Les Mots dansants , livre ebook

Marie-Paule Guillemard
Les Mots dansants
Billets d’humeur en rimes libres
é ditions Martin Guidel



Du même auteur

Confidences pour confinement , 2020

Les Mots passants
ISBN numérique 9782379796395 ISBN papier 9782379796388 © décembre 2020 Marie-Paule Guillemard
Illustrations : Alain Colliard



A Luc
A mes enfants
A mes petits enfants
A ma famille
A mes amis
A Alain et Colette


Illustrations
Alain Colliard, après des études de peinture et sculpture à l’école des beaux-arts, s’est orienté vers le journalisme. Reporter caméraman, puis rédacteur, curieux d’images, son métier lui a permis de voyager et de développer une acuité visuelle. Il se consacre aujourd’hui totalement à son art, la peinture.
L’auteur remercie Alain Colliard pour son amitié, sa confiance et sa générosité. Ses illustrations lui ayant été aimablement et gracieusement rétrocédées, hors droits d’auteur.


L’arbre
D’une graine, l’Arbre grandit
Avec le climat et la pluie.
Du sol, sa racine se nourrit
Il pousse et se fortifie.

Modeste, commence son existence,
Il faut des années de patience
Avant qu’il devienne immense,
Et assure à l’Homme subsistance.

Muni d’un tronc, comme un humain,
Ses branches représentent ses mains,
Porte feuillage pour s’habiller,
Dès que la saison va vers l’été.

Jeune, bien vite l’Arbre croît,
Devient adulte, mature et droit.
Son torse recouvert d’écorce,
Il s’allonge, s’épaissit, se renforce.

Il peut vivre isolé
Ou peupler une forêt,
Eco-système avéré,
Il est refuge de biodiversité.

Son rôle est de protéger,
Ecran au soleil ou aux gelées
Les insectes et champignons
En font un agréable compagnon.

A simples feuilles ou à fruits
L’Arbre est un fidèle ami,
Gratuitement il nourrit,
Sa présence nous réjouit.

Il respire, stocke du carbone.
Son bois, parfois il nous donne,
Prend part au cycle de l’eau,
Distribue ses végétaux.

Il peut être planté au vent,
En plein soleil, il est différent.
S’il pousse dans le potager,
Celui-là est un arbre fruitier.

Il en existe d’infinies variétés,
Vert ou couleurs mélangées
Chacune d’elles à ses secrets
Qu’il faut savoir deviner.

Souvent pièce maîtresse du jardin
L’Homme aménage autour, son quotidien
Ornement remarquable de longévité.
Nous sommes bien, à son pied.

Sa pollinisation par le vent se fait
Ou par la simple gravité,
Dissémination favorisée
Par des animaux, rapportés.

L’été à travers les fourrés
Vous irez vous promener.
De massifs en buissons,
Profiter de luxuriantes frondaisons.

Dans les cheminées, l’hiver
Il enchante l’atmosphère,
Bois mort, bois coupé
Votre corps, il vient chauffer.

On pourrait en parler indéfiniment
Tant il peut être étonnant,
Dire combien l’Arbre est important :
Il est la Vie assurément.



L’Arbre



L’amitié
L’amitié est un joyau
Accordée aux gens loyaux.
Elle a besoin de lumière,
Et aide souvent à y voir clair.

Elle n’exige rien en retour,
Se donne sans détour.
Elle est gratuite, éternelle,
Ne s’embarrasse pas de ficelles.

Elle est fragile et se construit
Dans le temps, elle s’épanouit.
De pensées se nourrit
Avec ménagement, s’intensifie.

Elle ignore la méchanceté,
Pousse dans la vérité.
Elle aime le pardon, la bonté,
En toute subjectivité.

Elle peut compatir, sans faiblesse
Elle aime l’autre, sans bassesse.
L’amitié est un allier sûr,
Rare, elle est pure.

Veilleuse, elle brille dans la nuit,
Mais rarement vous éblouit.
Fidèle et inaltérable,
Elle a le don d’être affable.

L’amitié vous tient en considération
Elle vous rend fort, sans modération.
Quand vous êtes en sa possession
Vous n’avez pas de déception.

Vous ne la dérangez jamais,
Complice avec vous désormais,
Elle vous écoute avec confiance,
Mais pas avec indifférence.

Ami d’enfance,
Vieille connaissance,
Sans limite son attachement
Fait de vous son confident.

Intime, elle est un jardin à secrets
Qui unit deux cœurs, même éloignés.
Elle ne demande rien pour eux,
Cherche juste à les rendre heureux.

