140
pages
Français
Ebooks
2015
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Publié par
Date de parution
22 décembre 2015
EAN13
9782312039381
Langue
Français
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Date de parution
22 décembre 2015
EAN13
9782312039381
Langue
Français
Le chant du Troubadour
Mebkhout Beghdad
Le chant du Troubadour
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03938-1
Préface
Lorsque la muse séduit le troubadour, l’inspiration aux noces s’invite…
D’une étreinte subtile, Maître plume s’arrime, jette son ancre et féconde les pages vierges, de rimes parfois rebelles, amoureuses de mots passion.
Suite à Homme poète derviche , recueil aîné d’une longue lignée de poèmes à venir, Beghdad Mebkhout se donne et s’adonne à la musique des mots, fait valser les émotions.
Fidèle à son étant, il abreuve de son inépuisable verve.
Sa libre expression, peu académique aux dires de grincheux, a trouvé sa cour.
Humaniste
Conteur de rêves
Magicien des mots
Avant tout, profondément humain.
De ses tempêtes intérieures, il cisèle les mots.
Il est à l’expression poétique ce que le vent est au désert sculptant les dunes.
Ses pensées tels les grains de sable tourbillonnent au gré de ses tourmentes intérieures et se posent, magiques paysages…
Brigitte Thomas
M ON POÈTE TROUBADOUR
Il erre dans les méandres de son âme
Cueille les roses au désert de son cœur
Les offre à ceux en manque de larmes
Dont la source a perdu son ardeur
Il mélange le suc de son amour
À l’eau de ses pleurs amers
Y plonge sa plume du jour
Pour éclairer la nuit en jachère
Il retient sa mémoire en étal
À la page où brillent les étoiles
Quand le crépuscule n’a pas fini de boire
Le flamboyant festin avant d’échoir
Il rehausse l’éclat de la lune dans sa lueur
La décore de ses verbes lumineux
Pour qu’elle rayonne au ciel de la peur
De ne pouvoir résister à la neige des cheveux
Il pêche des perles au fond des mers
En fait des colliers de belles sirènes
Pour orner le cou des Ève de la terre
À la passion du Cid pour Chimène
De sa lance aiguisée par sa lime
Il terrasse la solitude des reclus
Des profondeurs de l’ego intime
Les tire vers le firmament des élus
Sa voix retentit sur la lande calme
Où la brise de l’aube épouse le simoun
Pour l’éduquer en alizé aux ailes palmes
Qui nagent là où É ros séjourne
Il a appris de la délicate rose
Qui enseignait à ses bourgeons,
L’art de plaire en étant close
Il en a fait le chant de son argent
Il a dompté le tonnerre et l’orage
Les mute en murmure d’une mère
Où meurent les élans de notre rage
En sanglots détruisant les écluses de pierres
Il a su du silence de l’oubli
Que le cri s’étouffe sous ses averses
Lorsque l’oreille tombe en chablis
Sur un sol hurlant de détresse
Il prédit des visions en rimes
Au credo de l’amour en quête
Qui élève le cœur vers ses cimes
Où la noblesse couronne sa tête
Le poète habite chaque être
À lui de le laisser émerger
En écoutant la mélodie des Maîtres
Qui gémit en poèmes à la flûte du berger
L ES MOTS
Tel le pur cristal
Il y a des mots
Dont l’écho s’immisce et s’étale
Et se brise en éclats de sanglots
Des mots si douloureux à coter
L’être se rebelle sous leurs assauts
Le mépris en est l’essence mijotée
D’une haine vêtue en cerceaux
D’autres qui pansent les blessures
Dont l’âme se nourrit
C’est l’amour qui sourde en murmures
Et la tendresse qui guérit
Des mots bâtards démons salopards
Sortis des racines de l’insulte
Leur sève est un poison qui égare
L’esprit sur les chemins de l’inculte
