Dia Linn - V - Le Livre de Ryann (Is ait an mac an saol’) , livre ebook

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Chicago, 1920. La Prohibition vient d’être étendue à tous les États-Unis, pour le plus grand bonheur des clans mafieux, italiens et irlandais, qui se disputent le trafic juteux de la contrebande.
Ryann Noone, le parrain du Valley Gang inféodé aux Irlandais, découvre le cadavre de sa femme assassinée d’un poignard en plein cœur.
Commence alors une longue quête à la recherche du meurtrier, mais aussi de sa véritable identité.
Qui est Ryann Noone, dit « Le Corbeau », gamin abandonné et retrouvé quarante-trois ans plus tôt sur un trottoir de Chicago ?
Certainement pas « un homme bien ». Manipulateur, violent et sans morale, « Le Corbeau » a un goût prononcé pour le whisky et la drogue. Il s’est hissé au sommet de la hiérarchie des gangs mafieux par la ruse et la force, lui qui ne connaît de son propre passé que son prénom et d’étranges réminiscences…
Amis et ennemis, alliés et adversaires s’entremêlent et se confondent, dans un jeu explosif où chaque coup que l’on porte peut se retourner contre soi. Mais Ryann a un atout : il sait manier les cartes comme le mensonge, le poing et le revolver. Reste à savoir si cela lui suffira pour rester en vie…
Is ait an mac an saol’, Le livre de Ryann, est le cinquième tome de la saga Dia Linn : le destin du dernier descendant d’Eileen O’Callaghan, quand la noirceur d’un homme se répand, d’être en être, jusqu’à corrompre le cœur de plusieurs générations.
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Publié par

Date de parution

22 juin 2015

Nombre de lectures

178

EAN13

9782370113320

Langue

Français

DIA LINN
5 : LE LIVRE DE RYANN
Is ait an mac an saol’

Marie-Pierre BARDOU



© Éditions Hélène Jacob, 2015. Collection Littérature . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-332-0
Résumé des tomes précédents


Tome I : Irlande, 1848. La Grande Famine pousse Eileen et Wyatt O’Callaghan à fuir leur pays après la mort de leur famille. Ils laissent derrière eux leur frère aîné Aïdan, exilé en Australie pour s’être révolté contre la domination anglaise, et Liam O’Brien, leur frère de lait, qui a rejoint le parti révolutionnaire. Eileen est enceinte de Liam et elle a également hérité des dons occultes des femmes de sa famille.
Tome II : Louisiane, 1848-1859. Désirée de Rocheclaire adopte les jumeaux d’Eileen, Neal et Neve, qui seront les héritiers de cette puissante famille créole. Eileen retrouve Liam, parti en quête des Irlandais exilés pour créer la Fraternité feniane. Lors d’une partie de poker, Eileen gagne une mine d’or : Liam la tue pour la lui voler.
Tome III : Louisiane et Colorado, 1859-1861. Wyatt retrouve Liam pour venger sa sœur et lui reprendre la mine d’or. Mais, lors de leur affrontement final, c’est Aïdan, revenu de son exil, qui commet l’irréparable : il tue la petite Aisling, la fille de Liam. Wyatt s’enfonce dans le Nord sauvage, à la recherche de ses enfants qu’il a confiés à ses amis, laissant derrière lui son livre et son testament. À charge pour la lignée des O’Callaghan de veiller à ce que Liam n’ait jamais de descendance et ne puisse pas récupérer la mine de Dearfield.
Tome IV : États-Unis, Irlande et Australie. 1861-1877. La guerre civile éclate. Neve se marie avec James Lyons et essaie de garder la plantation à flot grâce aux revenus de la mine. Neal parvient à se faire enrôler en mentant sur son âge, perdant la vie avec Aïdan pendant la bataille de Gettysburg.
Liam, interné après le meurtre de sa fille, en ressort décidé à se venger : il finit par récupérer la mine de Dearfield et enlève Ryann, le fils unique de Neve et de James.
Neve, qui a toujours refusé l’héritage maudit de Wyatt, réclame à son tour la vengeance pour son fils perdu.
Préface


« Seo dhibh a cháirde duan Óglaigh,
Cathréimeach briomhar ceolmhar,
Ár dtinte cnámh go buacach táid,
‘S an spéir go min réaltogach
Is fonnmhar faobhrach sinn chun gleo
‘S go tiúnmhar glé roimh thíocht do’n ló
Fé chiúnas chaomh na hoiche ar seol:
Seo libh canaídh Amhrán na bhFiann.

Nous chantons une chanson, la chanson d’un soldat
Au cœur brave,
Et alors que nous nous rassemblons sous
Les cieux étoilés
Impatients de combattre
Attendant la lumière du matin,
Ici, dans le silence de la nuit,
Nous chantons la chanson du soldat.

Sinne Fianna Fáil
A tá fé gheall ag Éirinn,
buion dár slua
Thar toinn do ráinig chugainn,
Fé mhóid bheith saor.
Sean tír ár sinsir feasta
Ní fhagfar fé’n tiorán ná fé’n tráil
Anocht a théam sa bhearna bhaoil,
Le gean ar Ghaeil chun báis nó saoil
Le guna screach fé lámhach na bpiléar
Seo libh canaídh Amhrán na bhFiann.

