Résilience anatomie , livre ebook

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« La nuit reflue ! Son gong sidéral implose et distribue un dernier fagot d'étoiles, pour accompagner les sorties de bar désappointées, de noctambules cabossés et de soiffards hagards. La capitale devient kolkhoze disgracieux, avec son minerai sombre et apeuré, en extraction dans les replis hirsutes du centre-ville. Ses minces lumières clignotantes, attirent une procession de chenilles fluorescentes et méticuleuses, en marche pour la grande lessive journalière. Trottoirs désinfectés, pavés miroitants, où s'abreuvent les dernières fleurs électriques, dans un tintement inattendu de clarines urbaines. La ville remballe son décolleté, enroule son allure de fakir railleur sous son bras et prend sa pose d'orgueil désaffecté. Il est l'heure de distribuer le bouillon routinier dans l'aube qui pointe, avec son maquillage grossier de mammifères subalternes. Le feuilleton quotidien du petit matin peut débuter ! » Entre tranches de vie et clins d'œil littéraires, coups de gueules et envolées introspectives, Denis Dejoie traduit l'amour, le bonheur et l'ennui. Le beau et le laid. La solitude et le dégoût. Ces espoirs qu'on caresse et ces réveils qui raclent. Les illusions et le poison quotidien... Une plume ciselée, torturée, moderne, qui nous renvoie en un miroir troublant le reflet de notre propre monde.

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Date de parution

03 juin 2016

Nombre de lectures

4

EAN13

9782342051988

Langue

Français

Résilience anatomie
Denis Dejoie
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Résilience anatomie
 
 
 
Pour Milan et Yoan.
 
 
 
 
« Pour se mettre en sûreté contre les hommes, il est naturel de considérer bon, tout ce qui peut nous procurer cet état. »
Épicure – Maximes
 
 
 
Réveil
 
 
 
Ô joie, de la compréhension juste
Ô joie, de la source trouvée
Ô joie, de la danse immobile
Ô joie, fonte de la souffrance
Ô joie, de l’univers recomposé
Ô joie, grand paysage parcouru
Ô joie, de la douceur véritable
Ô joie, du bonheur entraperçu
Ô joie, de la libération donnée
Ô joie, du dhamma affûté
Ô joie, de la perle raffinée
Ô joie, du tribut en partance
Ô joie, de l’accord juste scellé
Ô joie, vaste plage ensommeillée
Ô joie, fortune pleine et estivale
Ô joie, visage clair de l’éveillé
Ô joie, dans la splendeur du juste né
Ô joie, sentier solide à pas comptés.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ressources et dépendances
 
 
 
Bohême
 
 
 
Je revois encore ce bonheur, étendu comme un linge odorant à flanc de butte Montmartre, où le rire, frétillant d’aise dans son manteau léger, se mêlait à la tyrannie douce d’un désir à teinte d’aubépines.
 
L’échancrure d’une neuve fortune accordait ses gammes avec notre candeur d’apprentis, permissive à l’escapade de lueurs amicales, où s’orchestrait la fusion mentholée de nos rêves d’aventures avec la chimie exaltante d’une fête perpétuelle.
 
La ville argentique développait ses griefs, affamait notre impudence par ses ajouts d’enclume nourricière et d’amitiés incisives, banquets volages où festoyaient nos vices conquérants.
 
La grande parade des sentiments, à butée pharaonique, distillait son hypnose. Une ardeur de passion tendre, cousue d’étreintes et de fièvres bancales, s’épanchait dans la fumée âcre du tabac africain, le grésillement des vinyles.
 
Vapeurs dociles et ambulante félicité, mais aussi gréement porteur d’un jazz bâtisseur, qui régissait nos vies de convives rassasiés de son vaste labeur sonore, et donnait à nos nuits ce levain splendide où fermentaient de larges pensées, dans une cohorte de projets à tessiture de magnificence, qui maquillaient notre jeunesse de belles notes turbulentes.
 
