L’éloge des mots , livre ebook

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Si on parlait du Recueil de Poésie de Lomnava, ‘L’éloge des mots’.. . . Ce recueil est une allégorie à la force des mots. . . Une ode sur l’union de ces quelques lettres sans lesquelles la communication telle que nous la pensons ne saurait exister.
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Date de parution

01 août 2024

Nombre de lectures

2

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

LOMNAVA L'ELOGE DES MOTS
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A toi cher Mot, Qui dans ton champde lettres bouclées, ma tant offert. D’ouvrages àl’endroit,poèmes àl’envers, Jouer avec toi fut toute une expérience Façonnant l'être, libérant ma conscience. Je suis ton serviteur, cuisinant tes recettes Cette œuvre est tienne, que ton éloge soit fête !1
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DECOCTION D  es petites lettres naissent de grands mots. Du simple proverbe à la messe des idéaux. Hiéroglyphes chantants, en silence ou à tue-tête. Un livre souvre, et un monde apparaît. Ungoût s’offre à soi, enfant dun mot, enfant dunephrase. Le verbe se conjugue, une conversation appa-raît ; seul ou engroupe, en silence ou enparlant.  A première vue, rien de plus banal, les mots sont utilisés à chaque instant, pour décrire un objet,pourpartager une sensation, une idée, une invention. Pour articuler une volonté, mettre en forme tout un rapport singulier au monde. Donner du sens à sapropre existence. Ilya des mots, ilya des concepts. Ilya des tyrans, et ilya desprophètes. L’éloquence des hommes et des femmespo-litiques, maîtrisant le vide et sejouant de son chant, soulevant les foules et faisant du néant, la col-lectivisation des espoirs ou des peurs. Tisser une toile au-dessus dugouffre, agencer les lettres, or-ganiser le souffle, et unephrase naît.  Ilya des ouvrages vieux,pieux, et des institutions usantparfois de symbolespour enchaîner les âmes, se servant des motspour asservir les coeurs, et usurper la liberté du mot Sacré. Du vide se crée unephrase. Dunephrase, se crée une chanson, chantée ou lue seule, àquelques-un.es, ou à une pléthored’individus. Ceci, le temps dun court instant, ou traversant le temps et lespace, les siècles et les époques. Le Verbe et la corde vocale sont lesprit et le corps liés, reliés, unis main dans la main. Manifestant l'ouvrage de l'instantprésent, habillant de mots ce moment.  Architecte du néant, fils de labsurde, le motpeut créer n’importequelle forme désirée. Il peut libérer, comme asservir. Mais le choix nestguère aisé, lorsquune Société a fait de loubli, une nation. Loublique chez lHumanité, tout nestque symbole,ycompris cespropres mots. Les de-vises, les encresposées sur les feuilles depapiers, nommées impôts, devoir, chanson, ordonnance, thèse, essai. Nos conversations sont des chansons, dont ténèbres, obscurité, sont lorigine, et pour-tant, les voilà créatrices d’échanges, d’idées, dimages, de sensations, inspiration. Donner du sens, voici un desgrandspouvoirs du mot. Unpouvoir créateur, mais aussi destructeur et dictateur. Dans un mondeparallèle, lesguerresqui ont lieu sur Terre sont desguerres de discours. Entre optimisme etpessimisme, entreguerre etpaix. Entre rassemblement et séparations, entrepont et murs. Cest pourquoi, il existe dans chacune des têtes humaines, la source des premiers combats. Ces concepts, ces désirs collés etprojetés au langage du Je, créés de toutepiècepour articuler, agencer un rapport au monde, ces mots dont le sens et les définitions sopposent en soi. Le bien est le rival du mal, le grand et lepetit, le blanc et le noir, et tant dautres. En soi, des conceptsphilosophiques sopposent aux désirs concrets,présents, réels, et cesquelques exemples ne sontqu’unéchantillon, de ceque les mots sont capables de façonner en notre sein. Les mots ont des frontières, tandis que notre na-turepremière est libre comme limaginaire, vide de sens, omniprésente, universelle. Les mots créent un labyrinthe dans notre tête, et complexifient le chemin entre elle et le coeur. La simplicité étant pourtant une des clefspour être enpaix, les mots, àl’image des sociétés complexes, faisant lapolo-gie de lapensée, érigée en maîtresse dun rapport au monde(réduisant ainsi toute une sensibilité, toute une réelle intelligence, à ce petit pan du corps, quest la tête), ont peu à peu érigés cette-der-nière en tyran, enœuvre autonome, un monstre ne servantplusque lui-même, déraciné, égaré et éloigné de sa nature véritable,quest son étreintepaisible envers la vie.  