Bien ordinaire ? , livre ebook

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Marie peut vous sembler avoir une vie bien ordinaire mais cela n'est pas le cas. Miss Papillon vous prend par la main et vous ne voudrez plus la lâcher. La sensible Lucie doit faire face à un moment qui marque un tournant dans son chemin de vie. Verveine vous touchera au coeur et vous verrez un garçon pleurer. Des histoires ordinaires qui ne le sont pas tant que cela. Autant de tranches de vies de personnages que vous auriez-pu croiser sans savoir combien ils sont exceptionnels. Peut-être cela parle-t-il de vous?



La nouvelle "Bien ordinaire" a reçu le prix "Coup de coeur du jury" du concours "Une femme exceptionnelle" organisé par Librinova et le blog Tout à l'égo en 2014. Elle est publié ici dans une version révisée par l’auteur.



Les premières lignes : "3h30. La mélodie choisie pour le réveil a beau être douce, elle sonne comme une insupportable intrusion à ses oreilles. Elle allume immédiatement la lumière sous peine de se rendormir, malgré la deuxième alerte. Elle s'attarde quelques minutes dans la chaleur du sommeil. Puis, elle se secoue et descend dans le noir à la cuisine. Tous dorment encore et elle n'allumera la lumière qu'une fois la porte refermée. Elle ne veut réveiller personne. Le café préparé la veille est réchauffé en un rien de temps. Dehors, le vent secoue comme un beau diable et la pluie gifle les maisons. C'est la saison des tempêtes d'hiver. Elle pense à Yann parti en mer pour deux mois. Il est second à bord du Kalinka. Il en dit assez peu sur la vie à bord et le travail mais elle sait bien. Fille et petite-fille de pêcheur, elle écoutait les hommes raconter. Les chaluts, les quarts, la houle, les tempêtes, le froid, l'humidité, le sel et l'odeur qui ne cède jamais mais aussi la mer, celle que l'on aime et déteste à la fois."

