Doboutou, village quasi-autarcique, situé au bord d’un fleuve, a vu ses fils abandonner l’école àcause des difficultés de tout genre. Ainsi, la quasi-totalité des jeunes qui y vivent, bercés par depréjugés négatifs et stéréotypes funestes, apparaissent comme plongés dans une sphère dedésespoir et d'illusion. Tous ceux d’entre eux qui avaient décroché n’ont guère vu leur vies’améliorer, car le village s’est profondément enfoncé dans les pratiques rétrogrades issues desdivinités, des us et coutumes. Par la voix des oracles régulièrement consultés, seul le servicemilitaire serait l’ultime profession qui pourrait conduire à la promotion et à la vie meilleure,pour tous ceux qui s’y engageraient.Gaou et Pédro, eux, tous deux inscrits à l’école le même jour, ont été embarqués dans unenseignement de type traditionnel où l’enfant est considéré comme immature. Seul, l’instituteursévit à grands coups de sévérité, de cruauté... Admis, tous les deux à poursuivre leurs études aucollège, les deux gars vont devoir quitter leur cher Doboutou, bénis et pourvus de provisions.Cependant, dans ce nouveau cadre de vie, pénurie d’aliments, manque d’hygiène, angoisses etsoucis sont au rendez-vous. Puces, pucerons, punaises et autres parasites se partagent le sang desvictimes qui occupent des couchages à trois ou quatre personnes. Mais, par leur témérité,courage et abnégation, Gaou et Pédro ont pu surmonter les obstacles et étaient brillammentadmis au baccalauréat, très applaudi à Doboutou.Déterminés à aller jusqu’au bout du sacrifice suprême d’eux-mêmes, les deux téméraires se sont ànouveau défaits des souffrances et atrocités à Bandaro la capitale, où ils étaient allés pour lesétudes supérieures. Au bout du compte, ils vont devoir s’envoler pour Paris en France, grâce à larencontre fortuite avec un providentiel parrain. À Paris, ils ont reçu une formation dynamique.De retour dans leur pays, diplômés et pleins d’idées novatrices, ils sensibilisent les villageois aucours d’un forum de trois jours sur la voie du développement. À leurs côtés, étaient assises leursépouses qu’ils ont transformées en modèle de réussite scolaire et professionnelle des filles.L’éveil de conscience qui a jailli de ces assises a été un élément déterminent dans l’élaborationd’un plan de développement socio-économique et culturel. Les recommandations et résolutionsretenues viennent cristalliser les sentiments d’action des Doboutiens, désormais prêts pour unsursaut spectaculaire. L’idée de progrès est entrée dans la contrée à la grande satisfaction de tous.
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