Les poétiques nuages , livre ebook

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« Les poétiques nuages sont d’abord la fumée du tabac et son esthétique, puis ce sont les onze parties qui composent ce recueil abordant différents fonds et différentes formes. Donner un résumé de ce livre me semble très difficile. Je crains d’être maladroit pour cela, comme ces pigeons tentant, tout étau torturant toute tige de leurs plumes, d’obtenir du pain là où le généreux est puni. Ah ! que beaucoup peut se jouer cependant là-dedans ! J’essaie donc, en espérant qu’un mauvais résumé ne suffise pas à empêcher un goût pour l’ouvrage, comme j’espère qu’un poème jugé médiocre (mais que mon besoin de création se refuse à détacher de l’ensemble) ne fasse pas refermer le tas de feuilles en manquant la lecture d’un autre qui serait jugé exceptionnel. Du tabac, de la boisson, de l’amour, de la muse, de la vamp, de la souffrance, de la philosophie, de la politique, du lieu, du récit, de l’expérimentation, plein d’autres choses, il y a beaucoup dans mon recueil. Pour penser et pour contempler. Je ne voudrais à aucun prix que cette œuvre reste dans un tiroir. C’est des choses qui doivent être dites, c’est des sentiments qui doivent être exprimés, c’est des singularités qui doivent être tentées. »
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Publié par

Date de parution

12 février 2020

Nombre de lectures

0

EAN13

9782379792823

Langue

Français

Les poétiques nuages


Hugo Martin

2020
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
NUAGE PREMIER
 
Les poétiques nuages en eux
 
INITIATION AUX POÉTIQUES NUAGES
 
Tandis que l’émanation de mes cigarettes
Écrit de gracieux nuages,
D’anthracites, de volcaniques fleurs d’esthète,
 
Parmi l’existence, les ténébreux rouages,
De toute chose, athlète,
Mon encre rouge, sur le fort pâle rivage
 
Qu’est le papier, en fait des lettres aux sanglantes
Silhouettes. Dans mes tourments,
Une docile chouette à la danse enivrante
 
Cristallise le grand charme récalcitrant
Des états d’âme. Elle chante
D’un son pris, cassé, râpeux, grave et caressant.
 
Je me tue, je me tue par le tabac, tabac
Que j’aime tant pour la grise
Fumée qu’il produit, virtuose de la samba,
 
Poétiques nuages. La sombre marquise
Met la nuit noire en éclat
En faisant les yeux doux à la braise imprécise.
 
Novembre 2018.
 
 
SEPT MINUTES DE COMBUSTION
 
Le graphisme de la
Fumée, gracieux trépas,
Possède une esthétique
Incroyable, magique.
 
Quand je vais bien, je fume,
Nageant, pour le plaisir.
Quand je vais mal, je fume,
Noyant, pour me détruire.
 
La cigarette tue,
Lentement, comme la
Vie. À l’âme têtue,
Elle ouvre, en feu, ses bras.
 
Fumer c’est peindre un beau,
Magnifique, tableau
Romantique de soi
Se tuant dans l’éclat.
 
Avril 2019.
 
 
SAVEUR AMÉRINDIENNE
 
Premiers fumeurs, les peuples d’Amérique dont
Le monde fut, par les européens, volé
Utilisaient, pour communiquer, faire un pont,
Avec le domaine des esprits, la fumée
 
Du tabac. Et moi, je suis sur mon poétique
Nuage, en train d’écrire, fumant une blonde
Cigarette de laquelle des poétiques
Nuages émanent, me noyant dans leurs ondes.
 
Les fumeurs meurent prématurément ? De toute
Façon on meurt. Pourquoi acquérir plus de vie
Pour en avoir plus à quitter ? À grosses gouttes,
Mon sang coule sur un crâne qu’il démolit.
 
Qu’on me laisse m’enfumer, faire l’expérience
De cette esthétique, de ce désespéré
Romantisme, de ce plaisir, de cette aisance,
De ce grand héritage de peuples pillés.
 
Mai 2019.
 
 
VIVRE TUE
 
Vivre tue plus que fumer tue
Car les vivants sont plus nombreux
Que les fumeurs. Dans la cohue,
Tous les couloirs sont ténébreux.
 
Naître nous condamne à la mort,
Nous risquons à cent pour cent d’en
Mourir, avec ou sans effort.
Sur les tables d’accouchement,
 
On ne nous le rappelle pas,
On n’affiche pas en images
Les plus atroces des trépas,
N’impose pas le refrain sage.
 
Mai 2019.
 
 
LES NON-FUMEURS MEURENT AUSSI
 
La mort est un poison, mais un poison auquel,
D’avance condamné, on ne peut échapper.
Même en portant le plus grand soin à sa santé,
Un jour on tombe dans le néant éternel.
 