Si lon regarde un verre deau, etque lon se ditque cest un verre deau, cela ne semble être que cela, et rien dautre. Si lon regarde ce verre, en indiquantqu’il est une œuvre de Picasso, le re-gard sera tout autre, et rechercher le sensqua voulu donner lartiste, se ferapresque mécanique-ment, au nom de l’étiquette «œuvre d’art»,plus ouverteque les mots définissant les objets dits « ordinaires». C’est bien, dans cet ouvrage, cet écart qui nous intéresse. Comment passer de lordi-naire àl’extraordinaire. Comment ouvrir les mots, les utiliser contre eux-mêmes. Casser les parois,
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effacer laprison des définitions. Libérer lapensée, la rendre transparente comme du verre, en utili-sant le Verbe, architecte du vide,pour le mettre au service de lui-même. Autrement dit, comment passer dune pensée complexe, fruit dune société complexe, à une pensée ouverte, aérée, mise au service de l’essence de l’être, et de la contemplation. Transparence et chemin vert, et ligne droite entre la tête et le coeur. Ainsi dans cet ouvrage,pas àpas, des trous seront faits dans laparoi enfer-mant les mots,jusqu’à tenter l’impossible : faire dunepensée fermée, circulaire, un livre ouvert.  Verdir les mots. Les ouvrir. Les décortiquer. Les vider de leur substance. Un mot, c'est un chant, une vibration. Une mélodie, et une résonance en fonction du sens ingérépar le corps(au sens physique du terme : le mot douleur créequelque chose en soi. Le mot bonheur aussi). Un mot n'existe pas en temps que tel, et pourtant, par ses combinaisons, ses phrases sont capables de nous faire vivre une sensation. Une tension existe alors : comment utiliser les mots,pour s'en affranchir, utiliser leurpropre sens,pour s'en défaire,pour les vider de leurs concepts ? Tout est unequestion d'architecture, de direction. Cette-dernière, c'est un allé simple vers l'abysse, le néant, le Dehors des mots. La nature, l'observation, la contemplation, l'écoute, le silence, tout cequi a un lien avec le vi-vant, le ressenti, l'instinct, est mis en avant, passe avant le mot. Ce-dernier devient alors au service du vivant. Et voici soudain un nouveau et dernierparadoxe soffrant à nous dans cette démarche : le momentprésent, océan de linforme et de linnommable, dénué de sens, et dont chaque concept hu-main nestquegrain de sable, et face à lui, unepetite bulle nommée Je, au royaume du Verbe, arche, vecteur, toile d'araignée de tout un univers invisible fait depensées, d'images, de lois de causes et deffets. Comment mettre les mots au service du moment présent ? Mettre limaginaire au service du réel ? Peut-être en alignant tout ceci au service du silence et de l’écoute? Peut-être...  Voici donc cinqchapitres, destinés à comprendre ceque sont les mots, à identifier leurspou-voirs dans notrequotidien,puis às’en affranchir etjouer avec eux. De lOrigine àl’Eloge, lapoé-sie,pont du rationnel àl’irrationnel, de lapensée aux sens, fait de chaque mot, chaque lettre, chaque espace entre les signes et les lignes, la célébration et le mariage de l’abîme avec lui-même. Ainsi, puisse chaque son, chaque sens, chaque mélodie,être l’éloge des mots, incarnépar une infiniegrati-tude et amour envers la poésie. Mais même cette œuvreest à entièrement remettre en cause. Car tout comme le reste, tout ceci fut créé de toutepce. C’est une architectureparmi tant dautres, arti-ficielle. Ayant ici donné du sens àl’absurde. Et cest celaqui est merveilleux. Ce néantqui sorga-nisepour créer du vent, un souffle, un monde. Jai tenté de créer un miroirpermettant de mettre le vide face à lui même. Pourpermettre deffleurer, ressentir,percevoir cequi est, à la fois au coeur et au-delà des mots. Encenser le