Chambre n°65 , livre ebook

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Si on parlait de la Nouvelle d’Any MENDIETA : ‘Chambre n°65’ . . Dans cette nouvelle, il est question de fuite en avant . . Des conséquences d’un acte de désespoir.. . . Parfois les affres de la guerre vont bien au-delà des vies occises
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Date de parution

01 août 2024

Nombre de lectures

0

Langue

Français

Chambre 65 Il est si vieux maintenant. Un coup de ventpourrait le coucher s’il n’ycette avait force en lui comme une cathédrale. Il arpente les rues de la ville inconnue, bardée de signaux clignotants et lumineux. L’un, rouge, défile inlassablement la date du jour, 28. 9. 2021. Dans deuxjours…La brûlure de la lumière du soleil à son zénith l’oblige à fermer lespaupières, réveille une autre brûlure, réverbération sur la neige, yeux fendus, doigts gelés. Derrière eux,l’Espagne, charnier de leurs rêves avortés. Lespas des fuyards se pressent, méthodiques, emboîtent les enjambées dupasseur en crissant. Le grondement sourd del’avalancheprovoquéepar le crid’undes leurs résonne dans la vallée en un écho sans fin,quelques corps emportés semblent lesjouetsd’unmarionnettiste fou les faisant apparaître et disparaître au gré des tourbillons du flot blanc. Avancer, lespasseursn’attendentpas. Pas de tristesse,pas deplainte,juste tenter de se fondre dansl’empreintequiprécède,pas ungémissement, fuir occupe toutl’être,tout le corps. Le feu rouge passe au vert. Il hésite, sa main trouve appui contre un mur gris, nu. Sa main avance, lui redonne confiance, elle leprécède effleurant la rugueur du crépi, un instant dans le vide, elle sepliepour épouser lapierre d’angle. Ilpénètre à sa suite dans unp». LaHôtel Edelweiss etit hall, « porte cède sous lapression, un regard étonné derrière leplexiglas du comptoird’accueill’interroge.Une chambre, s'il vousplaît, la 65. Commentpeut-ily avoir 65 chambres dans cequi semble n’êtrequ’unminuscule hôtel ? Il suit lespas traînants del’hôtelierqui hérissent les poils de la moquette dans un bruit électrique. Le couloir a six portes, la 15, la 25, la 35, la 45, la 55, la 65. Iln’y a doncque 6 chambres. Lepremier chiffre est le numéro de chacuned’elles, le second, le 5, reste un mystère. Il envisage des possibles, 5 comme le rêve mégalomane del’hôtelier, 5 commepourgarder ensemble les doigts d’une main, 5 comme le nombre depétalesd’un edelweiss, solitaire perché dans la froidure, douce fleur, duveteuse, courageuse comme le couragequ’illui fallaitpour aller la cueillir au bord du vertige, de la chute. Il se laisse tomber sur le lit de la 65, les bras en croix. Ses mains caressent le dessus de lit, doux, duveteux. Il sourit àl’idéequ’il aurait aimé fairel’amour sur un lit d’edelweiss.D’unfluide et mouvement précis, ilpasse ses bras maigres et longs dans les manches de sa chemise et de son veston, retire sa chemise par le haut sans quitter le veston. Geste familier car il nequittejamais son veston. Toujours dans ce rituel se rassemblent, fourmillement rieur, les femmesqu’ilcôto a yées, expertes à quitter leurs sous-vêtements sans se déshabiller de leurpull, de leurjupe, vives, rapides,pudiques. Pudique ill’estdevenupour lui-même, ne voulantplus voir son corps, ne voulantplusqu’ils’inscrive dans la lectured’un espace clair, lisse, toujours neuf. Le veston a trois boutons, devenu au fil du temps bien tropgrand,pas des épaules, non, les épaules le tiennent encore bien tendu au-dessus du corps, mais tout le reste semble flotter, laissepasser le vent, les courantsd’air,le froid. Lesyeux clos, il sent son bras s’alourdir dupoids de la toutejeune enfant en robe blanche collée à sa chemise blanche. Le sait-elle déjà ? elle ne dit rien, ne réclame
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