date de parution
14 décembre 2015
Nombre de lectures
168
EAN13
9782370113801
Langue
Français
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Date de parution
14 décembre 2015
Nombre de lectures
168
EAN13
9782370113801
Langue
Français
DIA LINN
6 : LE LIVRE DE MAAV
Go maidin
Marie-Pierre BARDOU
© Éditions Hélène Jacob, 2015. Collection Littérature . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-380-1
Résumé des tomes précédents
Tome I : Irlande, 1848. La Grande Famine pousse Eileen et Wyatt O’Callaghan à fuir leur pays. Ils laissent derrière eux leur frère aîné Aïdan, exilé en Australie pour s’être révolté contre les Anglais, et Liam O’Brien, leur frère de lait, qui a rejoint le parti révolutionnaire. Eileen est enceinte de Liam et elle a hérité des dons occultes des femmes de sa famille.
Tome II : Louisiane, 1848-1859. Désirée de Rocheclaire adopte les jumeaux d’Eileen, Neal et Neve, qui seront les héritiers de cette puissante famille créole. Eileen retrouve Liam, parti en quête des Irlandais exilés pour créer la fraternité feniane. Lors d’une partie de poker, Eileen gagne une mine d’or : Liam la tue pour la lui voler.
Tome III : Louisiane, Colorado, 1859-1861. Wyatt retrouve Liam pour venger sa sœur. Mais c’est Aïdan, revenu de son exil, qui commet l’irréparable : il tue la petite Aisling, la fille de Liam. Wyatt s’enfonce dans le Nord sauvage, à la recherche de ses enfants qu’il a confiés à des amis, laissant derrière lui son livre et son testament. À charge pour les descendants des O’Callaghan de veiller à ce que Liam n’ait pas de descendance et ne puisse jamais récupérer la mine de Dearfield.
Tome IV : États-Unis, Irlande, Australie, 1861-1877. Pendant la guerre de Sécession, Neal meurt au combat avec Aïdan à Gettysburg. Neve épouse James Lyons après la guerre et Wyatt disparaît dans les montagnes du Montana, après avoir sauvé son fils Aindreas à la bataille de Little Big Horn. Liam, interné après le meurtre de sa fille, récupère la mine de Dearfield et enlève Ryann, le fils unique de Neve et de James.
Tome V : Chicago, Irlande, Louisiane, 1920-1921. Élevé comme un orphelin par Liam, ignorant tout de son passé, Ryann est devenu un chef de gang, un tueur. Il croise la route de son cousin Teagan, ancien membre de l’I.R.A. qui fuit l’Irlande et la guerre civile. Ils retrouvent tous deux leurs racines lorsque Quinn, le fils de Philip et de Keelin, les ramène en Louisiane. Neve a juste le temps de revoir son fils avant de mourir. La vérité éclate sur le rôle de Liam : Ryann revient à Chicago pour se venger, mais il est terrassé par une crise cardiaque et Liam meurt sous la lame d’un assassin inconnu. Des deux fils de Liam, l’aîné, Eranann, disparaît ; et Sloan, le cadet, sauve son héritage grâce à ses relations avec la mafia. Il quitte Chicago, fuyant la justice et la vengeance des O’Callaghan.
Préface
« How many roads must a man walk down
Before you call him a man ?
Yes, 'n' how many seas must a white dove sail
Before she sleeps in the sand ?
Yes, 'n' how many times must the cannon balls fly
Before they're forever banned ?
The answer, my friend, is blowin' in the wind,
The answer is blowin' in the wind.
Combien de routes un homme doit-il parcourir
Avant que vous ne l’appeliez un homme ?
Oui, et combien de mers la colombe doit-elle traverser
Avant de s’endormir sur le sable ?
Oui, et combien de fois doivent tonner les canons
Avant d’être interdits pour toujours ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.
How many years can a mountain exist
Before it's washed to the sea ?
Yes, 'n' how many years can some people exist
Before they're allowed to be free ?
Yes, 'n' how many times can a man turn his head,
Pretending he just doesn't see ?
The answer, my friend, is blowin' in the wind,
The answer is blowin' in the wind.
Combien d’années une montagne peut-elle exister
Avant d’être engloutie par la mer ?
Oui, et combien d’années doivent exister certains peuples
Avant qu’il leur soit permis d’être libres ?
Oui, et combien de fois un homme peut-il tourner la tête
En prétendant qu’il ne voit rien ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.
How many times must a man look up
Before he can see the sky ?
Yes, 'n' how many ears must one man have
Before he can hear people cry ?
