D'un côté, Sonia, la mère, jugée parfaite et irréprochable; de l'autre, Hubert, le père, dénigré par cette dernière et respecté uniquement en raison de son statut familial. C'est dans ce contexte que grandit et se construit la jeune Rosalie, quêtant l'affection de l'une, incapable de créer de véritablement liens filiaux avec l'autre. Mais, pour être ordinaires à Rosalie, ces relations asymétriques aux parents n'en minent pas moins son esprit et, partant, toute sa vie. Jusqu'à ce que, des années après la disparition d'Hubert et la naissance de son propre enfant, son état de santé se dégrade, l'incitant à entamer une thérapie. Avec ce récit qui plonge dans une histoire familiale marquée par des femmes au caractère fort et des hommes effacés, N. Favresse signe un roman noué de ressentiments, de refoulements, d'incompréhensions, de rejets, qui rejaillissent finalement en la personne de Rosalie, héritière malgré elle de représentations dont elle doit se départir. À travers cette autopsie familiale à la lucidité souvent acérée et glaçante, la romancière s'adresse dans le même temps à chacun de nous, à l'enfant que nous avons tous été, et avec lequel, devenus adultes, nous devons apprendre à négocier, à pardonner...
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