Les larmes du diable , livre ebook

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La devise de Joye : ne pas se faire remarquer. Jamais.


Quand elle intègre l’université Magical School pour apprendre à gérer ses pouvoirs, elle devrait sauter de joie. Enfin un endroit où elle a sa place, où elle peut se noyer dans la masse. Surtout après le drame qu’elle a connu et la perte de ses parents. Sauf que là-bas aussi, elle se sent différente.


Car Joye possède un don particulier, une vraie malédiction selon elle. Et comme si ça ne suffisait pas, elle est l’objet d’une prophétie troublante et les soldats de Lucifer l’attaquent, rien que ça !



Une question tourne en boucle dans sa tête : pourquoi elle. Qui est-elle vraiment ?


Pour le découvrir, une seule solution : s’allier au mystérieux Lucas. Mais les réponses risquent d’entraîner d’autres questions. Comme une essentielle : son rôle à jouer dans l’avenir du monde. Ce qui l’attend, l’Apocalypse... Une promenade de santé, non ?

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Publié par

Date de parution

01 avril 2022

Nombre de lectures

2

EAN13

9782378125332

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Prologue
— Merci, tante Maddie, je t’appelle dès que je suis rentrée !
— Mais de rien ma chérie. Prends soin de toi, d’accord ?
J’accepte sa tendre étreinte et y puise le réconfort dont j’aurai besoin dans quelques minutes. J’aimerais lui demander son aide plutôt que de la quitter, mais je sais qu’elle ne comprendra pas. Comment pourrais-je lui expliquer ce que j’ai fait ? Qu’en penserait-elle ? Du haut de ses quatre-vingt-deux ans, la sœur aînée de ma grand-mère est une véritable force de la nature. Ses longs cheveux blancs lui arrivent à la taille – elle les attachait encore il y a peu, mais il me semble qu’elle a de plus en plus de mal à utiliser ses mains. Chétive, au visage avenant et aux yeux bleus que les années n’ont pas manqué de voiler, elle sourit en permanence. C’est grâce à elle que j’ai pu garder la maison familiale.
Il y a plusieurs décennies de cela, mon grand-père a fait l’acquisition d’un vieux ranch dans mon Texas natal. Ainsi, il a fait construire un doux foyer pour sa fille unique quand elle eut atteint sa majorité et une modeste demeure pour sa femme et lui. Malheureusement, il n’a pas pu en profiter beaucoup, victime d’une crise cardiaque peu avant ses soixante ans. Tante Maddie, veuve elle aussi, a accepté l’invitation de ma grand-mère lorsqu’elle lui a proposé de venir vivre avec elle.
Et voilà où j’ai grandi ! Dans une maison magnifique au cœur d’un cadre idyllique. Même le bus scolaire avait un arrêt à proximité des limites du domaine. Peu de temps avant leur disparition, mes parents ont ouvert un camping dans un coin reculé des cinq hectares familiaux afin d’avoir un revenu supplémentaire. Je n’y suis jamais allée, préférant imaginer que j’étais la seule à me promener dans la forêt située à un kilomètre de notre nid douillet.
Enfin, seule… la plupart du temps ! Une douleur aiguë perfore ma poitrine lorsque je pense à mon petit frère, Brian. De deux ans mon cadet, il devait fêter ses dix-huit ans dans dix jours. Il ne cessait de répéter à papa et maman que dans beaucoup de pays du monde, il aurait été adulte. Il espérait ainsi obtenir un peu plus de liberté. Nos parents étaient très protecteurs, voire trop. Ne vous avisez pas de tousser près de ma mère, vous vous retrouviez avec du sirop pendant une semaine. La moindre coupure était considérée comme une plaie béante surinfectée ! Bref, ils étaient étouffants, mais tellement aimants.