Yes, 'n' how many deaths will it take till he knows
That too many people have died ?
The answer, my friend, is blowin' in the wind,
The answer is blowin' in the wind.
Combien de fois un homme doit-il regarder en l’air
Avant de voir le ciel ?
Oui, et combien d’oreilles doit avoir un seul homme
Avant de pouvoir entendre pleurer les gens ?
Oui, et combien faut-il de morts pour qu’il comprenne
Que beaucoup trop de gens sont morts ?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent. » I
Personnages
Prologue
Cyan entra dans la pièce et resta sur le seuil, attendant que ses yeux s’accommodent à l’obscurité. Elle distinguait la couchette au fond de la chambre, et la forme immobile qui y reposait sous la légère couverture. Elle hésita. Puis se décida à franchir le seuil.
Ses doigts effleurèrent le bouton de contrôle juste à côté de la porte et le monde extérieur pénétra progressivement dans la pièce. Le bruit, d’abord : le vent qui glissait dans les branches des platanes et tenait sa note mélancolique ; un chien qui aboyait dans la rue, en contrebas ; le sifflement aigu, à peine perceptible, d’une navette glissant sur ses coussins d’air en filant à travers la ville déposer ses passagers à leur travail. La lumière, ensuite : lentement, les grandes fenêtres s’éclaircissaient, laissant filtrer les rayons pâles teintés d’orage et des pluies à venir. Peu à peu, la chambre révélait ses maigres secrets, son décor austère et minimaliste. La couchette encastrée dans le mur, déployée pour l’occasion juste au-dessus du plancher en béton – les pigments d’un vert pâle du béton de terre, qui captaient la lumière et conservaient une température constante. Les murs végétalisés, accueillant le lierre et les plantes vertes qui régénéraient l’atmosphère. Pas de meubles, ni tapis, ni tableaux. Presque une chambre d’hôtel – un hôtel haut de gamme et totalement impersonnel.
Cyan avait bien tenté, à plusieurs reprises, de pousser son frère à apporter quelques touches individuelles à cette chambre qui était la sienne lorsqu’il logeait chez sa sœur, mais il ne semblait pas y attacher d’importance. Sans doute ne se sentait-il pas chez lui, ici.
Où se sentait-il chez lui ? Pas au Centre ; il n’avait pas davantage personnalisé les appartements qui lui y étaient attribués. À Dublin, peut-être, dans la vieille maison familiale qu’ils avaient quittée une semaine plus tôt, en secret, après la crise de Connor.
Cyan s’avança dans la chambre maintenant baignée de lumière grise. Ses pieds nus glissaient sur le sol tiède, le béton doux comme un tapis de laine. Elle s’approcha de la forme allongée, toujours immobile, qui lui tournait le dos et elle s’assit doucement tout au bord du lit, près de la tête brune de son frère. Enfoui sous les draps, Connor semblait ne pas vouloir émerger de son sommeil. Quelques mèches sombres s’échappaient de la mince couverture, elle les caressa en murmurant :
Connor…
Pour seule réponse, son jumeau rabattit la couverture sur sa tête.
Connor, réveille-toi ! Tu dors depuis trois jours, il faut que tu te lèves.
Il se tourna vers elle d’un coup de reins, rejetant brutalement les draps.
Pourquoi ? Ça ne me vaut rien, d’être réveillé.
Les yeux verts de Connor, si semblables aux siens – à part les deux pupilles, oblongues comme celles d’un chat – étaient grands ouverts et fixés sur elle. Cyan y chercha en vain une lueur d’intérêt, de désir. Le désir de n’importe quoi : manger, se quereller, sortir, se bourrer la gueule, peu importait ! Mais il n’y avait que de la lassitude.
Elle soupira.
Écoute, tu ne peux pas rester comme ça. Le Fiagaí va te retrouver, les Brehons ne vont pas apprécier qu’on ait quitté Dublin sans leur accord.
Et alors ? Ils me ramèneront au Centre, c’est tout. Et je m’échapperai à nouveau.
Mais que cherches-tu ? Qui cherches-tu ?
Il haussa les épaules sous la couverture et lui tourna à nouveau le dos.
Je te l’ai dit. Je cherche Diarmaid.
Tu ne sais même pas qui c’est ! Tu ne sais pas où il est, qui il est, et tu sais encore moins pourquoi tu le cherches !
Je le saurai quand je le retrouverai.
Cyan hésita. Sur une impulsion, elle avait pris la décision d’emmener son fr