Arsène , livre ebook

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Si on parlait de la Nouvelle de Gaëlle Merlet, ‘Arsène’ . . Ce roman nous plonge dans le passé d’une famille d’une petite commune sans histoire. . . Du poids de l’héritage qui peut nous incomber en faisant vœu de silence. . . Parfois, au détour des quelques pages d’un carnet, un monstre se dévoile et nous amène au pire. . . Œuvre proposée lors de la 3ème édition du Concours d’écriture des Editions La Perle Noire
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Publié par

Date de parution

01 août 2024

Nombre de lectures

3

Langue

Français

1
Arsène
Aujourd’hui, n’est pas comme d’habitude. Rien n’est comme d’habitude. Dans ma tête, unbrouillard impossible à dissiper, les mains moites, mon corps flageolant. Je sors de mon lit, pas un bruit autour de moi. Il fait jour, enfin je crois. Les rideaux sont tirés, mais un peu de lumière entre dans la pièce. Mon lit grince lorsque je tente de me lever….Mon corps est lourd, mes idées éparses.Dur de me souvenir de la veille, j’aidû un peu abuser. Je suis encore habillé, je n’ai juste plus meschaussettes aux pieds. Il est 13h, on doit être dimanche puisque je n’avais pas mis mon réveil à sonner, hors je travailledu lundi au samedi. Tous les jours à 5h30 pour ouvrir la boutique à 8h. Il me faut du temps le matin. Déjeuner, lire mon journal, descendre au rez-de-chaussée et tout préparer pourl’ouverture.Un petit rituel qui me permet de me rendre agréable lorsque je lève le rideau. Moi,c’estArsène,j’ai49 ans (50 ans dans 2 mois). Je tiensl’épiceriedu petit bourg de Callac, 500 âmes. Épicerie, bureau de tabac, Café et point poste, autant dire lecœurdu village, bien plus important et rassembleur que l’Église à mon avis. Je fais ce boulot depuis que je sais compter.Avant,j’aidaismon père mais maintenant je suis tout seul, Papa est mort ily’a 3 ans.Je vais vérifier en allumant la radioqu’onsoit bien dimanche, sinon les habitués vont se demander pourquoi je suis encore fermé. D’ailleurs même un dimanche, c’est pas souvent que je me lève à13h pour ne pas dire jamais. Je suis réglé comme une horloge, bercé par tant d’années de routinequotidienne et par celle de mon père avant moi. Hier soir, je me souviens être sorti, je suis allée à Sérent histoire de retrouver quelques copains au bar du Comptoir. J’ai bu quelques Ricards et aprèsBlack-out. Mon corps est perclus de douleur, me déplacer est un calvaire, je traîne mes savates de pièces en pièces. Un bon café me fera le plus grand bien. Je descends dans mon bar, il y fait sombre...comme toujours. On a beau allumer les plafonniers, la lumière artificiellen’arrive pas à combler la sinistre ambiance. J’y ai grandi, j’y aivécu mais jel’ai toujourstrouvé morose cettepièce….commel’ensemblede lamaison d’ailleurs.C’est pourtant une grande maison, sur trois étages, destinée à accueillir une famille, une grande. Il n’y a toujours eu que mon père et moi. Ma mère est morte, j’allais avoir trois ans, je ne me souvienspasd’elle.Quelques photosd’elleau mur de la cuisinen’arriventpas à raviver ma mémoire. Parfois je reste de longues minutes face à elles, espérant qu’un souvenir m’assaille, jamais rien, son visagereste silencieux. Mon père n’a jamais refait sa vie. Il a comblé l’absence de ma mère par le travail.Ouvert 7j/7 de 8h à pas d’heures. Aucuns jours de repos pour Émile. Un brave gars, mon père. Onpeut dire que j’aim’élever seul, entouré mais profondément seul. Mon père, c’était pas un grandbavard. Sérieux qu’il était, arrangeant mais pas trop pour ne pas fermer boutique. Serviable maispas trop pour ne pasqu’on abuse de lui, souriant mais pas drôle. En fait, mon pèren’étaitqu’àmoitié, avec moi aussi. Il jouait son rôle de père afin d’assurer ma survie mais ne semblait pasattaché à moi, toujours distant, commesi il m’en voulait d’exister. Alors j’ai appris à me fairediscret, si discretqu’il ne pouvait que tolérer ma présence. Dans ses vieux jours, il me parlait plusmais il avait besoin de moi aussi, ne pouvant tout gérer seul. Mais, moi avec l’habitude d’une vieentière, jen’arrivaisà lui parler. Il pas n’étaitviolent Émile, juste indifférent. Moi, pas j’étaispatient,j’ai longtemps attendu d’avoir un peu de sonattention. Je ne lui en veux pas, il est mort maintenant,à quoi bon ressasser le passé ? Mon père n’a jamais fait de travaux dans lamaison, moi non plus ensuite. Elle est restée en l’état,avec ses petites fenêtres, sa tapisserie aux murs, ses poutres sombres, son carrelage des années 50. Même les abats jours sont restés identiques. Quand on entredans l’épiceriele café,ou dans c’estun
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