 
 
Le poète
 
 
 
Le poète écope seul, dans l’antichambre de la mémoire, et manipule ses nacres corruptibles à la pupille dilatée.
 
Ses traits fiévreux comme des billes d’agates diffusent un étrange parfum, élixir de bois de rose et de pivoines, dans un style très élégant, bien que légèrement sarcastique.
 
Assignés à résidence par son imaginaire, des mots à l’étuvée organisent un banquet avec l’argent sale d’un jeu d’astreinte et de hasard ; les vers se répandent alors sur la page.
 
Son langage est fluide et abscons, parfois terrible, ponctué de douilles de balles caustiques, qui jaillissent par rafales, en guise de points de suspension…
 
S’il fait des phrases d’accoutrement et des rimes de file d’attente, il vinifie dans sa soupente de très grandes œuvres d’avenir, où étincelle son verbe de nanti.
 
Le poète est un multi-instrumentiste en mode songeur, qui ensorcelle les tragédiennes de mots ténus en ribambelle, comme un prophète roué, bardé de parques irritantes.
 
Il médite parfois sous les étoiles, vêtu de pollens sombres et de levain sonore.
 
Dans son jardin brûlé, le poète a soif d’invectives et de semailles, de complices d’holocauste et de stratégie divine.
 
 
 
Interstices de la souffrance
 
 
 
Je possède cet ustensile, accablé d’ombre et rémunérateur, qui fouette l’atoll de mes secrets les plus pudiques et favorise, d’une saccade brève, la beauté en gesticulation dans sa dynamique de princesse.
 
Il se défile parfois, quand ma vie, à l’imparfait de l’amour s’abandonne, buisson ardent de larmes au galop qui, sur mes joues, moutonnent.
 
Troubadour de ma dépendance, objet fécond qui colonise ma pensée de son humus inassouvi, il porte l’estocade d’une encre à préjudice, et fait allégeance aux muses qui brasillent dans la quiétude de l’instant révélateur.
 
 
 
Un frisson grandiose d’herbes folles…
 
 
 
Un frisson grandiose d’herbes folles et de tonnerre a nettoyé les combles hebdomadaires de ma folie ascendante.
 
Ronces orphelines, qui fouettez ma vie à perdre haleine, émancipez vos ventricules de mazout pour épouser une fois pour toutes le monticule théologique de mon désespoir.
 
 
 
L’esquive
 
 
 
Entends-tu l’ami jouisseur, l’ami guérisseur, qui va, parmi les promenades saccagées, marchander sa parole ?
 
Que cache-t-il dans sa sacoche, quelle honte infortunée filtre le testament béant de sa conscience en hivernage ?
 
Taraudé par son « je », il réfute la querelle et dissimule ainsi la maigreur de son aumône.
 
Bel artifice, pauvreté d’un geste en mal de raffinage, qui exaspère les sarcasmes et alourdit les maux.
 
 
 
Baromètre
 
 
 
À l’abri de toute ivresse posthume, pelotonné dans un maquis d’émotions au parfum de chiendent, l’éventail de son courroux alpestre doit se résoudre à la décélération vers les classes inférieures, bestioles monstrueuses, qui vont de-ci de-là, dans un maelström de fiançailles inquiétantes.
 
Voici un marchand de vin, accoudé sur une barrique, qui déblatère sur la crispation des vendanges, plus fragiles que des cornes d’escargot.
 
Il a un regard de fruit véreux et porte un collier de lune de miel à l’agonie, en guise de dédicace. Son héroïsme est d’un vieux modèle, qui harangue les cœurs d’homme au détriment des caresses.
 
 
 
Ce qui vient avec le sommeil
 
 
 
J’ai pris un gros silure mélancolique, au lasso pendant la sieste.
 
Son haleine de poker clandestin a effarouché mon bahut parisien, habitué au parfum délicat de litchi et de rose.
 