Alors à quoi sert de se priver de tabac
Pour un peu plus de temps ? sachant que plus on vit
Longtemps, plus on a de choses à perdre. La
Destruction est inévitable. Je garnis
 
L’incendie de flammes qui me plaisent. La vie
Est consumée par la fumée, par l’horloge, ou
Par un autre chauffeur conduisant vers le trou.
La privation n’arrêtera pas le taxi.
 
Juillet 2019.
 
 
CRAINTE BRUMEUSE
 
J’ai
En moi la peur de la mort mais
Je fume.
 
Brume
À part, est-ce paradoxal ?
À ça,
 
Plat,
Je réponds, dans mon sidéral
Écran,
 
Qu’on
Vainc ses peurs en les affrontant
D’un bond.
 
Mai 2019.
 
 
LA COMPAGNIE DE LA FUMÉE
 
La cigarette, c’est aussi un moyen
De placer de la fumée et une main
Devant un visage que je n’aime pas.
C’est aussi un moyen d’autodestruction
 
Avec un certain plaisir. Suivant mes pas,
Cerclant mes arrêts avec décontraction,
La fumée m’habille, la fumée me brûle,
La fumée me caresse, diffusant en
 
Ses volutes l’esthétique sans nous en
Lasser, enlaçant avec talent ma bulle.
J’arrêterai peut-être de fumer quand
J’aurai une femme attendant mon enfant
 
(Ce qui n’arrivera peut-être jamais).
Je ne vois pas d’autre raison d’arrêter
Pour l’instant. Je n’en suis donc pas au décès
De la sombre compagnie de la fumée.
 
Juillet 2019.
 
 
SÉGRÉGATION DES FUMEURS
 
Des hypocrites s’enrichissent sur les ventes
Du produit dont à côté ils boycottent les
Consommateurs. Connaissez-vous cette gluante
Nouveauté, le boycott des fumeurs ? C’est l’un des
 
Parfums du vingt-et-unième siècle. Des lois
Viennent empoisonner la vie de ceux voulant
Se détruire en paix, des lois créées par des gens
Rendant plus mauvais que la fumée du tabac,
 
Par la pollution, l’air, des lois dressant autour
Des fumeurs une sorte d’intolérants, à
Ce temps, propres. Les gouvernements de vautours
Se servent comme d’un grand prétexte de la
 
Santé pour ruiner les fumeurs alors que, sur
D’autres sujets, lorsqu’il s’agit de s’enrichir,
Ils ne se soucient que vraiment peu de tenir
Compte de celle des citoyens. La mesure
 
Du paquet de cigarettes neutre me donne
L’impression d’être sous une dictature à
L’allure immonde, à la sonorité atone.
Leurs nouveaux paquets tous pareils d’après leur loi
 
Et exempts d’esthétique s’accordent bien à
Leur idée d’interdire de fumer (tout en
Gagnant le maximum d’argent, évidemment,
L’air sérieux, sur la consommation de tabac).
 
Les hypocrites ministres de la santé
Occupés que par l’argent se succèdent en
Avançant toujours plus dans la dictature. Et
On propage une mode anti-fumeurs, pourtant
 
Une chose étant esthétique le demeure
Indépendamment des modes. Dans leur délire,
Certains vont jusqu’au point de parler d’interdire
La cigarette dans les films, leur grande horreur
 
De dictature veut même toucher à la
Liberté de création artistique. On veut
Nous retirer le droit d’apporter, d’offrir, à
Nos oeuvres la grande esthétique du somptueux
 
Graphisme de la fumée. Si ce cauchemar
Arrive, je devrai faire avec désespoir
Des films non-français, malgré l’amour que j’ai pour
Mon pays. On veut, se déguisant de bravoure,
 
Sauver la vie des gens mais surtout prendre l’un
De leurs biens les plus précieux pour des citoyens,
Leur illustre et emblématique liberté,
Liberté de se détruire mais liberté.
 
Juillet 2019.
 
 
GITANES, CAMEL, MARLBORO, TROIS FEMMES IMPORTANTES DANS MA VIE
 
J’ai commencé par ma Winston à douze ans, puis
Rencontré Marlboro suivie de Camel et
De Gitanes. Je suis resté fidèle à ces
Trois dernières. Partageant mon euthanasie,
 
Ma quinzième année d’existence fut teintée
De codéine et de bromazépam, garnie
De l’autodestruction du poète maudit,
Car j’avais quatorze ans lorsque je suis allé
 
Au collège sous l’emprise de ces substances.
Mes tiges ne m’ont fait aucune remontrance.
 
Juillet 2019.
 
 
LA STATUE AUX BRAS DE DESTIN
 
Souvenez-vous, gracieux poétiques nuages,
Cette statue si ténébre

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