Mon COLOC... mon crush interdit ! , livre ebook

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Lila Collins
Mon coloc... mon crush interdit !



ISBN : 978-2-37652-778-7
Titre de l'édition originale : Mon coloc... mon crush interdit !
Copyright © Butterfly Editions 2022

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des évènements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et évènements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des évènements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-778-7
Dépôt Légal : mars 2022
14032022-1215-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com

« Le plus bel amour est celui qui éveille l'âme, et nous fait nous surpasser. Celui qui enflamme notre coeur et apaise nos esprits. C'est ce que tu m'as apporté. »
N’oublie jamais, Noah
Prologue



— Non !
Le cri du cœur. Je ne veux pas. Hors de question. D’un œil hagard, je fixe mes parents, espérant qu’il s’agisse d’une plaisanterie.
Assis en face de moi, sur leur immense canapé en cuir blanc, ils commencent sérieusement à me courir sur le haricot. Je n’ai qu’une envie, me lever de ce fauteuil et aller m’enfermer dans ma chambre. Ils ne méritent pas mieux après le sale coup qu’ils sont en train de me faire.
— Ma chérie, commence ma mère, laisse-nous t’expliquer…
— Écoute… je te promets que nous n’avons pas pris cette décision à la légère, renchérit son partenaire de crime.
Shirley et Carl Mayfair, unis à toute épreuve. L’image du couple parfait. Indestructible. Entre eux, ce n’est jamais gris ou noir. Non, le blanc domine. Ils se soutiennent toujours. Si je poursuis ma réflexion un peu plus loin, je pourrais même supposer qu’ils se sont choisis à cause de leurs traits physiques communs. Grands élancés, blonds aux yeux bleus. Un putain de cliché de magazine californien… Maintenant, je vous laisse imaginer à quoi je ressemble… ou plutôt à qui. Depuis que j’ai perdu quarante kilos à la suite d’un régime drastique et un entraînement sportif conséquent, je n’ai pas gagné pour autant une grosse confiance en moi. Mes rares copines cherchent juste à me rassurer, quant à mon physique soi-disant parfait, après les terribles années lycée que je viens de vivre. Bref, ça, c’est une autre histoire… Revenons-en à ma famille. Mon grand frère, Josh, mon aîné de six ans, reste un cliché à lui tout seul. Quaterback émérite, il vient de signer à Denver, chez les Denver Broncos. Le Super Bowl s’ouvre à lui, et la fierté de mes parents avec.
Moi dans tout ça…
— Vous n’aviez pas le droit de prendre cette décision sans m’en parler, tranché-je, impassible.
Je rêve ! Comment ont-ils pu me trahir de la sorte ? Moi ? Alors que malgré trois ans plus que chaotiques, j’ai réussi à gagner ma place à l’université de Californie, à Los Angeles ? Ils savent que je reviens de loin. De très loin. Plus que personne, j’ai besoin de mon indépendance. Josh l’a eue à l’époque, non ? Dirigeants d’une chaîne d’agences immobilières à travers le pays, ils n’auraient qu’à appeler l’un de leurs directeurs californiens et le tour serait joué !
D’ailleurs, en parlant de mon frère…
— Josh est au courant ?
Les deux traîtres s’échangent un regard entendu. Génial…
— Forcément qu’il l’est, en déduis-je. Cette fille, je ne l’ai pas vue depuis des années ! Et puis, c’est l’une de ses amies du lycée ! Elle…
Je ne trouve même pas les bons mots tellement je suis dépitée.
Apeurée.
— Justement… il s’agit d’une personne de confiance, affirme ma mère. Sa scolarité a été exemplaire. Comme nous te l’avons dit tout à l’heure, la semaine prochaine, elle démarre comme avocate dans une grande agence à Los Angeles. C’est pour cette raison qu’elle emménage aussi dans cette ville. Elle ne pourra qu’être un très bon exemple pour toi.
— Je ne veux pas devenir avocate ! tenté-je le tout pour le tout.
Mon rêve, ils le connaissent. Je veux écrire. Pour un journal, devenir auteur de mon propre roman, d’un scénario… peu importe. Mon but ultime se résume en quatre mots : vivre de ma plume .
— Ce n’est pas la question, soupire mon père, las. Et tu le sais très bien. Nous nous inquiétons pour toi. À juste titre. Amelia sera d’un grand soutien. Dans les coups durs, elle saura te conseiller, t’épauler. Nous lui faisons entièrement confiance.
— En gros, si je résume, je dois aller vivre chez elle, que je le veuille ou non. Elle vous rapportera mes moindres faits et gestes.
Je lève des yeux écœurés dans leur direction. J’ai guéri. Même si mon médecin dit que l’on ne se remet jamais vraiment de cette maladie, je me sens neuve. Mieux que personne, ils peuvent le voir puisqu’ils vivent avec moi ! Ils ont traversé d’horribles moments à mes côtés… Tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Comment peuvent-ils s’imaginer que je suis la même qu’avant ?
— Pour m’épanouir, j’ai besoin de ma liberté.
— Tu es libre, Lucy. L’appartement d’Amelia ne sera pas une prison. Au contraire, tu t’y sentiras bien.
Je les toise, l’un après l’autre. Quoi que je dise ou fasse, de toute façon, la bataille est perdue d’avance.
Il me reste une option : leur avouer la vérité. Leur confier que Noah, le petit ami de ma future colocataire, le meilleur pote de mon frère, représente le détonateur de tous mes ennuis.
Mais ça, je ne le peux pas. Ce serait pire que tout, ils me garderaient ici, enfermée, pour l’année à venir.
Et puis, ce n’est pas comme s’il vivait à Los Angeles. Aux dernières nouvelles, il bosse à Seattle… Le revoir n’est donc pas à l’ordre du jour.
Enfin, pour le moment. Comment vais-je réagir quand mon regard croisera à nouveau le sien ? Car, que je le veuille ou non, ce moment finira bien par arriver. Il viendra la voir, elle . Il me faudra lui faire face.
À lui, mon crush interdit, celui qui m’a presque envoyée dans la tombe…
1