L’Amitié est aussi tendresse,
Liaison libre, sans promesse
Dont l’esprit, la raison,
Restent fidèles, sans obligation.

Il y a l’affection de sang,
Celle qui unit des parents,
Nœuds sacrés, tissés de souvenirs,
Vécus ensemble avec plaisir.

Ce mot est parfois galvaudé
Aux connaissances, affublé
Mais véritable Amitié,
D’interruption ne connait.

Universelle, totale et stable
C’est une aventure incroyable,
Solaire et non exprimée,
Elle sait toujours se justifier.

L’Amitié est lien fort
Qui se moque du dehors.
Là où elle s’est formée
Personne ne peut l’empêcher.

Même quand elle semble fanée,
Fleur pas tout à fait brisée,
Un rien peut la raviver,
C’est l’Authentique, sincère Amitié.



L’Amitié


Le comique
Il a commencé par être humilié,
Et a décidé d’en faire son métier.
L’hilarité dont il a fait l’objet,
L’a incité à continuer.

Pitre, un peu cabotin
Il nous fait pouffer d’un rien.
D’abord pour lui, une punition,
C’est devenu de vivre sa raison.

Clown à caractère humain
C’est sans doute son destin.
Avec cœur et émotion,
Il nous distrait à sa façon.

Dos sur lequel le bâton s’aplatit,
C’est maintenant toute sa vie
Scènes burlesques à répétition,
Diffusées même à la télévision.

Anti-dépresseur plus ou moins bruyant,
Les rires l’aident souvent.
Dans toutes ses interventions,
Comédien, il nous donne une leçon.

Son air d’imbécile heureux
Provoque des éclats contagieux.
Mimiques faites intentionnellement,
Nous surprennent inopinément.

Engrenage, accumulation,
Effet boule de neige dans les expressions,
Il est le chouchou des bêtisiers,
Ne cesse de nous amuser.

Désopilant, le rire est relaxant,
S’esclaffer est apaisant.
Décharger les tentions c’est évident,
Déclenche des fous rires inconscients.

Son humour nous a ébranlé,
Améliorant la santé
Physique et morale, dans les faits,
Aidant à affronter des difficultés.

Il l’utilise avec précaution
Dans certaines situations,
Pour éviter de blesser,
Ou d’être mal interprété.

Pourtant avec les années
Cette méthode appliquée,
Véritable thérapie,
Sur lui n’a pas totalement agit.

Souvent triste et isolé
Quand le spectacle est terminé.
Le comique, grave désormais,
Reprend son existence, là où elle en était.



Le Comique


La star
Autrefois simple comédienne,
Le cinéma a fait qu’elle parvienne
En un rôle, au rang de star
Qui lui valut depuis, des égards.

Enfant plutôt jolie,
Elle chantait, dansait, épanouie.
Image de petite fille idéale
Elle a ému dans les salles.

Les projecteurs allumés
Le « Moteur » prononcé,
Dans la peau du personnage, se glissait
Comme si sa vie en dépendait.

Jeune femme devenue,
Reconnue dans la rue,
Meilleure actrice a été proclamée.
Au festival a reçu un trophée.

Entre chaque projection
Elle assurait la promotion
Du film dans lequel elle jouait.
Ses interviews étaient préparées.

Quand elle parlait dans les médias,
Jouait la comédie, même hors cinéma.
Son existence empreinte de répliques,
Elle se devait de plaire au public.

Séduisante, elle faisait la différence,
Sans pour autant y mettre d’arrogance.
Son succès était immense,
De même sa reconnaissance.

Sans intention de nuire
Ses amants elle a fait fuir.
Elle était tellement gâtée,
Trop de monde l’entourait.

Elle a connu la réussite,
Des hommes une nuit, sans suite.
Mais pour arriver, elle a bossé
Et subit tant de méchancetés.

Des gens jaloux et enragés
L’ont fait bien souvent pleurer.
Larmes depuis refoulées
Plus personne pour la consoler.

Un à deux tournages par an,
Pas le temps de faire un enfant.
Dans sa vie en mouvement,
Elle travaillait énormément.

Elle a commencé à vieillir,
Elle ne voulait pas partir.
Les rôles lui ont tant manqués,
L’heure arrivée de s’en aller.

Le cœur en vrille, l’œil mouillé,
Elle est venue les saluer,
Admirée, applaudie, félicitée
Une dernière fois, le rideau est tombé.



La Star