Nous sommes des soldats,
Au service de l’Irlande,
Quelques-uns sont venus
D’une terre au-delà de la mer.
Jurés d’être libres,
De notre ancienne Patrie
À l’abri du despote ou de l’esclavage.
Ce soir nous défions le péril, et
Au nom de l’Irlande, douleur ou blessure,
Et au milieu des canons,
Nous chantons la chanson d’un soldat.

Cois bánta réidhe, ar árdaibh sléibhe,
Ba bhuachach ár sinsir romhainn,
Ag lámhach go tréan fé’n sár-bhrat séin
Tá thuas sa ghaoith go seolta
Ba dhúchas riamh d’ár gcine cháidh
Gan iompáil siar ó imirt áir,
‘S ag siúl mar iad i gcoinne námhad
Seo libh, canaídh Amhrán na bhFiann.

Dans la verte vallée ou dans la montagne,
Nos pères ont lutté avant nous
Et ont vaincu sous le même étendard
Qui flotte fièrement
Nous sommes les fils d’une race de combattants
Qui n’a jamais connu le déshonneur,
Et pendant que nous marchons pour affronter l’ennemi
Nous chantons la chanson d’un soldat.

A bhuíon nách fann d’fhuil Ghaeil is Gall,
Sin breacadh lae na saoirse,
Ta scéimhle ‘s scanradh i gcroíthe namhad,
Roimh ranna laochra ár dtire.
Ár dtinte is tréith gan spréach anois,
Sin luisne ghlé san spéir anoir,
‘S an bíobha i raon na bpiléar agaibh:
Seo libh, canaídh Amhrán na bhFiann.

Fils de Gaël ! Hommes du Pays !
Le jour tant attendu approche ;
Les rangs serrés
Feront trembler le tyran.
Nos feux se réduisent maintenant ;
Regardez l’éclat argenté,
Là attend l’ennemi saxon,
Alors chantez la chanson du soldat ! » I
Personnages
Prologue


Au fond d’une impasse, le bar le Lycanthrope se trouvait à l’extrême limite entre le No Man’s Land et le quartier des affaires. Une seule avenue séparait les deux mondes, barrière invisible et si aisément franchissable qu’on se demandait, parfois, pourquoi elle n’était pas davantage franchie.
Mais, pour les résidents des taudis, il n’y avait aucun avantage à venir fourrer leur nez dans l’univers bien rangé des nantis, contrôlé par l’Autorité : les caméras aux yeux indécelables enregistraient chaque mouvement, balayant le moindre recoin de rue, d’immeuble, de parc. La garde civile, sur ses beaux chevaux aux robes luisantes, assurait la police de proximité. Et surtout, dans ce quartier de bureaux, de centres médicaux et de cabinets de traders , avocats, agents de com, il n’y avait rien à voler. Pour trouver les bijoux, les tableaux, les vêtements de marque et toutes ces choses que l’on pouvait refourguer, il fallait aller un peu plus loin, dans des rues tellement surveillées qu’une mouche ne pouvait pas y péter tranquille.
D’un côté, il y avait la grande et belle avenue, qui s’étirait en animal alangui et dont le goudron n’était même pas effleuré par les navettes rutilantes, privées et publiques, glissant à quelques mètres du bitume dans de doux feulements. Un peu plus loin, dans les quartiers des Alphas, les chênes aux lourdes branches, hiératiques et centenaires ; les grilles électriques, faussement vieillies, des immenses maisons entourées de parcs et de jardins.
De l’autre côté, des ruelles jonchées d’ordures, des silhouettes hâtives et pas un seul arbre qui puisse survivre. Des bicyclettes antiques, des murs à divers stades de moisissure et des piétons qui rasaient les murs. Pas de caméras de sécurité, pas de service d’ordre.
Le Lycanthrope servait de pont, de passerelle entre ces deux mondes. Les jeunes traders y venaient, après le boulot, s’encanailler quelques heures avant de retrouver leur appartement cossu. Les Bêtas y négociaient parfois de petites affaires louches avec les bouseux du No Man’s Land, offrant aux quelques Alphas accoudés au bar de délicieux frissons : des pics d’adrénaline à caresser, même de loin, l’infime possibilité d’un interdit.
Mais, surtout, on y jouait au poker. Bien sûr, il ne s’agissait pas des tournois flamboyants qu’offraient les événements officiels ni des parties on line , jouées par des milliers d’internautes et qui brassaient des millions. Non, c’étaient souvent des parties minables, disputées par de petits truands et des blancs-becs en mal de sensations fortes, prêts à se faire plumer pour quelques heures de fausse insécurité. Ils pouvaient, le lendemain, afficher fièrement leurs cernes et leur gueule de bois en chuchotant à leurs collègues, l’air de rien, qu’ils avaient eu chaud aux fesses et que pour un peu, on ne les revoyait pas le lendemain…
Bien sûr, personne n’était dupe. Il n’y avait jamais eu de disparition suspecte ni de meurtre au Lycanthrope. Major Coleman, le patron, officiait derrière son comptoir avec sa gueule cassée qu’il n’avait jamais voulu faire refaire et sa stature d’ours qui, quoi qu’on en dise, faisait la différence. Ouais, même dans un monde où l’intellect était roi, où les muscles é

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