213
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
17 février 2016
Nombre de lectures
12
EAN13
9782894558386
Langue
Français
Publié par
Date de parution
17 février 2016
EAN13
9782894558386
Langue
Français
Guy Saint-Jean diteur
3440, boul. Industriel
Laval (Qu bec) Canada H7L 4R9
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com
Catalogage avant publication de Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada
Marquis, Serge, 1953-
Egoman
ISBN 978-2-89455-837-9
I. Titre.
PS8626.A763E36 2016 C843 .6 C2015-942661-8
PS9626.A763E36 2016
Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l aide accord e notre programme de publication.
Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2016
dition: Isabelle Longpr
R vision: Monique Moisan
Correction d preuves: Corinne de Vailly
Conception graphique de la page couverture: Christiane S guin
Illustration de la page couverture: Fred Dompierre
Mise en pages: Olivier Lasser
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2016
ISBN: 978-2-89455-837-9
ISBN ePub: 978-2-89455-838-6
ISBN PDF: 978-2-89455-839-3
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, f vrier 2016
Guy Saint-Jean diteur est membre de
l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
toutes les victimes de l ego. Surtout les enfants; ils sont des centaines et des centaines de millions; peut- tre m me davantage
Du m me auteur
Pensouillard le hamster. Petit trait de d croissance personnelle, Les ditions Transcontinental, 2011.
Note de l auteur
J aime les ponts. Tous les ponts. Surtout quand ils ne sont pas congestionn s! Qu ils soient en acier, en bois ou invisibles, j appr cie ce qu ils repr sentent: l interconnexion. J affectionne autant ceux qui relient deux rives que ceux qui relient deux v nements ou deux tres humains. Je tenais donc pr senter ce livre - Egoman -, en construisant un pont avec le bouquin qui l a pr c d : Pensouillard le hamster. Petit trait de d croissance personnelle ; ce sont deux crits qui traitent du m me sujet: l ego, c est- -dire ce qui s pare.
On ne peut pas s int resser la souffrance humaine sans se heurter la question de l ego, c est impossible. Ce serait comme tenter de comprendre la croissance d un arbre sans consid rer ses racines; on ferait fausse route. On pourrait m me inventer des explications qui n auraient pas de fondement - les tres humains l ont souvent fait au cours de l histoire. L exploration de l ego constitue une urgence sans pr c dent; il n y aurait pas de conflits s il n y avait pas d ego. Les obstacles entre les individus, les collectivit s et les peuples proviennent de son activit . Les guerres, peu importe leur forme, y trouvent leur origine. D innombrables vies ont t perdues - et le sont encore aujourd hui -, cause de lui. Des vies qui s ach vent violemment ou des vies qui n ont jamais t v cues.
En tant que m decin, je n ai pas eu le choix; la souffrance a toujours constitu un pont vers les personnes qui frappaient ma porte. Et Pensouillard est issu du trajet parcouru avec celles-ci. Ce livre m a amen donner des conf rences tant en Europe qu au Qu bec. la fin de chaque rencontre, lecteurs et lectrices posaient des questions nouvelles et m invitaient poursuivre la r flexion. Ce sont leurs mains lev es qui ont donn naissance Egoman . J ai souvent eu l impression que nous tions plusieurs, devant l cran, crire ce roman. J ai choisi cette forme afin de mettre en sc ne des personnages et des situations illustrant les multiples fa ons qu a l ego de se manifester. Ainsi sont n s Charlot, Maryse, Georges et tous les autres. Et quand je les ai laiss s, j ai r alis que leur histoire ne faisait que commencer; il leur reste encore de grandes zones d ombre explorer.
J esp re maintenant que nous serons plusieurs tenter de r pondre aux questions que Charlot pose sa m re, car je crois sinc rement qu une grande partie de la souffrance humaine peut tre vit e.
Table des mati res
Prologue
Le sac en papier
Puzzles g ants
"Mon fils, pourquoi j ai mal?
D but des dialogues - L ego
"Est-ce que j ai un gros ego?
