« L’Élève c’est celui qui s’élève »
Le poème est un chemin par une interrogation profonde. C’est ce que nous mène à dire le recueil de poème de Malik Duranty l’auteur. Lui qui est à la fois sociologue, artiste-auteur et pawoleur. Il vit à Fort de France en Martinique. D’où, il rencontre la diversité des gens de son pays, en le parcourant du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en quête de rencontre, entretenant la relation.
Ce recueil est le fruit d’un dialogue d’une pérégrination intérieure entre l’auteur et des élèves de collège et de lycée, des aidants familiaux, des acteurs sociaux, des animateurs, des enseignants, des éducateurs. Le fruit d’un dialogue en lui-même, issu d’un partage avec tous...
Ce recueil nous amène à un cheminement tendant de réifier cette assertion qui lui sert de titre « l’Élève c’est celui qui s’élève ». Oui tout au long de la vie nous cheminons vers l’élévation. Et c’est cela qui est particulier avec ce recueil : qu’elle que soit l’âge, le genre, la catégorie sociale, l’origine ethnique, géographique, philosophique et spirituelle de celui qui l’aura entre les mains. Les poèmes lus à la suite, ou en quinconce d’un choix laissé à une ouverture spontanée sans y penser du recueil, vous parleront. Vous vous poserez des questions, et vous vivrez en le traversant, un cheminement rimant avec questionnement.
Écrit selon la Culture Martiniquaise et Caraïbéenne, ce recueil est un véritable objet d’évasion qui laisse augurer à de bonnes trouvailles. C’est une autre façon d’appréhender l’esprit d’un pays, d’une ère géographique à la particularité d’une dignité conquise et d’une humanité magnifiée
L’auteur est à un passage fort intéressant de la vie et de l’existence. À savoir l’entrée de la quarantaine, augmentée de sa condition de père, de son parcours d’engagé dans la société, de son cheminement oscillant entre science et art, tant d’éléments qui nourrissent son besoin de transmission et de son appropriation de ce qui lui est transmis pour faire une proposition de témoignage de ce qu’est l’école de la vie, nous menant à être ce que le monde a besoin d’être.
C’est donc un recueil de poèmes à lire et partager, ouvrant à des conversations qui seront riche de ce que chacun témoigne en sincérité comme l’auteur lui-même.
Une réponse à l’Élève, l’Apprenti-Sage qui demandait à savoir son attente, le temps de sa patience ; quand un Arbre Ancien lui répondit : « Quelqu’un plante une graine. Dès lors, il suit sa croissance tous les jours, puis de temps à autre. Il finit par le laisser fondre dans un paysage habituel. Lui qui perd le mouvement, au regard de ce planteur, oublieux de ce qu’il agit sur son alentour. Un jour, l’arbre de la graine est là. Comme, la graine fut au regard du planteur, elle est en corps l’arbre. Il est l’arbre fertile et il porte des fruits. Le planteur en cueille un, et le goûte, savoureux, acidulé ; il hume l’air, la bouche pleine de nannan, pour en amplifier le goût. Il savoure quand lui revient la scène du jour où, il planta la graine pour devenir planteur ; et là, il en mange le fruit. Et par ce geste, il fait de cet arbre: un Arbre de Vie. Ahlala, un arbre pousse et, c’est à ses fruits que l’on reconnait sa valeur, celle qui déjà était là, dans la graine. » Voilà donc une idée de la révélation, ce qui veut que nous cultivions en nous les graines de ce que nous sommes. Et, peu importe le stade de notre croissance, fondus dans le paysage habituel de notre quotidien, nous vivons et croissons, en nous se verra toujours la graine ; elle qui finit par faire des graines elle-même. Car, elle ne vit pas au profit du planteur. Elle vit de le nourrir. Patience.
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