GUERRE , livre ebook

Marie-Paule Guillemard
Guerre
é ditions Martin Guidel


Marie-Paule Guillemard, de la même auteure
Confidences pour confinement , 2020
Les Mots dansants , 2021
Les Mots passants , 2021
Les Mots givrés , 2021
Les Ani-mots , 2022
ISBN numérique 9782379798696 ISBN papier 9782379798689 © juin 2022 Marie-Paule Guillemard Couverture : création d’Emmanuelle Guillemard


A Luc, mon mari A mes enfants et petits enfants A ma famille A mes amis A ceux que la guerre terrifie.


« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien dire » A. Einstein « L’humanité devra mettre fin à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l’humanité » J F Kennedy


GUERRE
Les oiseaux ont fui,
Ils n’ont pas aimé le bruit
Des bombes qui ont détruit
Les rues et maisons du pays.
Femmes et enfants
Prennent la route à présent.
Ils partent abandonnant
Leur quotidien, leurs rires d’avant.
Ils laissent aussi leurs pères
Qui restent faire la guerre
Pour défendre leur terre,
Prisonniers dans cet enfer.
Pourquoi tout démolir,
De quoi veut-on les punir ?
Que vont-ils devenir ?
Ont-ils un avenir ?
La contrée ravagée,
La population immigrée,
De quoi veulent donc hériter
Les dirigeants assoiffés.
Ces véritables opprimants
Pour épargner plus d’argent
Vont gagner un désert fumant
Vidé de tout habitant.
Un peuple de plus sacrifié
Pour des fourbes, la volonté
De demeurer et de dominer
Un monde qu’ils devront quitter.
Car la vie n’est qu’un prêt
On ne l’a pas pour l’éternité.
Le chaos et la mort laissés
Par le combat pour la liberté.


PORTRAIT ou PORC TRAITS
Ses yeux perçants et immobiles
Evoquent ceux d’un crocodile.
Cet homme au visage d’acier
N’a pour personne moindre pitié.
Aucune émotion ne transparait
Sur cette physionomie figée,
Faciès inexpressif, traits lissés
Par quelque chirurgie liftée.
Prunelles froides, regard aiguisé,
Un sourire à peine esquissé,
Révèlent une profonde cruauté,
De l’ironie et une grande fierté.
Glacial, comme le climat où il vit,
Solitaire, inflexible, plein de mépris.
Il se délecte de la peur qu’il provoque,
Insensible au chaos dont il se moque.
Il devient l’ennemi numéro un,
Soucieux de lui seul au quotidien.
Il se fiche des êtres humains
Assouvissant son propre destin.
Il montre au Monde sa monstruosité
Et n’a pas un instant hésité
A déclencher les hostilités
Pour assouvir sa volonté de dominer.
Implacable il veut aller jusqu’au bout,
Mettre un peuple à genou.
Vladimir, Voldemort,
Celui qui apporte la mort !


LEUR GUERRE
Le ciel est rempli de fumée,
Femmes et enfants évacués
Dans des trains surchargés.
Les hommes eux sont restés.
Les familles sont séparées
Avant qu’un assaut soit donné.
La capitale est partiellement encerclée
Milliers de gens dans le métro, confinés.
Le Président russe les a menacés
Par une ambition démesurée.
Chaque vie est en danger,
Eux réclament dans leur pays l’unité.
Des bombardements ont ravagé
Des maisons et des quartiers,
Nombreux individus déplacés,
Au seuil de la grande pauvreté.
Les civils ont décidé
De ne pas capituler.
Ils se sont constitu és en armée
Pour défendre leur liberté.
Beaucoup d’entre eux seront tués.
Ils savent être sacrifiés,
Mais ils refusent de céder
Leur terre et de l’abandonner.
Aidés par des pays étrangers
Ils demandent à se faire assister,
Mais personne ne veut entrer
Dans cette guerre déclarée.
Logistique, armes et denrées
Près d’eux sont acheminées,
Sans l’intention de provoquer
La fureur d’un homme isolé.
Il serait prêt à exterminer
La totalité de l’humanité
Par mépris et par fierté
S’il s’y voyait acculé.
De la bombe nucléaire avisée,
Aucune contrée n’ose s’immiscer
Dans ce conflit soudain amorcé
Par un offensif et féroce forcené.
Une population opprimée
Sera bel et bien sacrifiée.
Même s’ils sont terrifiés
Unis, ils sont fiers de résister.


MA GUERRE
Une bombe a explosé.
Mon quartier est dévasté,
Nous n’avons rien à manger
Seul le combat est envisagé.
Sur la terre gelée
De ruines tapissée
Des immeubles ravagés
Et des corps à enterrer.
Un fusil m’a été confié
Je devrais sans doute tirer
Pour nous défendre et résister,
A l’envahisseur ne pas céder.
Je n’ai plus ni maison ni foyer
Ma famille a été décimée.
En leur mémoire je combattrai
Même si ma vie je dois sacrifier.
Un couloir humanitaire
Je n’en ai rien à faire,
Je ne veux pas quitter mon pays.
Je veux me battre pour ma patrie.
Femmes et enfants nous ont quittés
Entassés dans des wagons bondés.
Au destin on les a confiés
Pourront-ils être accompagnés ?
Larmes sur leurs joues mouillées
Nous les avons abandonnés
En espérant ainsi les sauver.
Quelqu’un en aura-t-il pitié ?
Combien de familles endeuillées
Devra-t-on un jour dénombrer
Attaquants et attaqués
Leurs sangs seront mêlés.
Je suis un civil volontaire
Je dois apprendre à faire la guerre.
Mon métier était de soigner
Pourrai-je encore ici l’exercer.
Par la haine, galvanisé
Je me battrai pied à pied,
Même sans toit, sale et brisé
Pour retrouver notre Liberté.


TA GUERRE
Comment te confier la douleur
Qui me ronge d’heure en heure
Devant l’horreur et le malheur.
Mon amie, que tu dois avoir peur !
Je connais ta détermination
A défendre ta nation.
Tu en as fait une mission
Pour vaincre cette déraison.
Je sais que tu t’es engagée
Comme soignante pour lutter
Avec ton peuple massacré,
Que c’est aujourd’hui ta priorité.
Nous avions tant espéré
Et imaginé ton pays libéré.
La démocratie à votre portée,
Possibilité d’enfin vous exprimer.
La paix que tu as tant désirée,
Nous en avions souvent discuté.
Vous en rêviez, pensiez y être arrivé,