Alexandrine
Georges Paris
Notes de Georges
Gros ego 2 - En soir e, la maison
La maladie de Kjer
Son p re - Et une soir e au cin ma
Notes de Georges - G nes
Notes de Georges - Le stationnement
Georges, aide-moi s il te pla t
Notes de Georges - Protection
La nuit de No l
Notes de Georges - P re No l
Notes de Georges - Bogue
Hamid
Notes de Georges - Le choix
Portraits d Egoman - Apr s-midi et soir qui ont suivi
Notes de Georges - Le Poucet
F te de Charlot, 10 ans
Notes de Georges
La mort
Notes de Georges - Enl vement
Les mouches
Marie-Lou
Notes de Georges - Stationnement 2
Le processus d identification
Notes de Georges - Bachir
Les peurs de Georges et de Charlot
Madame Leblanc
11 septembre 2001
Notes de Georges - L ego-th rapie
Le congr s
Notes de Georges - Petite muette
Notes de Georges - Le congr s: r actions et lettre de b tises
Le couple
Notes de Georges - Petite ombre
Col re de Charlot
Notes de Georges - Le poids de la neige
Les amants
Notes de Georges - Harold et M gane
Le voyage en ballon
Notes de Georges - L enregistreuse
Lo c et Clarisse
Notes de Georges - Les figurines
Le d part de Marie-Lou
Notes de Georges - Le lendemain du d part de Marie-Lou
Fun railles
Notes de Georges - Le psychiatre misanthrope
Le vernissage
Hania
pilogue
Courtes notes biographiques de Maryse
Remerciements
Prologue
Printemps 2015
l automne 2000, j ai cess d avoir toujours raison.
Et j ai compris la phrase de Friedrich Nietzsche * : "Ce n est pas le doute qui rend fou: c est la certitude. ( Ecce Homo, 1888)
Mon fils avait alors neuf ans, mais la plupart des adultes lui en donnaient six. Souvent, on lui demandait: "As-tu commenc l cole? Sur un ton tr s respectueux, il r pondait: " Oui. Depuis trois ans. Et il ajoutait, avec sa voix d enfant de ch ur: " Et vous, avez-vous commenc vivre?
J aimais observer leurs visages se p trifier quand ils entendaient cette r ponse. Des statues, la bouche ouverte et les yeux carquill s. Je n ai jamais cherch savoir o il avait pris sa question - la t l vision, peut- tre -, car je craignais qu il ne veuille plus la poser. Une chose est certaine, elle avait un effet b uf.
Et mon fils devenait tr s s rieux lorsque les statues se mettaient articuler: "Mais qu est-ce que tu veux dire, mon grand? Avec un m lange de fermet et de douceur, il r pondait: " Premi rement, je suis pas grand! Et puis c est parce que mon enfance est finie. Et que je l ai pas vue. Et que c est cause que les adultes sont press s de faire vieillir les enfants. Pour avoir la paix avec leur ordinateur. Et que c est dur d tre grand avant d tre petit. Et que j ai pas d autre question, Votre Honneur.
ce stade-ci, la p trification tait compl te. Ce n tait plus lui que les statues fixaient, mais moi, avec un regard mi-stup fait, mi-accusateur. Et j entendais un silence lourd de mots: "Mais qu est-ce que vous lui avez mis dans la t te votre fils, madame? M re indigne!
Il ne me ressemble pas du tout physiquement. Grosse t te, petit corps, des cheveux roux et des taches de rousseur. Jusqu l adolescence, on l aurait cru sorti tout droit d une bande dessin e: personnage 3D en couleurs, promenant sa bouille fictive dans notre r alit . Comme dans certains films am ricains. Visage de l innocence avec un c ur de guerrier. S rieusement, je me suis souvent demand si c tait bien moi qui avais engendr cet enfant ou s il n avait pas plut t t con u par un dessinateur dont le h ros ne vieillirait jamais, du genre Peter Pan ou Tintin.
M me aujourd hui, vingt-quatre ans, il doit pr senter une pi ce d identit pour entrer dans un bar. Il tra ne toujours son passeport dans un petit sac et le montre au portier comme un policier brandirait sa plaque. Il d coche chaque fois un sourire lumineux, accompagn de la m me question assassine: "Servez-vous du lait ici?
Il s amuse galement dire aux personnes qui le "cartent : "Si une identit a besoin de preuves, c est qu elle a quelque chose de suspect. Mais au fond, c est la notion m me d identit qui est suspecte! Ce qui lui vaut d autres visages p trifi s ainsi que des r actions agressives du style: "Mais de quoi il parle, celui-l ? ou "Tu te prends pour qui, toi?
Il s appelle Charles, mais pour moi - sa m re - c est Charlot. Il a un petit c t "Chaplin . Il marche en canard et jette sur le monde le regard du grand com dien: une lucidit d sopilante. S il pouvait faire des films - peut- tre en sera-t-il capable un jour -, il y pr senterait la stupidit humaine sous toutes ses coutures avec un humour la fois subtil et d capant.
l heure actuelle, il a toujours sa grosse t te viss e sur son corps fragile, mais ses mains sont devenues d une beaut fascinante. Si on pouvait juger de l attrait de l me humaine en regardant les mains d une personne, on saluerait Charlot en se prosternant. Ce n est pas tant leur forme qui inspire le respect que la mani re dont elles s y prenne