Malgré son décolleté audacieux et sa soif de jéroboam, nous sommes convenus de ne pas donner suite à cette mésalliance, insensibles à la rupture de jeûne de mon désir acariâtre, ouvert à la bagatelle.
 
 
 
Artifice de la beauté
 
 
 
Il se leva dans un grand rire extravaguant, sortit de son ornière maritime, son pas de serviteur obséquieux souriant aux oiseaux.
 
Dans le lointain, des colonies d’enchères prématurées stationnaient dans une corne d’abondance en acier trempé.
 
Il y avait des toits multicolores et des rideaux de fumée ; un courant d’air méticuleux déposait son glaçon d’idiot parfait dans les marais phosphorescents, qui jouxtaient le port contrarié, tout près des embruns domestiques.
 
« Ici, les rivières ont la musculature d’une barrière de corail », songea-t-il amusé.
 
Est-ce pour cela que la joute parfumée d’une volière sidérale, lui fit une si belle accolade ? Cela s’est déjà vu !
 
Qu’importe la distance, pourvu que cesse le marivaudage de ce banc de coquillage, qui perturbe sa digestion somnambulique.
 
C’est fatigué par une jeune femme en kimono, qui trafiquait un lot périmé de fioles sentimentales (sans doute pour éprouver sa précarité de nouveau-né), qu’il décida de travailler à l’inaction et s’assoupit, comblé, dans le corridor gazeux de sa proche banlieue.
 
 
 
Fontaine musicale
 
 
 
La nuit bleue se déploie inexorablement, dans toute sa splendeur de cachemire :
 
Son baudrier d’étoiles ferraille gentiment avec un grand saxophoniste à l’ondée permissive, dont l’acoustique sans noyaux patiente au parloir, encombré de notes musicales échevelées.
 
L’espace sidéral est guillotiné par le songe alangui d’un bugle, concentré sur son vol, mais l’habitude des tropiques nuit au tambour indocile, qui patiente dans une étreinte animale pleine de génie.
 
Il va falloir réagir à la secousse tellurique du contrebassiste facétieux à testicules d’albâtre, qui fait rougir les messieurs.
 
Soudain, la bouche tendre d’une métisse ânonne une mélodie sans pareille, reprise en chœur par de jolies lunes de rechange.
 
Pluie d’hommages pour la flûte traversière, qui rase de près les partitions divines et solo bref d’un hautbois famélique, dans une grimace de plumes et de bon miel, où macère la nocturne moisson.
 
Quand minuit sonne, la nuit a pris sa dimension de grand rivage, sans adversaire :
 
L’ivresse ménopausée du guitariste replie son aile de maraude, puis s’en vient courtiser l’étoile du matin, dans son émersion lente de prétendante en robe d’harmonie.
 
Le sommeil peut creuser sa tranchée, dans la mélodie claire d’une grande et belle harpe souveraine, gardienne de la récréation merveilleuse, à forte effluve de magnolia.
 
La félicité s’allume dans un bouquet de bambous inflammables.
 
 
 
Serial killer
 
 
 
L’hirondelle enfantine du matin s’effondre, dans un clapotis de baisers tendres et de graminées.
 
Sous sa paupière de métal, invisible à l’œil nu, un crime atroce, dans sa cécité inopportune gît, près d’une faiblesse en haillons.
 
La harangue d’un doryphore de cristal met le feu au troupeau de syrah docile, qui s’enivre en chantant.
 
La gourmandise flirte avec une épaule dénudée, puis s’acoquine dans l’abdomen excisé, d’une oie chauve mal embouchée.
 
Un couteau lèche sa blessure, dans un dédain de racaille tonsurée.
 
Une guêpe à taille chloroforme dynamite un vieux charme agglutiné sur sa bouée de sauvetage.
 
Point de liqueur aimable pour cette corde dévêtue, qui délibère et passe à table, avant de se pendre à la grande échelle enfarinée.
 
 
 
Bestiaire fou
 
 
 
En me promenant dans la campagne

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