Montréal, l’art brut, Claude Gauvreau, les Automatistes, Riopelle et Le Malheureux magnifique. Paris, les cadavres exquis, Marcel Duchamp, les Dadaïstes, Prévert et Les Vacances de Hegel. Aussi, un tout petit peu, Andy Warhol, Jackson Pollock et Allen Ginsberg.
Tel est le vrac d’influences dont se réclame Paul Laurendeau dans ce florilège de petits chants de joie. Mais la muse sublime, le flux d’inspiration direct de ce recueil de poésie vive, ce sont les petits objets, les collages, la gouache, les crayons feutre, les mannequins, les hiboux de terre cuite, les bancs de parc empiriques, les sculptures de rue, les masques en papier mâché, les petites poupées de papier ou de toutes autres matières, les choses qui traînent sur nos étagères, devant les livres qu’on entend toujours relire un de ces jours.
Les vers sont coupants, irréguliers, parfois langoureux, rarement symbolistes, le plus souvent joyeux, ironiques, narquois et chantants. L’ouvrage est écrit à 90% en français, à 10% en joual… Plus descriptif que narratif, plus pictural que musical, à mi-chemin entre un manifeste sur l’Art et un parti pris des choses néo-figuratif, ce recueil place l’objectif dans l’angle désaxé que dicte la poésie concrète. Dans L’hélicoïdal Inversé, Paul Laurendeau nous sert cent cinquante petits moments autonomes et savoureux, comme le seraient cent cinquante petits objets familiers que l’on tirerait d’un grand coffre vieux de cent ans tout juste, pas une seule minute de plus.
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