Verbe, cest encenser le souffle, le chant. Enfin, dans cet ouvrage, l’écoute et le silence ont été marqués au fer rouge,pour être imprimés dans lesprit, etypresser lejus des ressentis. Permettre aux têtes récalcitrantes deperce-voir cequi ne sepensepas, mais se ressent, se vie uniquement. Par manque deprofondeurs, cer-taines sociétés nous désaxent. Voici uneproposition de réalignement, une rectification. Une tenta-tive de retourner les mots, les mettre face à eux-mêmes. Les utiliser pour les mettre au service de lAilleurs, ce monde derrière la fenêtre. Unparadoxe deplus,pour une direction originale ou origi-nelle, au choix. Jouer avec labsurdepour tenter de créerquelque chose. Apartir de rien etqui ne tient à rien. Etqui pourtant, créequelque chose. Perdus ? Alors, rien de mieuxpour entamer un nouveau chemin. « A la conquête des mots ouverts »
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L’ORIGINE
Le logos Au commencement cest une soupe, un mélange Tout sytrouve, indifférencié, toutyest. Pas de temps, despace, de source ni de Gange L'idéepasse, aux tréfonds trépasse,puis renaît. Ceci nestquun Je, ou simplejeu dune origine Singularité, ou conscience d'un soi. Qui façonna alors les premières parois Première bulleà enfanter : l’être androgyne. D’elle, de lui, une femmepuis un homme naissent Lespremières divisions, deux eaux troublées. Des mots, des concepts et une essence oubliée Premières distinctions, sourires disparaissent. Au commencement dune vie, cest un langage Qui met en forme larchitecture et volonté. L’esprit façonné comme toile daraignée Languepour des repères, de la chair auxprésages. Articuler lespensées, images, les mots Créer des espaces entre le bas, le haut. S’agencer un rapport au monde, aux autres, soi Le développement du Je sous notre toit. Un moi,qui, sidentifiant en tempsque tel Est alors condamné à souffrir dans sa chair S’il oublie le vide, étant sa source, son sel Que la langue fait vibrer un Je imaginaire. Enfance Petit être se lève, et apprend à marcher Poussant commeplante, tête dans les étoiles. Tant dequestions, mystères inavoués Imaginaire et sensations levant les voiles. Fleuraison degoûts, un monde sensoriel De multiples couleurs, des bruits et des odeurs. Un bouquet de vie, et l’énigme dune fleur : Quel est ce Je tant entendu, ce motpluriel ? Petit êtregrandit, un Moi, son architecte Façonne un monde fait d’idées, etpréférences. Fait dimages, rêves, cauchemars qui se délectent Vasequi déborde, métaphore d'enfance. Les mots mis en place, circulent les idées
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Laparole structure lapensée, un rapport, A soi, l'autre, rêves endormis, éveillés Je et les mots, tout un chef dorchestre depuis lors. Education et SociétéSociété, un vivre ensemblequi se cherche Chaque seconde, la paix sen va ou se dépêche. Nous rencontrant souvent timidement, un voile Recouvre lapudeur comme le font lespoils. Dans sa recherche, nous déposant dans un moule Cartes didentité, normes, droits et devoir. Qui du Je ou du Nous,qui de loeuf ou de lapoule ? A commencé à vivre, est le reflet ou le miroir ? La Société nous tient, nous maintient en elle Famille, mariage, nom, vie sédentaire. Drapeau, nations, divisionsplanétaires Le métissage en devient un excès de zèle. Dans le moule, nous nous copions, c'est l'instinct Humain, à la fois troupeau et loupsolitaire. La différence difficile, car en sous main Standardisés : shabiller dune même paire. L’individualisme est à un âge d’orNourripar nos mots, nos frontières en essor. Nourrissant lentre soi, le Je devant les autres Dans l’éducation, comparer est l'apôtre. Comme hiérarchiser, classer, diviser A l’école, être meilleur est valorisé. On cultive la compétition à tout va Oubliant qu’écraser l'autre, c’est s’écraser soi.L’individualisme, structure d'intérieur Au langage diffusant toute une culture. Histoires et habitudes de même nature L’esprit des langues met en mot rires etpleurs. Langage collectif La langue des sportifs, la langue des marchés Les expressions douvriers ou de bourgeois. Langue de droite, la langue des oubliés Les mots de lajeunesse, ou des anciens rois.
