Elle roule, la plume de Jean Raghouber… Elle suit les dédales des rues, flâne dans les carnavals, suit les visages, se rappelle des corps et de leur tendresse cachée et endurante, remonte le cours du temps pour se remémorer les passés asservis et enchaînés… Elle roule, suit les voies de la souffrance et de la fête, retient les gestes et événements du quotidien, rappelle les zombis… Elle roule en pays de Désirade et de Guadeloupe, parle en français et se fait créole, délie les nœuds du passé pour n’accepter plus qu’une seule soumission: celle à l’aimée. Sous les paupières, la nuit des siècles passés dans la folie de l’homme. Mais aussi les réminiscences qui éclosent, la mémoire qui fait son travail, l’imagination qui couve… Sous les paupières, il y a les ténèbres, mais aussi cette attente de la lumière, l’envie de poser le regard sur ce qui est cher, de se refléter en l’autre… Sous cette mince couche de peau, tout autant les cicatrices du passé que le contact réclamé… Les larmes de peine et de bonheur retrouvé, chantées dans un recueil à l’identité guadeloupéenne embrassée et éclatante de sagesse.
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