83
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
06 juin 2013
Nombre de lectures
19
EAN13
9782897120085
Langue
Français
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Date de parution
06 juin 2013
Nombre de lectures
19
EAN13
9782897120085
Langue
Français
VINGT-QUATRE HEURES DANS LA VIE D’UNE NUIT suivi de SECOUSSES
Mise en page : Virginie Turcotte Illustration : Étienne Bienvenu Maquette de couverture : Étienne Bienvenu Dépôt légal : 4 e trimestre 2010 © Éditions Mémoire d'encrier
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Benjamin, Franz, 1968-
Vingt-quatre heures dans la vie d 'une nuit
(Poésie ; 30)
ISBN 978-2-89712-008-5
I. Titre.
PS8553.E513V56 2010 C841 '.6 C2010-942046-2
PS9553.E513V56 2010
Nous reconnaissons le soutien du Conseil des Arts du Canada.
Mémoire d'encrier
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Montréal, Québec,
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Tél. : (514) 989-1491
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Version ePub réalisée par :
www.Amomis.com
Franz Benjamin
VINGT-QUATRE HEURES DANS LA VIE D’UNE NUIT suivi de SECOUSSES
Du même auteur
Lettres d’automne, Montréal, Éditions Paroles, 2007.
Montréal vu par ses poètes (dir., avec Rodney Saint-Éloi), Montréal, Mémoire d’encrier, 2006.
Dits d’errance, Montréal, Mémoire d’encrier, 2004.
Chants de mémoire , Montréal, Éditions Paroles, 2003.
Valkanday, Montréal, Éditions Paroles, 2000.
À ma mère Desilia, partie trop tôt dans la nuit.
À Haïti qui cherche encore un nouveau matin.
Qui a donné droit de parole à la nuit
et pourtant
tu parles dans ma tête.
Prologue
J’ai confié à un groupe d’élèves, il n’y a pas longtemps, que je n’ai jamais appris à écrire. Je leur disais que j’ai appris seulement à devenir un homme libre. Libéré du poids des œillères et de l’asphyxie mentale. Ainsi a commencé une quête poétique qui débute par l’errance ( Dits d’errance , poésie, Mémoire d’encrier, 2005, Montréal).
L’errance traverse ma première nuit d’écriture. De cette nuit qui commence en fermant les yeux afin de vivre d’autres vies. Car, la vie est multiple. Il n’est point ici de sommeil pour le poète. Pour dire le monde ou le redire, il doit nécessairement prendre la posture du veilleur, à toute heure du jour. Il doit veiller (sur) le monde. Plus encore, le poète ne peut pas laisser le monde dormir.
De l’enfance aux rumeurs de la mort, la nuit est porteuse de vie et de fulgurances. Il fait nécessairement nuit quelque part sur la terre. La nuit est matrice de la vie, elle nous permet d’entrer dans la lumière des choses.
Vingt-quatre heures dans la vie d 'une nuit se veut une expérience de la beauté du monde. J’ai exploré ainsi les divers lieux de la nuit et j’en suis ébloui. Imaginaire et exaltation, une ode à la splendeur du monde. Cet ouvrage s’inscrit dans ma démarche d’écriture, quête perpétuelle de liberté et d’amour.
Revenons à la nuit comme à la vie, comme métaphore de l 'humanité, la femme, la mer, les arbres. Puisqu’il faut écrire la nuit, donnons-nous des airs de fête. Car, au commencement était la nuit.
Franz Benjamin
Le vent pâle de l’aurore
se jette au pied des cocotiers
L’heure est de sable et d’eau
qui par les vagues
nous rejoint dans la tige
Écoutez la savane
la rumeur de ta paume
les arbres marchant sous la pluie
le rivage
les interdits
mes déroutes
Au soir l’oubli
la terre se casse les dents
La main de la pluie
balaie les horizons chauves
l’éventail d’une nuit cannibale
l’inventaire de nos clous de saison
Ma maison a traversé tous les âges du langage
Ci-gît l’air brûlé
une goutte sur tes cils
Matar el deseo en ti
Tombe ta nuit de chaman
les désirs aloès
de fleurs du midi brûlent le plancher
Sur un air de cumbia
tu fais le bouche-à-bouche au poème
Matar el deseo en ti
L’automne nous abandonne
aux bras des hortensias
mes mains de vendange
ouvrières noctambules
se plient dans tes cheveux
Je te donne la rime la note
l’illumination de la phrase
et te chante l’écho l’alphabet
l’allégresse des ruelles de Séville
Reste la saison de la flétrissure
et du vernaculaire
Matar el deseo en mi
L’appel de la nuit me ramène à toi
pleurant le départ des avirons et des lanternes
Dernier geste déchirant le bleu du ciel
à l’heure où s’enfuit ta barque
j’allume le phare
qui veillera sur ton linceul
Toute voix éteinte dans l’insolence du vent
quelle démesure enjambera ma parole
soulevant la poussière des larmes
J’écris pour ta main
ta bouche
tes yeux
J’écris pour la femme de gué
la femme aux soixante-sept douleurs
la femme aux soixante-sept sourires
la femme aux soixante-sept regards
la femme aux soixante-sept courages
J’écris pour la femme de boue
de plaines
de montagnes
et de rivières
La femme aux soixante-sept voyages
la femme aux soixante-sept rivages
la femme aux soixante-sept bonheurs
la femme aux soixante-sept destins
La femme debout dans mon poème
la femme aux senteurs de soleil
cassant les cailloux
sur les voyelles de braise
Je chante l’horizon de ta nuit dans mes rêves
Nom : toi
Prénom : moi
Adresse : là où tu fuis
Date de naissance : un certain jour de pluie
Lieu de naissance : tes seins
Matricule : de l’infini à la plénitude
Coupable : d’amour
Ah mon amour,
cette nuit, j’ai encore rêvé de prison
Tu es ma grand-vergue
ma poupe de grand air
l’ancre jetée à bâbord des embolies
gondole sur mers mortes
Tu es beaupré de rivage
l’alpage de mes aubades
mon guindeau
mon vaisseau d’or
Amiral
mon Nil sur les villes allogènes
Toutes voiles larguées sur les continents
tu es mon pays du dedans
cité sans phare
broyée par la mitraille des naufrages
J’avais faim
Je pensais à toi
Je suis rentré chez la fleuriste
J’ai commandé une omelette saignante