Mon village au cœur rouge , livre ebook

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2021

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Tranches de vie, tout en poésie




Une balade, tout en poésie et en finesse, sur les traces du passé et les méandres discrets d’une longue adolescence qui ont conduit l’auteur dans le monde des adultes. Avec, comme seul bagage, son lot d’expériences, de joies, de désillusions et de souffrances.


Un adieu à l’enfance et un hommage sincère à une commune rurale devenue terre d’asile. Une ode à la mémoire de ces villages français, qui virent le sang et l’or couler sur leurs terres, menacés par l’oubli, le spectre du déclin, et qui tentent aujourd’hui de renaître de leurs cendres.


Dans ce village au cœur rouge, le parfum du passé n’a jamais été aussi savoureux.



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Publié par

Date de parution

15 juillet 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782381536873

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Mon village au cœur rouge
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Gérard Coste  
Mon village au cœur rouge

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Déjà paru :
 
Le Bonheur est dans Longpré – 2018 – Nombre7 Éditions
 
 
 
Retrouvez-moi sur internet :
https://www.ecritsetmotsdits.com
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Quand vous voyagez à l’intérieur de vous-même, les courants vous entraînent fatalement vers votre enfance et vous risquez fort de retrouver des souvenirs qui vous feront perdre le chemin du retour.
Jacques Poulin
 
 
 
 
 
 
J’aime ces promenades solitaires, par tous les temps, dans les méandres du souvenir.
Pierre Reverdy –Le livre de mon bord (1948)
 
 
 
 
 
Oui, partout elle est bonne et partout elle est belle,
Notre terre de France aux mille aspects divers !
Belle sur les sommets où trônent les hivers,
Et dans la lande fauve à l’araire rebelle,
Belle au bord des flots bleus, belle au fond des bois verts !
 
Belle et bonne aux coteaux où la vigne s’accroche,
Et dans la plaine grasse où moutonnent les blés ;
Bonne dans les pâtis où les bœufs rassemblés
Mugissent ; bonne encore aux fentes de la roche
Où les oliviers gris aux figuiers sont mêlés ! …
 
Elle est douce au vallon où joua notre enfance
Et dont l’esprit toujours reprend l’étroit chemin ;
Douce ou l’on nous connaît, où l’on nous tend la main,
Douce où dorment nos morts, douce où l’on a d’avance
Marqué la place où l’on ira dormir demain ! …
 
Extraits de « Terre de France » de François Fabié
 
 
 
Préface
Dans « Le Bonheur est dans Longpré », je portais un regard empreint de nostalgie sur mon enfance vécue dans un village paisible, discret, éloigné des tumultes qui agitaient la France dans les années 50.
Une enfance arc-en-ciel, peuplée de violettes, de safrans des pays et de pavots des champs.
Une enfance douce, sucrée, aux saveurs de fruits rouges, de jus de pommes pressées, et de chocolat chaud.
Une enfance parfumée aux odeurs pénétrantes de foin fraîchement coupé, de paille et du grain des blés d’or engrangés. Aux effluves distillés par l’alambic cuivré.
 
Une tranche de vie rythmée par les rentrées scolaires, par le temps des terres nues attendant les semailles, ou des sillons dorés par les divines moissons.
Une époque en un lieu, où l’instit, le curé, restaient les références, les forces de l’ordre moral d’une jeunesse docile et encore malléable.
Une circonstance fâcheuse voulut que nous quittions le Longpré de mon cœur, celui qui m’a vu être et lentement devenir. Ce fut un déchirement mais aussi un espoir. Depuis plusieurs saisons, l’envie d’un monde plus vaste, mystérieux et moins sage, envahissait lentement mes plus intimes pensées.
 
 
« L’adolescence est le passage entre le monde donné de l’enfance et l’existence d’homme à fonder », écrivait Simone de Beauvoir en 1948 (L’Amérique au jour le jour).
 