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Accents dune région, motsgéographiques Phrases,paroles, les chants fédérant ungroupe. Langue dune ethnie, pays, lunion magique De mots en commun, nouspartageons une coupe. La Tour de Babel en métaphore filante Par delà tous les âges l'image est vivante. La langue fédère, et est une identité hicule d’idées, transmissions depensées. Langue, architecture humaine Mettant en tension, telle une toile daraignée Les noms et les formes, lesgoûts et les idées. La langue, lapremière architecture humaine, Créatrice de cohérence, un monde interne. Ceci en préférence, là, un camion Ceci en concept, cela, une émotion. Distinguer et définir, créer des frontières Si une langue est fermée, nulle autre manière. Les mots façonnent, conditionnent le regard Ainsi, le monde estpluspetitquil nyparaît. Le prix à payer, car vivre ensemble, à bien des égards Peut être chaotique : lesprit baigne dans labstrait. Les mots sont une bulle Parler avecquelquun, nepoint entendre le reste Concentré sur les images, aupoint doublier Que leau du bain est chaude, le sablier retourné Ou la petite araignée posée sur la veste. Les mots font circuler les idées,phrases naissent Les bras sarticulent, cordes vocales chantent. Des aigus aux tonsgraves, des courbes etpentes Bulle hypnotique, les Autres disparaissent. Dans une conversation, cest labstraction Quiprend le relais sur la contemplation. La concentration dans un circuit fermé Auxparois et sens unique, un monde inversé. Enfermant une émotion dans une phrase Comme rirequi s’émeut, s’endort ouqui sembrase. Enfermant un raisonnement, un début, fin Ou encore un bout dexistence, nommé « main ».
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Toujours, les mots sont orientés vers l’intérieur De l’océan aux bulles, puis du verre d'eau au Je. Parler, la boucle infinie, des drames auxjeux Condamnant le réel à se trouver ailleurs : Dehors. Seuls les mots ouverts invitent au silence La limite de laparole laisseplace à l’écoute.Hors des mots, incertitude, mystère,présence L’esquisse de réponses, indéfinissable route. C’est l’être.La langue, monnaie d’échange de l’humanitéUngrand écart entre le verbe et le réel Entre lepapier et le chiffresgribouillés. D’une esthétique en noir et blanc au sens donné L’étiquette argent, impôt. Oupour la rime : violoncelle. On ditque largent rend une humanité folle Projetantjusqu’à l'absurde sesplus hauts désirs. Ce nestque du métal ou dupapier, un bol Que les mots remplissent dimages en élixir. La langue, cette énergie fluide a trouvé En la monnaie, un véhiculeperméable. L’être humain, si facile à duper, courtiserFlûte et charmeurs de serpent lont enlisé dans le sable. La langue est la toutepremière des monnaies Elle fait échanger idées, émotions. De lesprit aux corps enlacés, desguerres,paix D’un claquement de langue s’érige ou non, desponts.D'un monde intérieur à un autre, la voix Et des corps articulés tentant de se comprendre. Cherchant lepoint communpour nepoint syprendre La langue commune désirée, larche entre les Moi. Signes et symboles, idéauxpartagés Mimiques copiées entre amis, même sans le vouloir. Devenir,parler comme les vies côtoyées Où cellesqui nous inspirent às’enémouvoir. Le langage, unpont entre les choses invisibles et le réel.Le besoin de cohérence
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La structure des Sociétés, archaïque Nous révèle un secret des plus magnifique. Monde si vaste, imaginaire sans limite Hors et dans chaquepensée, un vide simite. Lepouvoir de créer tout un scénario Créer limage désirée, taillée sur mesure. Tant despaces ! Hélas, si ce vide est vu de haut Peur nousgriffonne tel un livre plein de ratures. Pire encore ! Ou mieux, selon le regard choisi Hors de notre tête, le monde est bienplus vaste. Pas de nom,pas de règle, ni même de caste Loin des mots, portes ouvertes vers linfini. L’empathie face à ces deux refletsque nous sommes Société et individus, unpoint commun. Créer une cohérence interne, unepomme Croquée par tous, ou imitée par le dessin. Les infinités du chaos sont bien tropvastes Pour tous nospetits corps tant enproie aux désastres. L’existence, chaos organisé, harmonieux L'oeuvre du désordre, leau embrassant le feu. La Société est très fidèle à nous-mêmes : Petitepart degratitude,grandepart de violence. En copie, elle trouve en nos corps tous sesgermes Petitepart depaix, etgrande dose d’intolérance. Imaginaire sans limite, besoin de structure Entre le réel et lapensée, une fissure. Leprésent et des illusions démasquées Offrent une cohérence où le Je est libéré. Oui, avoir besoin dune architecture interne Est normal, nous sommes constitués ainsi. En faire l'apogée de lapensée en berne Être en chaque chose et acte, incarner la vie. Naissance de l’écritureUn Dieu, un astre, une créature des rêves Au crâne céleste, chevelure étoilée. Une douche stellaire, deau de ciel et de sève Perte capillaire, quelques boucles envolées. Tombant sur Terre sous forme dinspiration Collées au sol, les signes de labstraction.
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