sur une même écorce , livre ebook

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Que serions-nous si du bois des arbres nous n’avions façonné la hampe de nos sagaies, le manche de nos houes, les essieux de nos charrettes, la charpente de nos demeures, la coque de nos navires? Sans le bois, les premiers feux que nos ancêtres allumèrent sur la savane n’auraient été que feux de paille.
leurs noms
sur une même écorce
Blanc et Innue
Hélène Bouchard
Pour donner à voir toute la symbolique du bois dans nos vies, Bertrand Nayet a lancé une invitation à laquelle soixante-deux auteurs de la francophonie canadienne ont répondu. Leurs haïkus composent ce florilège.
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Date de parution

24 mars 2014

Nombre de lectures

4

EAN13

9782895974246

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

24 Mo

Sous la direction de Bertrand Nayet sur une même écorce
PHOTOGRAPHIE DE LA COUVERTURE: AnneMarie Berthiaume
Colonie saprophyteRivière TroisSaumons, 2011.
sur une même écorce
H A Ï K U S
sur une même écorce
H A Ï K U S
Sous la direction de Bertrand Nayet
Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur francoontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada  Sur une même écorce / sous la direction de Bertrand Nayet. (Voix intérieureshaïkus) Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 9782895973911. – ISBN 9782895974246 (pdf)  1. Haïku canadienfrançais. 2. Poésie canadienne e française – 21 siècle. I. Nayet, Bertrand, 1962, éditeur intellectuel de compilation II. Collection : Voix intérieures – haïku PS8285.H3S87 2014 C841'.0410806 C20149009623  C20149009631
Les Éditions David www.editionsdavid.com info@editionsdavid.com Tél. : 6138303336 | Téléc. : 6138302819 335B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Tous droits réservés. Imprimé au Canada. er Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 trimestre 2014
LES ARBRES ÉTAIENT CONTENTS
Sur la berge de la rivière La Salle, à l’ombre des érables négondo, j’ai déplié ma chaise de pin, tourné les pages de mon carnet, serré entre mes doigts mon crayon de bois afin d’écrire cette préface. Tout à l’heure, dans le jardin, le manche d’une binette polissait les cals de mes mains. Ce matin, sur le sentier qui traverse la forêtgalerie le long de la Rouge, c’était un bâton de marche. Il n’est pas un jour où je ne touche du bois. Le bois est aussi au cœur d’un de mes plus vieux souvenirs. Il est si ancien ce souve nir que, chaque fois que je l’évoque, je suis comme un anthropologue devant des restes
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de pilotis ou un outil de silex taillé dont le manche a disparu, l’imagination doit com bler les vides. Je devais avoir quatre ans, ou pas beaucoup plus. Je regardais la pluie par les carreaux de la porte de la cuisine. Les arbres étaient contents, ils s’agitaient et faisaient le vent. Oui, en ce tempslà, comme la main s’agite et rafraîchit le visage, les arbres s’agitaient et fai saient le vent. Bien sûr, je prenais l’effet pour la cause. Je me souviens que j’étais immobile devant la vitre et seul mon regard filait tour à tour du carreau au fond de la cour où s’agi taient les arbres qui faisaient le vent, lequel balayait la pluie éclatant sur la vitre. J’eus alors la sensation troublante de franchir un seuil sans même faire un pas. Non, c’est le vent qui agite les arbres. Causes et effets pre naient leurs places véritables. Aujourd’hui, les arbres ne jouent plus les éventails, mais ils occupent toujours une place de choix dans mes paysages, ceux où je vis et ceux que je crée. Ils sont aussi pré sents sur le paysage de l’histoire humaine
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que j’observe depuis la fenêtre de mon esprit. Les arbres ne font plus le vent et ce ne sont pas eux qui nous ont lancés dans la guerre ou dans l’édification de nos empires, mais que serionsnous si de leur bois nous n’avions façonné la hampe de nos sagaies, le manche de nos houes, les essieux de nos charrettes, la charpente de nos demeures, la coque de nos navires ? Sans le bois, les premiers feux que nos ancêtres allumèrent sur la savane n’auraient été que feux de paille. Bertrand Nayet
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