— À demain, tante Maddie.
Je lui tourne le dos tout en éprouvant le poids de son regard qui me suit, et presse le pas. Je pourrais perdre le peu de courage que j’ai réussi à réunir pour rentrer. Je lève les yeux pour admirer la vue autour de moi. Tout est si paisible. Je n’effectuais jamais cette route seule auparavant. Mêmes ados, Brian et moi faisions la course jusqu’à la maison. Bien que je sois la plus âgée, il était plus rapide et je ronchonnais souvent lorsque nous atteignions le porche en bois sous l’œil amusé de mes parents. Les souvenirs défilent dans mon esprit, je sens les larmes pointer le bout de leur nez. Il faut que je me calme ! Si l’une d’entre elles m’échappe, je risque de me retrouver encore plus dans la panade que je ne le suis déjà ! J’inspire, j’expire, de plus en plus fort, de plus en plus vite alors que la vieille remise apparaît à l’horizon.
Mon père l’a fait construire pour y bricoler ses voitures. Aujourd’hui, je lui ai trouvé une tout autre utilité. Le dernier véhicule qu’il a récupéré gît sous une bâche. Je ne m’y suis jamais intéressée alors j’ignore ce qu’elle vaut. Je me suis promis de recourir à un expert pour savoir ce que je peux en tirer. Je ne suis pas dans le besoin, l’héritage familial est plutôt conséquent, mais… tout est surveillé jusqu’à mes vingt et un ans. Le moindre de mes achats est consigné, analysé et classifié. Par conséquent, je dois me fournir en espèces pour pouvoir me procurer les carcasses d’animaux morts au lieu de me rendre au supermarché. J’aimerais éviter que quelqu’un prenne conscience de la quantité que j’acquiers, ça amènerait trop de questions !
Je pénètre dans la bâtisse en bois envahie par les mouches, attirées par l’odeur de la viande en décomposition. L’assistante sociale qui me suit n’est jamais rentrée ici. Pour elle c’est sans intérêt, elle se contente de venir voir comment je me porte et repart aussitôt. Je ne m’en plains pas. Si elle traînait un peu trop longtemps dans les environs, elle risquerait d’entendre ou d’apercevoir des choses déplaisantes. À chaque fois, je prie pour que rien ne dérape. Je m’attelle à ma tâche quotidienne tout en essayant d’atténuer ma nausée. Si on m’avait dit que je découperais un bœuf en morceaux par nécessité, j’aurai ri au nez de la personne ! Aujourd’hui, c’est elle qui se moquerait de moi. Je remplis les récipients en métal de viande puis me dirige vers la maison.
Lorsque je referme derrière moi, le silence à l’intérieur m’oppresse. Ils doivent être à l’affût du moindre son. Je frissonne, déglutis et avance d’un pas. Je suis terrorisée. Tous les jours, c’est la même rengaine. Je suis à la limite de l’apoplexie à l’instant où j’atteins la cave. Je suis si fébrile que les seaux s’entrechoquent. Le coup qui est donné contre le panneau de bois en réponse me fait hurler.
— Ne faites pas ça !
J’ai vociféré plus que de raison à cause de la trouille bleue qu’ils viennent de me faire. De plus, j’ai sursauté lorsqu’ils ont frappé et les récipients métalliques m’ont échappé, répandant le sang des carcasses sur le sol et les murs dans un bruit assourdissant. Je reprends une respiration tremblante, ramasse ce qui est tombé, inspire et avance ma main vers la poignée. Je suis de nouveau saisie quand la porte d’entrée s’ouvre à la volée et qu’on me crie :
— Écarte-toi !