Noah

Pile ou face.
Pile, je continue mon job emmerdant pour lequel je ne suis pas fait. Je me lève chaque matin, sachant d’avance que les heures à suivre seront terriblement douloureuses… et ennuyantes. Gérer des divorces, des maris volages, des femmes délaissées, des mioches en pleurs, je sature… Six mois que j’ai été embauché dans un cabinet important de Seattle, six mois que je ronge mon frein. En gros, ma vie actuelle se résume à quatre mots : Je. Me. Fais. Chier.
Face, je joue le tout pour le tout. Je rappelle mon agent – enfin la nana botoxée qui cherche à m’obtenir un rôle dans une série débile –, lui demande des nouvelles, et ne la lâche pas. Je démissionne, je vide mon appart’, je m’achète un billet simple et je rejoins mon ex à Los Angeles. Puis, avec mes maigres économies, j’essaie de réaliser mon rêve : percer dans le cinéma. Devenir acteur.
Je vous vois venir, c’est cliché. Mortellement cliché. Sur une échelle d’un à dix, la chance que je réussisse à me faire repérer dans un casting atteint difficilement le moins un.
En gros, si je suis mon instinct, je me tire une balle dans le pied. Surtout que personne n’est au courant de mes projets… cinématographiques. Mon rêve de gosse est en train de devenir mon pire cauchemar. D’une part, parce que je dois me rendre à l’évidence : je ne percerai jamais. D’autre part, car, si, par miracle, je devais décrocher un rôle… comment faire passer la pilule à tous mes proches ? Surtout avec mes antécédents…
Sans même parler du fait qu’Amelia piquerait une crise de nerfs. Cette fille, je lui dois tout. Après mes erreurs de jeunesse – auxquelles je ne préfère pas penser dans l’immédiat –, elle m’a remis sur le droit chemin. Mes parents lui sont reconnaissants à vie. Pas étonnant qu’elle reçoive toujours, de leur part, un plus gros cadeau de Noël que moi. Sans elle, je dormirais probablement en taule à l’heure actuelle. Ou dans un cercueil. Donc, revenir avec mes maigres économies, sans projet professionnel sérieux… ça ne va pas le faire. Lui demander de m’héberger, encore moins.
OK, on a rompu sans se faire du mal. On s’entend même plutôt bien. De là à me tendre la main pour que je reprenne tout à zéro, il y a un grand pas. Énorme, même.
Mais, cette vie… je n’en veux plus.
Si je poursuis mon train-train, je virerai dépressif avant la fin de l’année. Mon ex – qui est accessoirement restée ma meilleure amie – veut-elle me voir mal ? Non. Préfère-t-elle me sentir heureux loin d’elle ? Probablement.
Qui j’essaie de convaincre, hein ? À part moi, je veux dire… Bonne question…
Des amis, je n’en ai même pas ici ! Sans parler de la pluie… Je suis certain qu’il y a plus de précipitations dans ce trou à rats en un mois qu’en une décennie en Californie. Donc… mes arguments sont bons. Très bons, même.
Mon pote, le mien, le seul, Josh, jouera demain à Seattle. Depuis qu’il a rejoint l’équipe de Denver, il n’a plus une minute à lui. S’il ne s’entraîne pas intensivement, il voyage à travers le pays pour affronter d’autres clubs. Vu l’heure, il ne devrait pas tarder. Une soirée entre mecs, ce n’était pas arrivé depuis combien de temps ? Entre