Le cadet du chef de terre revint miraculeusement à la vie, après trois joursde coma. Porteur d’un message de l’au-delà, il réussit à relocaliser levillage Bendaïdoura, sur la rive droite du marigot maudit. Une potionobtenue d’un oignon sauvage, guérit les malades et prévint les vies. Sur lenouveau site, vint s’installer l’Église de Dieu dont les missionnaires, venusde l’Oubangui-Chari, entreprennent la conversion des hommes en mêmetemps que de les alphabétiser. Je fus de ceux-là, jusqu’au jour où, ausarclage d’un champ de coton, je me fus blessé. Un accident qui me valutun séjour à Baïbokoum, chef-lieu de notre district. J’y fus admis à l’écoleet ne revins au village que pendant les grandes vacances.Malheureusement, ce qui devait être notre fête de l’enfance, tourna audrame. Un de mes compagnons fut dévoré par un lion, venu rôder autourdu village. Une chasse à lui fut organisée. Sa tête amenée comme trophée,permit de faire le deuil du défunt. Je repris le chemin de l’école, encompagnie de deux autres cousins, pour une nouvelle aventure.
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