117
pages
Français
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2011
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2011
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Publié par
Date de parution
08 septembre 2011
Nombre de lectures
9
EAN13
9782981012586
Langue
Français
Publié par
Date de parution
08 septembre 2011
Nombre de lectures
9
EAN13
9782981012586
Langue
Français
Californie
Mercedes Leroyer
Partie 3
France
Valiquette
ISBN 978-2-9810125-4-8
Dépôt légal - 4e trimestre 2011
Catalogage
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Illustration de la page couverture : France Valiquette, Baie de Tasman
Page couverture : Jacques Chauvette
Mise en pages : DUÔDESIGN
www.francevaliquette.com
Les Éditions Manuka
Aux…
Musiciens, artistes, shérifs, géologues, naturistes, chevaux et plus particulièrement mademoiselle Hope, une magnifique jument haflinger
Tous m’ont appris tant de choses incroyables…
À…
La Terre, au Feu, à l’Eau et au Vent
qui m’ont permis d’ouvrir davantage mes Horizons…
Acceptez toute ma gratitude…
Chapitre 1
L’incendie
Il avait plu toute la nuit et Mercedes marchait sur le sol détrempé vers les ruines de la maison d’Alex. Les souvenirs se bousculaient dans sa tête et elle se remémorait leur première rencontre sur le bord du lac et le début de leur amitié qui s’était ensuite développée avec le temps. Mercedes se rappelait également la blessure à une main qu’il s’était faite avec un couteau ainsi que le message demandant de l’aide sur sa boîte vocale qu’elle avait trouvé un soir en rentrant de son travail. Les longues nuits qu’elle avait passées à son chevet à le soigner et puis quelques mois plus tard, il lui avait demandé d’être sa fille adoptive. Le sentiment qui les liait était d’une telle pureté. Et puis un soir, Louis-Philippe lui avait téléphoné car il venait de trouver Alex dans son fauteuil préféré, sans vie. Elle était partie de Montréal sous une pluie battante pour les retrouver dans « la petite maison du bord du lac », comme elle l’avait surnommée. Les jours qui avaient suivi sa mort, elle avait trouvé, dans les photos et les souvenirs de son ami, la preuve que sa mère avait été son épouse avant d’être la conjointe de son père. Elle ferma les yeux et sursauta quand elle entendit son nom. L’évaluateur d’assurances venait d’arriver.
− Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur.
− Bonjour, j’étais simplement perdue dans mes souvenirs.
− Vous êtes la propriétaire de cette maison?
− C’est bien cela. Je suis Mercedes Leroyer.
− Vous n’habitez pas la région, je crois?
− Non, je demeure à Montréal et je viens tout juste d’arriver. Louis-Philippe Gascon m’a informée que la maison avait été incendiée mercredi matin vers 3 heures.
− C’était le locataire de la maison. Est-ce que vous le connaissez bien?
− Il était un ami de mon père adoptif à qui cette maison a appartenu avant son décès et il est aussi le mien. Il y venait surtout les week-ends car il étudie à Sherbrooke et il habite sur le campus de l’Université durant la semaine.
L’évaluateur regarda vers les ruines, fit un petit sourire à Mercedes et se dirigea vers les décombres. Mercedes alla s’asseoir sur le quai et se perdit à nouveau dans ses pensées quand elle reconnut le pas de Louis-Philippe qui venait vers elle. Il la serra longuement dans ses bras et Mercedes s’écarta avec regret des ses bras forts et rassurants.
− L’enquêteur est-il reparti?
Louis-Philippe fit un geste vague de la main lui indiquant qu’il s’en était allé.
− Je ne pense pas qu’il ait trouvé beaucoup d’indices. Le feu a tout rasé.
Mercedes lui sourit en se rappelant que le voisin lui avait raconté que les pompiers avaient fini par arriver quand le feu était presque terminé.
− J’aimerais bien que nous allions canoter jusqu’à la baie, qu’en penses-tu?
− Excellente idée, j’allais te le proposer.
L’embarcation glissait sans bruit sur le lac. L’eau était calme et la température était très douce en cette fin de novembre. Quelques rayons de soleil essayaient de percer à travers les nuages et accentuaient l’impression de solitude du paysage. Les arbres dénudés ainsi que le chant du huard au loin la rendirent nostalgique. Elle entendit une queue de castor fendre l’eau et elle se retourna vers Louis-Philippe; elle en aperçut deux qui nageaient près de leur cabane. Il vit la tristesse qui avait envahi son regard et il comprit que c’était sans doute la dernière fois qu’ils faisaient du canot ensemble, du moins à cet endroit.
