Le fleuve à vif , livre ebook

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Le
fleuve
à
vif /* Script */ /* Script */ /* Script */
Les Écrits des Forges, fondés par Gatien Lapointe en 1971, bénéficient
de l’appui financier du Conseil des arts du Canada et de la Société de
développement
des
entreprises
culturelles
du
Québec
(SODEC).
Illustration de couverture:   Le fleuve à vie, montage
de
Katia
Lemieux
Dépôt
légal:
quatrième
trimestre
2022
(papier)
                   
deuxième
trimestre
2023
(epub)
Bibliothèque
et
Archives
nationales
du
Québec
Bibliothèque
et
Archives
Canada
ISBN: 978-2-89645-426-6
(papier)
ISBN: 978-2-89645-469-3
(epub)
©
2022,
Écrits
des
Forges
992-A,
rue
Royale
Trois-Rivières
(Québec)
G9A
4H9  

Téléphone:
819 
840-8492
ecritsdesforges@gmail.com
www.ecritsdesforges.com
En
librairie:
Diffusion
Prologue
1650,
boul.
Lionel-Bertrand
Boisbriand
(Québec)
J7H
1N7
prologue@prologue.ca

Avec
la
participation
du
gouvernement
du
Canada

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KATIA
LEMIEUX

Le f leuve
à
vif

Page-titre /* Script */ /* Script */ /* Script */
Dans un pays tranquille nous avons reçu la passion du
monde, épée nue sur nos deux mains posée. 
Anne Hébert in Mystère de la parole ,
Poèmes
1960
L’eau fut toute sa fortune: fille de pêcheur de morue, fille à
matelots, puis femme de pêcheurs d'huîtres et d'éperlans.
Femme de ménage, aussi qui achève sa vie à genoux devant
son seau, les mains dans l’eau. 
Antonine Maillet, in La Sagouine   (Lémeac, Mtl, 1971)
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1
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/* Script */ /* Script */ /* Script */
Cette
ligne
au
loin

cette
ligne
d’horizon
trouble
te
retient
hors
l’image
dans
un
temps
où
va
ta
fuite
la
cadence
de
tes
hanches
fugace
balancement
et
la
fatigue
du
soir
contre
le
ciel
étale

courbe
l’indigo

une
cité
de
présages
vient
de
naître

ouvre
dans
l’invisible
de
l’instant

âme
suspendue
te
guide
l’œil
oblique

racines
morcelées

tu
poursuis
ta
quête

le
passé
convoque
la
vérité

9 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Les
papillons
d’or
au
champ

poudrés
de
blé
tachetés
de
noir
s’élèvent
loin
devant

les
papillons
étirent
leurs
ailes
striées
de
jaunes
d’ocelles
pourprés
de
pollen
leurs
pattes

leurs
mandibules

comme
si
la
saison
se
souvenait

me
rapprochait
de
toi
lorsque
dans
ton
regard

tes
yeux
ombrés
s’éclairaient

s’apprivoisait
à
l’instant
le
bonheur


10 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Ce
que
je
peux
imaginer
revient
me
hanter
ployés
sous
le
fagot
mes
membres
mon
corps
entier

revivent
les
visions
l’esprit
épuisé

des
notes
aiguës
s’entrelacent

s’arriment
à
l’écoute

le
cœur
aux
angles
se
déchire

devant
les
heures
creuses

étouffe
ma
poitrine
balancent
en
moi

ces
lambeaux
de
toi

détachés

11 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Le
sentiment
n’est
pas
le
premier
signe

dans
le
tunnel
se
meuvent
les
goules

ma
bouche

poussière
de
rien

ne
peut
dire
ce
que
réduite
au
silence

les
mots
engloutis
me
dévorent
mangent
la
parole-douleur
vierge
de
bleu

ton
visage
sur
écran
dévoile
les
faits
tus

rapproche
le
sens
images
parcellaires
surgissent
en
mémoire

reviennent
en
force

la
flamme
des
augures
retourne
les
cendres  

disperse
les
débris

fouille

remue

actionne
le
sens

12 /* Script */ /* Script */ /* Script */
M’envahit
le
doute

malgré
les
présences
fondamentales

la
certitude
des
anges

et
le
songe
au
long
cours
va
vient
revient

vague
devant
moi
ton
air
dévasté

comment oublier ?
tu
plaides
le
choix
de
taire
une
sentence

sous
tes
paupières
meurtries

s’effrite
ton
sourire
culmine
ton
regard
assiégé
dans
le
sillage
tes
pensées
s’esquivent

entre
gestes
et
non-dits

13 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Tu
sortiras
le
présage
de
tes
lèvres

les
dépouilles
d’oiseaux

comme
si
rien
ne
pesait

des
égarements
extatiques
sur
ton
front

sur
tes
lèvres

abusent
les
mots
mystifient
les
doutes

couleur
blanchie
de
l’écru
mes
yeux
échouent
à
lire
dessus

le
sens
énigmatique
du
premier
matin

jusqu’à
l’ultime
moment

tant
de
choses
insolites

venues
de
toi
remplir
les
courants
d’air
frais

14 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Les
fleurs
de
nuit
exhalent
leur
parfum
enclavent
le
sommeil
de
fantasmes
illusoires
activent
le
mirage

tes
boucles
dans
le
partage
des
nuits

la
brise
du
soir
sous
ta
robe
claire

c’est
là
que
tout
commence

que
tout
revient
tu
agites
des
mains
ovales

dans
l’affolement
des
levers
arraches
au
ciel

les
ailes
tourterelles

le
feu
au-dedans
manège
en
douce

ta
grâce
et
l’abandon

l’âme
touchée
pupilles
dilatées

j’observe
l’événement

se
hisse
le
sentiment
déjà
là

15 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Tu
investissais
l’espace

l’élan
charnel
vers
la
grève
la
mer
en
pulsation

le
littoral
disposais
les
meubles
trop
pauvres

colorais
les
murs
conjurais
les
jours
maudits

on
dit
aussi
je
remplissais
les
jattes
profondes

moulées
par
tes
mains
en
solitude

les
seaux
décorés
de
hampes
claires

parmi
les
fleurs
au
matin
épanouies

décimées
déjà
le
soir
venu

16 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Femme
de
traverse

ta
lassitude
épique
devant
le
fleuve

creuse
le
bleu
sous
tes
yeux
dans
la
nuit
chavirée

les
rituels
t’exposent

avec
acharnement

attendre
l’eau
des
pluies

engagée
jusqu’à
l’espoir

tu
serais
l’humeur des sables affligeait mon courage

de
feuillages
en
plants

accablée  

je
ratissais
le
sol

ton
cœur
palpitait
dans
tes
doigts
tes
mains

que
je
tenais
serrées

pour
ne
pas
me
perdre
dans
la
tempête

la
nuit
descendue

Petite fille ne pleure pas  
tu
disais

17 /* Script */ /* Script */ /* Script */
Le
hasard
tracasse
le
réel

claque
la
peine
aux
côtes
le
vent
ébranle
le
silence
mine
le
climat
des
possibles

révèle
à
distance
raisonnable

jeux
interdits

la
marée
ravine
d’heure
en
heure

l’eau
profonde

exhume
les
épaves
la
chronique
dérive
vers
l’oubli

ajourne
certaines
données

énumérées

paraissent
sans
recours
ne
disent
rien
qui
soit
justice


18 /* Script */ /* Script */ /* Script */