Quelques uns au cachet secret
Que les ombres tissent au noir
L’initié se garde de les encrer
Dans une apparence qui se laisse voir
D’inlassables mots répétitifs
Pour nous dompter en robots
Ils s’impriment avec un désir abusif
Une lâcheté qui se vêt au beau
Des mots polis qui se disent
Matin et soir tous les jours
Une banalité qui perd sa devise
Pour le bon plaisir du bonjour
Mais les mots sont là et ailleurs
Parlés écrits chantés pleurés
C’est le seul moyen à toute heure
De nous dire notre bon gré
É CRIRE
Écris crie pleure et délivre-toi
De tes silences et de l’amer des jours
Tout être arrivé à l’écorchement du vivre
Se réfugie dans ce dernier recours
Écris tes larmes au cri de tes douleurs
Avec des mots dénudés de leur écorce
Laisse parler ton cœur sans pudeur
Tu sauras alors tes limites et tes forces
La vérité est nue la nôtre est cachée
Sous notre paraître voulu et aisé
Creuse ton cœur au risque de le fâcher
Tu verras ton reflet sans image biaisée
Écrire est aussi une vive blessure
Qu’on s’inflige pour extraire notre haine
Reconquérir notre écoute et nos murmures
Aux flots d’une encre qui sent notre haleine
T OI MA MUSE
Je suis heureux de t’avoir
Même en ombre dans mon esprit
Serein dans le secret de mes avoirs
Où tu règnes sur les verbes de mes écrits
Tu es là en être qui m’habite
L’absence flouée n’a plus de ronces
Dans mes silences où je médite
Je te parle comme une présence
Les gens de raison me reprochent
Cette folie cette vue de l’esprit
Remplir de vide ses poches
Est un non-sens sans crédit
Pourtant j’écris sous ton regard
Je sens la caresse de ton amour
J’ai dompté ton absence et son dard
Pour en faire la poésie de mes jours
J’erre souvent sur tes traces
Je t’appelle dans l’inspiration dévêtue
Je retrouve les traits de ta face
Dans le blanc des pages en noir vêtu
Qu’importe la folie d’aimer
Et les limites qu’impose le réel
Ma plume sous tes vents sait gommer
Et réécrire le vécu à ton sel
Tu es ma muse mon icône
Ma compagne dans les pas du poète
En Ève tu fuis et tu te donnes
Telle une mer qui éveille les cris des mouettes
É CUME
Muet dans le silence
Sourd de l’écoute
Étouffé par l’absence
Tu es là crevant le doute
Monologue de fou
Sans paroles bouche close
Résonance qui avoue
Tendresse en moi éclose
Errance de plume
Sur pages et sillons
Des mots s’allument
Dans un cœur carillon
Ma main caresse et touche
L’ombre de tes cheveux
Une soie qui danse et se couche
Folie d’un désir qui te veut
La nuit me recouvre
D’une voile tendre mère
Œil fermé te retrouve
Écume d’un cœur mer
La lune me regarde
Dans mes rumeurs sans bruit
Sage elle se garde
De rire d’un rêve sans fruit
J E PENSE À TOI
Au bout de mes ailleurs
Où ralentissent les heures
Dans un murmure du cœur
Je pense à toi
Marchant au souffle errant
L’esprit délie ses rangs
Sur ta voie se rend
Je pense à toi
Tes yeux me guident sûr
Avec des teintes pures
L’œil perd son air dur
Je pense à toi
Le vent chante ton nom
Au rythme doux menant
À tes lettres sinon
Je pense à toi
Miroir de ton visage
Reflet sans âge
Émois en hommage
Je pense à toi
Même dans tes oublis
Souvenance de tout chablis
Aux creux de mes replis
Je pense à toi
Mémoire qui se laisse boire
Le jour la nuit le soir
Absence sans devoir
Je pense à toi
Appel qui ne se fait pas entendre
Le silence se met à vendre
Ses ombres crues et tendres
Je pense à toi
Dans un lieu sans forme
Où les cœurs ne dorment
Le temps unit ses sommes
Je pense à toi
J E T ’ AI …
Je t’ai donné
L’âme de mes rires
En épices fredonnées
Au chant du désir
Je t’ai vendu