Le refrain des heures , livre ebook

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Le
refrain
des
heures /* Script */ /* Script */ /* Script */
Les Écrits des Forges, fondés par Gatien Lapointe en 1971, bénéficient
de l’appui financier du Conseil des arts du Canada et de la Société de
développement
des
entreprises
culturelles
du
Québec
(SODEC).
Illustration
de
couverture:
Marco
Paulo
Prado,
unsplash.com
Photographie
de
l’auteur:
Isabelle
Gauthier
Dépôt
légal:
premier
trimestre
2022
(papier)
                   
deuxième
trimestre
2023
(epub)
Bibliothèque
et
Archives
nationales
du
Québec
Bibliothèque
et
Archives
Canada
ISBN: 978-2-89645-427-3
(papier)
ISBN: 978-2-89645-457-0
(epub)
©
2022,
Écrits
des
Forges
992-A,
rue
Royale
Trois-Rivières
(Québec)
G9A
4H9  

Téléphone:
819 
840-8492
ecritsdesforges@gmail.com
www.ecritsdesforges.com
En
librairie:
Diffusion
Prologue
1650,
boul.
Lionel-Bertrand
Boisbriand
(Québec)
J7H
1N7
prologue@prologue.ca

Avec
la
participation
du
gouvernement
du
Canada

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JACQUES
GAUTHIER

Le
refrain
des
heures
/* Script */ /* Script */ /* Script */
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À
mon
père
et
ma
mère,
entrés dans la vie.
Et tels sont les désirs : dialogues à voix basses des
heures quotidiennes avec l’éternité. Et ainsi va
la vie – jusqu’à ce que des heures de la veille
s’élève la plus solitaire qui, souriant autrement
que ses sœurs, s’offre en silence à l’éternel.
Rainer Maria Rilke, Pour me fêter /* Script */ /* Script */ /* Script */
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Chansons
des
montées

Je
suis
le
servant
de
la
vie
secrète

Qui
en
vieillissant
sait
s’en
rapprocher,

Mais qui dès l’enfance en disait la fête.
Patrice de La Tour du Pin,
Une
Somme
de
poésie
I /* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
Jour
naissant
Tu
attendras
le
jour

avant
que
la
lueur
de
l’aube
nourrisse
ton
corps
arraché
à
l’aigreur
de
l’insomnie
Tu
goûteras
le
fruit
du
matin
la
verte
fraîcheur
de
la
vie
l’odeur
végétale
du
vent
dans
le
silence
de
l’aquarelle
Tu
sortiras
ailleurs
qu’en
toi
au
pas
à
pas
de
l’enfant
et
tu
lui
donneras
ton
nom
pour
qu’il
dure
jusqu’à
demain
Tu
l’ouvriras
à
la
lumière
quand
les
nuages
se
déchirent
pour
que
passe
un
peu
de
clarté
l’étincelle
des
commencements
Il
marchera
en
ta
présence

sur
le
chemin
des
heures
Il
est
né
pour
être
ravi

pour
garder
l’altitude
de 
l’aigle

11 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Il
suivra
le
soleil
ardent
où
tant
d’amants
se
sont
brûlés
Il
saura
que
ce
jour
naissant
est
le
premier
de
sa
vie


12 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Partir
J’ai
pris
la
tenue
du
hippie

après
un
long
sommeil

quitté
le
lit
de
Trois-Rivières
pour
un
aller
à
Vancouver
Mes
dix-sept
ans
en
poche
j’ai
hissé
sous
les
viaducs
une
voile
de
solitude  

flottant
d’est
en
ouest

Partir
une
seule
fois
sans
compter
les
jours
partir
à
perdre
cœur

le
temps
d’un
désir
Comment
pouvaient-ils
deviner
la
quête
que
je
menais
à
pied

à
travers
les
lacs
et
les
plaines
les
Rocheuses
et
leurs
berceuses
J’ai
trouvé
mon
pays
au-dedans
carré
de
sable
de
l’enfance
j’ai
marché
sans
cligner
de
l’œil  

au
son
des
pas
et
des
feuilles

13 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Partir
une
autre
fois
sans
laisser
de
traces
partir
à
fendre
l’âme

le
temps
d’une
route
J’ai
suspecté
les
apparences
tiré
le
rideau
sur
l’invisible
habit
tenu
mes
morts
à
bout
de
bras
vitrail
illuminé
de
torches
funèbres

Je
conjure
le
sort
au
vieux
port
frontière
qui
s’absente
du
regard
l’odyssée
verticale
commence
rendez-vous
de
ma
délivrance
Partir
une
dernière
fois
sans
regret
d’amour

partir
à
bout
de
souffle

le
temps
d’un
baiser


14 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Marcher
Errer
par
les
campagnes
à
l’affût
des
bêtes
disparaître
en
silence
à
l’appel
d’autre
chose
 

Braver
la
pluie
torrentielle
qui
défait
les
nids
prendre
enfin
la
faux
effluve
du
foin
coupé

Franchir
l’enclos
du
temps
l’envie
d’éteindre
les
lueurs
des
villes
à
la
portée
des
lèvres
S’effacer
comme
l’enfant
dans
son
livre
d’images
courir
avec
les
rivières
enlever
les
écorces
Boire
l’eau
la
plus
pure
du
ruisseau
oublié
surprendre
le
colvert

à
l’extrémité
de
la
clairière

15 /* Script */ /* Script */ /* Script */
À
la
brunante
Te
souviens-tu
de
mon
désir
croisant
ton
ombre
à
la
brunante
quand
un
suaire
de
silence
recouvrait
la
première
neige
Que
de
sentiers
à
dépister
avant
d’entrevoir
ta
maison
que
de
forêts
à
traverser
avant
d’atteindre
ton
absence
Amour
qui
naît
amour
qui
vient
es-tu
de
l’autre
côté
du
versant
en
dessous
des
choses
ou
derrière
le
décor
au-dedans
des
hommes
N’oublie
pas
ces
instants
troublants
des
rendez-vous
à
la
brunante
où
la
passion
mettait
en
cage
les
cœurs
volages
pour
l’hiver
Que
de
secrets
à
découvrir
avant
la
blessure
des
mots
que
de
combats
à
revêtir
avant
la
tendresse
des
corps

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