Chapitre 1
D e nos jours
Le silence de ma cabine, seulement troublé par le bruit des vagues fendues par le bateau, me permet de me concentrer assez pour ralentir les battements effrénés de mon cœur. Il y a quelques minutes, Lucas m’a demandé de le rejoindre avec ma valise car nous sommes arrivés. J’inspire à pleins poumons l’air saturé des arômes iodés de la mer avant d’empoigner mon bagage. Le couloir exigu est sombre, éclairé par une minuscule ampoule dénudée. Je suis heureuse que le voyage n’ait pas duré plus de quelques heures, je n’aurais pas aimé dormir entre ces murs lugubres.
Les rayons chauds du soleil m’accueillent dès que j’ai fini de grimper les marches menant sur le pont. Je sonde les environs du regard sans distinguer le moindre lopin de terre à l’horizon.
— L’île ne va pas tarder à apparaître, je souhaitais que tu sois présente lorsqu’elle sera dévoilée.
Sourcils froncés, je me tourne vers l’homme qui m’accompagne depuis plusieurs jours à présent. Lucas est très beau, je ne peux le nier. Ses cheveux blonds se sont parés de reflets dorés sous les lueurs de l’astre de feu. Sa barbe courte est plus sombre et longe sa mâchoire carrée ; elle entoure sa bouche fine, recouvre ses joues aux pommettes discrètes et souligne son nez droit. Le plus troublant chez lui, ce sont les couleurs de ses iris. Un bleu très foncé bordé d’un cercle d’argent.
Un sorcier.
Le mot résonne dans mon esprit, m’arrachant un frisson alors que la température est des plus agréables. J’ai encore des difficultés à appréhender la chose. Parfois, je me pince pour être sûre de ne pas être plongée dans un cauchemar. Je ne peux pourtant pas ignorer les phénomènes étranges qui m’ont amenée jusqu’ici. Je me contente de me tourner dans la direction que Lucas m’indique du doigt sans lui répondre. J’ai à peine échangé un « merci » avec lui depuis notre départ et ce que j’apprécie, c’est qu’il ne s’en offusque pas. Cela ne m’a pas empêchée d’être polie et le tutoiement s’est naturellement installé entre nous.
— On y est, murmure-t-il en se plaçant à mes côtés.
Je m’agrippe au bastingage alors que sous mon regard choqué, une île se dessine peu à peu. Nous sommes presque au niveau du ponton d’amarrage. Un instant auparavant, seul l’océan remplissait l’horizon, et maintenant, un archipel à la végétation luxuriante et sauvage le remplace. C’est incroyable !
Magique.
Le capitaine nous aide à quitter son bateau en nous saluant. Lucas lui souhaite de bien profiter de ses vacances avant la rentrée en l’informant qu’un nombre d’élèves plus important s’est inscrit pour le transport terrestre. Je les laisse échanger leurs banalités et, ma valise en main, je m’avance vers les premiers cocotiers trônant au bout de la jetée. Les effluves d’humus se mélangent à ceux de la mer. Je prends de longues inspirations en baissant les paupières.
Un bruit que je ne reconnais pas attire mon attention. Je pose mon bagage et approche de la frondaison où je découvre une minuscule silhouette appuyée sur un tronc. À première vue, je dirais qu’il s’agit d’un lapin, mais je fronce les sourcils en constatant qu’il se tient sur deux pattes. Il suffoque et tente de retrouver sa respiration tout en frappant son poitrail à deux mains. Des hoquets sifflants lui échappent. J’avance dans sa direction pour le secourir du mieux que je le peux avant qu’il ne trépasse. Je n’ai pas fait deux pas que la créature tourne vers moi deux grands yeux tristes. Je fonds de tendresse à la vue de cette boule de poil.
— Oh, pauvre chou, viens, je vais t’aider.
Je m’accroupis en me plaçant de profil pour qu’il comprenne que je ne lui veux pas de mal. L’animal inconnu s’approche de moi en sautillant malgré son souffle haché. Doucement, je tends la main vers son ventre afin d’appuyer dessus. Quelque chose a dû se bloquer dans sa trachée.
— Joye ! Attention !
L’éclat de voix de Lucas me fait sursauter au point que je perds l’équilibre et m’étale sur le dos. Au même instant, le lapin ouvre sa gueule pour laisser apparaître de grands crocs aiguisés. Mon cri de terreur est étouffé par la canopée tandis que le monstre s’élance dans ma direction. Je ferme les yeu

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