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Publié par

Date de parution

05 octobre 2015

Nombre de lectures

11

EAN13

9782373940084

Langue

Français

Serval Frayer Observatrice de notre monde, Serval Frayer nous livre sa vision de l’humain au travers de ses textes. Après avoir écrit sur un blog pendant plusieurs années, elle se lance dans l’écriture de nouvelles. Elle a reçu le coup de cœur du jury du concours "Femme exceptionnelle" (organisé par Librinova et Sophie Gourion) en 2014 pour son recueil de nouvelles "Bien ordinaire ?".
Serval Frayer bien ordinaire ? Caillon Dorriotz – 2015 ISBN : 978-2-37394-008-4 Illustration de couverture :Posés, L’œil de Breizh’, Juin 2013
A toutes les personnes qui ont compté ou comptent encore. Que nos croisements de routes aient été éphémères ou durables, Mes mots n'auraient jamais pu émerger si je ne vous avais pas rencontrés.
Bien ordinaire ? 3h30. La mélodie choisie pour le réveil a beau être douce, elle sonne comme une insupportable intrusion à ses oreilles. Elle allume immédiatement la lumière sous peine de se rendormir, malgré la deuxième alerte. Elle s'attarde quelques minutes dans la chaleur du sommeil. Puis, elle se secoue et descend dans le noir à la cuisine. Tous dorment encore et elle n'allumera la lumière qu'une fois la porte refermée. Elle ne veut réveiller personne. Le café préparé la veille est réchauffé en un rien de temps. Dehors, le vent secoue comme un beau diable et la pluie gifle les maisons. C'est la saison des tempêtes d'hiver. Elle pense à Yann parti en mer pour deux mois. Il est second à bord du Kalinka. Il en dit assez peu sur la vie à bord et le travail mais elle sait bien. Fille et petite-fille de pêcheur, elle écoutait les hommes raconter. Les chaluts, les quarts, la houle, les tempêtes, le froid, l'humidité, le sel et l'odeur qui ne cède jamais mais aussi la mer, celle que l'on aime et déteste à la fois. Une fois le café avalé dans le silence furieux de la tempête, c'est la douche rapide et bien chaude. Elle s'habille avec soin. Chaussettes, pantalon de jogging un peu épais, t-shirt à manches longues, pull en laine. Il était à Yann et elle se l'est approprié. Elle sourit en repensant à son grognement lorsqu'elle avait clamé son droit de propriété dessus « tu me piques toutes mes affaires. Je vais mettre quoi maintenant ? ». Elle lui en avait offert un au Noël suivant et qu'il ne quitte plus depuis, lorsqu'il est en mer. Elle attache ses cheveux bien serrés puis jette un regard au lit. Il va se passer un bon moment avant qu'il ne soit en désordre le matin. C'est long une campagne de pêche, trop long. Mais c'est comme ça. Et puis, il faut ce qu'il faut pour la famille et terminer leur maison. C'est important. Ils sont contents, les travaux avancent bien. Le plus gros est fait et il ne reste que les combles à agencer. Elle entre sur la pointe des pieds dans la chambre des enfants. Dans la lumière orangée de la veilleuse, Grosdoux le « gardien des rêves » comme dit Margaux veille sur son sommeil, son ombre gigantesque projetée sur le mur. Vraiment ce chien en peluche est laid mais la petite l'adore alors il reste posé contre le lit, sentinelle des nuits de la puce. Elle se penche pour un bisou furtif et respire à plein poumons l'odeur de sa fille. Elle sent la brioche, le lait Poupina et le sommeil. Puis, c'est au tour de Daniel. Il a rejeté la couette et ronflote la bouche ouverte, étiré de tout son long comme une étoile de mer. Son rhume ne passe pas et ça l'ennuie. Elle le couvre et l'embrasse. Les semaines où elle est du matin, sa mère s'occupe des petits. Elle dort à demeure, c'est plus simple et rassurant aussi. Il faut y aller : les collègues l'attendent. Elles se retrouvent sur l'aire de co-voiturage à la sortie de la quatre-voies. Chaque semaine une voiture différente. Elles sont quatre à travailler et à faire route ensemble depuis plusieurs années, du même village, femmes de pêcheur ou de routier « à l'international » comme dit Julie. L'usine est à vingt minutes. Elles parlent peu. 4h15 n'est pas une heure propice aux conversations. Une fois sur le parking, c'est une routine immuable. Le vestiaire pour se changer ou plutôt pour se couvrir : pantalon, « marinière », chaussures, aller pointer puis passer dans la machine pour désinfecter les semelles. Après il faut mettre le masque, le tablier, les manchettes et superposer les gants de froid et les gants en latex. Les dernières plaisanteries sont échangées avant de mettre les bouchons d'oreilles et de rabattre la capuche. Elle n'oublie jamais de vérifier que pas un cheveu ne dépasse : elle garde un souvenir cuisant de la réprimande (engueulade salée serait plus approprié) que la chef de ligne lui a infligé. Rien ne doit dépasser. Rien ne doit venir contaminer le produit. Rien. Il est 4h58. Le temps de vérifier sur quelle ligne elle se trouve et de s'y rendre. Le ballet des
silhouettes blanches et bleues qui se hâtent à leur poste fait penser à une fourmilière étrange. 5h. La bête s'éveille. Une vibration sourde comme un grondement monte de toutes parts. Les machines sont lancées et le Huit commence. Aujourd'hui, cela va être des grandes plaques. Noël approche et la demande augmente. Elle est aux tables de correction ce matin avec Julie, Karine et les autres. Elles vont pouvoir chanter un peu et rire ensemble, elles forment une bonne équipe. Le temps passe plus vite avec elles. 26 tranches pour un poids variant de 990 g à 1,1 kg. Priorité au nombre de « tranches ». Elle se souvient encore des yeux écarquillés de la nouvelle lorsqu'elle lui avait montré comment faire. « ÇA c'est une tranche ? » avait-elle dit en tenant entre deux doigts un petit triangle orange... Tant que ça a vaguement la forme d'une tranche de saumon, la taille importe presque peu, surtout pour celles qui servent à corriger les variations de poids et que l'on met en dessous. Elle n'aime pas beaucoup les grandes plaques. Sur ces produits, il y a des intercalaires transparents pour éviter que...
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