La pénombre commençait à les envahir quand ils accostèrent sur la rive. Louis-Philippe, en tirant le canot, suggéra à Mercedes de l’entreposer chez le voisin pour l’hiver. Elle acquiesça.
Pendant qu’il allumait le feu, elle préparait du thé.
− C’est une bonne idée que tu as eue de louer un des chalets de Marco.
− Il m’a chargé seulement quarante dollars pour le week-end et a tenu à ce que je prenne celui avec le foyer. Il m’a dit : «Alex m’a raconté que Mercedes pouvait rester des heures à regarder danser les flammes ».
− Je crois qu’Alex lui manque encore beaucoup. Il n’était pas toujours d’accord avec lui mais il l’aimait bien.
Ils s’étaient fait un souper frugal. Le repas terminé, elle avait été prendre un bain chaud pour tenter de se débarrasser de l’humidité qui l’avait pénétrée. Pendant ce temps, Louis-Philippe avait été chercher du bois à l’extérieur pour le foyer. Elle s’assit sur le canapé et regarda son ami. Il était devenu un homme costaud, bien ancré dans son corps. Son visage avait mûri mais son regard n’avait pas changé, il gardait toujours son mystérieux reflet émeraude. Il était beau garçon mais elle doutait fortement qu’il ne l’eût jamais réalisé. Il pratiquait de la gymnastique et du yoga plusieurs fois par semaine. Pendant presque deux ans, il avait franchi toutes les étapes de la cure de désintoxication qu’elle lui avait proposée afin d’éliminer le plus possible les séquelles des différentes drogues qu’il avait consommées. Par périodes, il avait trouvé cela difficile et le désir de consommer était revenu le hanter durant de longs mois après le décès d’Alex. Pendant ses deux dernières sessions d’études, il avait obtenu des notes exceptionnelles mais il n’en tirait aucune vanité. Elle sentait que ce soir, il avait des choses importantes à lui dire. Il la vit frissonner malgré le feu et se leva pour aller lui chercher une couverture qu’il déposa sur ses épaules.
− Je te remercie, tu es toujours si gentil avec moi.
Il lui sourit. Elle était sa seule amie envers qui il avait une véritable confiance.
− Je vais finir ma session et arrêter mes études pour le moment. Je veux connaître d’autres pays à part ce petit patelin. Je ne suis pas intéressé à vivre en relation de couple et à avoir des enfants, du moins pour le moment. Ici, la plupart des filles, c’est ce qu’elles recherchent. Je veux vivre, connaître d’autres défis, dépasser les différents visages que prendra ma peur et m’impliquer davantage dans l’écologie de notre planète. Je me sens plus solide face aux drogues et j’ai fini par comprendre ce qu’est un but noble, du moins, je le crois. Ce n’est pas un coup de tête car j’ai commencé à réfléchir à ce projet l’été passé. J’ai économisé un peu d’argent et je pense partir pour la Louisiane après la session. Tu sais, Mercedes, que j’ai eu une vie misérable durant plusieurs années et je n’oublierai jamais la chance que j’ai eue d’avoir Alex sur ma route. J’ai douté longtemps que des personnes comme lui et toi existent vraiment. Maintenant, je veux être de votre gang et je suis prêt à y mettre le temps et les efforts.
Mercedes se leva pour mettre une bûche dans l’âtre du foyer et ensuite, elle vint mettre ses mains sur les épaules du protégé de son père adoptif. Elle dit à haute voix :
− Eh bien, mon cher Alex Savoie, Louis-Philippe et moi te remercions d’avoir cru en nous. Merci surtout de ton affection.
Elle retourna s’asseoir sur le divan et il vint près d’elle. Elle tourna la tête vers lui.
− Tu sais que tu peux compter sur moi et si tu es d’accord, je vais mettre le terrain en vente car je pense que je n’ai plus maintenant aucune raison de le garder.
− J’espère que tu pourras le liquider assez rapidement et que tu pourras utiliser l’argent pour tes nouveaux projets.
Il passa son bras autour de ses épaules et elle y déposa sa tête.
Elle se réveilla avec le sentiment d’avoir retrouvé une partie d’elle-même qu’elle avait perdue ou oubliée. Après le décès d’Ekis, quand elle avait finalement intégré dans chaque fibre de son être qu’ils ne feraient plus jamais l’amour ensemble, sa libido s’était complètement éteinte. Elle se retourna et aperçut Louis-Philippe, les cheveux en bataille, qui lui souriait.
Mercedes était partie en début d’après-midi et un sentiment de grande solitude avait envahi Louis-Philippe. Il défit le lit de l’autre cha