 
Mon « Village au cœur rouge » fut celui du passage.
Du rêve à la réalité.
Dans le monde du mal-être, de la quête empressée de l’émancipation.
Le monde des premières fois et des prises de conscience.
Dans ce monde flou, brumeux, peuplé de jeunes pubères.
Le pays de l’or rouge m’a ouvert grand ses bras et guidé, patiemment, dans la sphère des adultes.
Longpré-le-sec, Amance.
Leurs terres ont fait mon corps.
Leurs habitants, mon âme.
Les souvenirs choisis que je leur ai dédiés seraient bien peu de chose s’ils n’avaient pour dessein que de me mettre à nu.
Ce sont leurs paysans, ouvriers, artisans ; leurs sages, leurs innocents ; leurs mères et leurs commères, leurs piliers de bistrot, les forçats du boulot, que j’ai mis en avant.
Un hymne aux villageois, au peuple de la terre que « les gens de la ville » me semblent mal connaître et mépriser parfois.
 
 
Ce peuple des campagnes, j’en possède l’ADN. Il m’a donné l’amour de la nature vivante, capricieuse et sauvage, des arbres et des oiseaux, des fleurs et des ruisseaux. Il a fait « l’homme de sciences » et, surtout, de conscience !
 
 
 
 
 
 
 
 
À ma famille.
À mes copains, amis.
Aux villageois d’Amance.
Au peuple des campagnes.



 
 
1. Le jour le plus long
C’était un vendredi.
 
Je n’avais pas treize ans.
En provenance de Vendeuvre, le car de ramassage pénétrait dans Amance et, trente secondes plus tard, se garait à deux pas de la ferme Lutrat.

Sur le trottoir d’en face, bottée de caoutchouc, une jeune femme attendait, visiblement inquiète.
 
« C’est ta mère ? » lança, dubitatif, un camarade de bus.
À peine dissimulé, ce doute dans la question me mit dans l’embarras. Était-ce son air très jeune ou son « look » de vachère qui le rendait perplexe ?
 
Ma mère avait trente ans. Ses longs cheveux bouclés tombant sur ses épaules, son petit air poupon, lui donnaient, il est vrai, l’apparence d’une jeune fille, tout du moins bien plus jeune que la plupart des mères des enfants de mon âge.
À cet instant précis, sa présence m’agaça. J’étais bien sûr le seul à jouir du privilège d’un accueil maternel !
À mon grand désespoir.
Dix heures plus tôt
Les douces exhalaisons de mon chocolat chaud avaient, ce matin-là, perdu de leur arôme et ses vapeurs sucrées embrumaient mes pensées. J’n’étais pas dans mon bol !
La cuisine était vide et ses murs renvoyaient la voix de Marguerite. Comme un effet d’écho. La table et quatre chaises restaient, dans la maison, les tout derniers témoins d’une histoire achevée.
 
La grange et la cour basse, les anciennes écuries et les soues à cochons, les cabanes à lapins et le grenier à grains, presque tout était vide. Ne restaient que les vaches qu’il avait fallu traire. À l’ancienne. À la main. Des vaches qui, quelquefois, se montraient réticentes et renversaient le seau en donnant du sabot ou jouaient de la queue comme un coup de fouet, violent, aussi inopiné que l’était le coup de pied.
Elles seraient les dernières à quitter le navire.
 
Un parfum d’abandon enveloppait la ferme.
Une désertion forcée par un propriétaire dépourvu de scrupules qui refusa, tout net, de renouveler le bail ! Face à l’inattendu, et malgré les suppliques d’un Tatave aux abois, fallut se résigner.
Les Patrons durent partir.
Dix-huit ans de labeur et de lente construction, des mois de défrichage pour que des terres incultes agrandissent le domaine de surfaces cultivables, tombaient dans le néant.
Il fallut, à la hâte, trouver un affermage. La tâche fut difficile, mais le hasard aida.
Le beau-père de Tatave apprit par son bailleur qu’une ferme se libérait sur la commune d’Amance.
La ferme des Dauvet. Une vraie planche de salut. Une arche de Noé sauvant de la tempête, veaux, vaches, cochons, couvées.
 
Cet exil imposé condamnait, par là même, nos parents à les suivre. Nous dûmes déménager.
 
Pour ma sœur et pour moi, ce vendredi d’avril libérait des fragrances de sentiments étranges.
C

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