314
pages
Français
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2015
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Publié par
Date de parution
01 octobre 2015
Nombre de lectures
5
EAN13
9782960177510
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 octobre 2015
Nombre de lectures
5
EAN13
9782960177510
Langue
Français
Stéphanie Moins
LE PACTE
I - Au-delà du souvenir
LE PACTE – I – Au-delà du souvenir
Auto-publié par Stéphanie Moins, Belgique
Illustrations de Caroline Hardy
Couverture de Copy-Média (Bordeaux)
ISBN 978-2-9601775-0-3
ISBN (epub) 978-2-9601775-1-0
Dépôt légal : octobre 2015
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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A Thierry et Thomas,
Ainsi qu’à tous ceux qui croient en l’éternité…
Table des matières
1 – Pour que dure l’éternité
2 – Confusion
3 – Propositions
4 – Triskell
5 – Visions
6 – Inné
7 – Fracture
8 – Ne pars pas
9 – Clair-obscur
10 – Concert
Juste une dernière chose…
Notes
1 – Pour que dure l’éternité
534 apr. J.-C.,
Quelque part dans la forêt de Brocéliande, Armorique
Là, au pied de cet arbre que les anciens considéraient comme sacré, ils se tenaient debout devant lui.
Les paupières closes et quasiment en transe, il soufflait une litanie connue de lui seul. Ils s’échangèrent un long regard intense, serrant davantage leurs doigts déjà entremêlés, trahissant la ferveur de leurs espoirs placés en cet homme singulier.
Puis les incantations se turent.
Alors, lentement, il les invita à lui faire face pour, l’instant d’après, les considérer avec une expression indéchiffrable.
Silencieux.
Autour d’eux, la nuit imposait son épais manteau d’obscurité que seule troublait la lumière diaphane dispensée par l’astre rond. À leurs pieds, crépitait un feu noircissant les quelques pierres qui avaient été déposées là, pour ce soir uniquement.
Nulle trace ne pouvait subsister.
Nul ne pouvait deviner leur présence.
Levant les bras, mains tournées vers le ciel, il s’adressa aux étoiles qui peuplaient l’ombre, à l’univers, à l’infini. Il les intima à répéter des formules appartenant à un dialecte ancestral oublié de tous, aux vieux accents celtes qu’aucun, à part quelques druides et lui, ne se souvenait encore.
Ils devaient énoncer les mêmes mots, au même moment.
Répéter, encore et encore.
Pas un de plus, pas un de moins.
Ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Il leur avait expliqué à maintes reprises. Ils ne pouvaient le réaliser que ce soir…
Ce soir uniquement, pour que dure l’éternité.
Les yeux rivés et ancrés dans ceux de l’autre, ils croyaient en lui.
Vint l’instant ultime où Merlin se pencha vers la flambée, saisit un objet flamboyant parmi les braises incandescentes qu’il déposa ensuite au creux de leur paume gauche, leur portant alors à tous deux, la marque de leur pacte.
Non loin de là, tapie dans l’obscurité, une femme rongée par la jalousie susurrait son propre enchantement destiné à déjouer leur promesse, déterminée à ce que l’éternité se détourne d’eux...
2 – Confusion
De nos jours,
Mercredi 30 juin
12h05,
Clinique du Val d’Ouest, Service pédiatrique, Lyon, France
- Séance de drainage réussie haut la main ! T’as craché comme un grand chef ! Donc, comme promis…
Galaan sortit deux Carambars de la poche de sa blouse blanche les brandit fièrement devant lui et se posa sur le lit de Maxime, 10 ans, atteint de la mucoviscidose.
- Fraise ou chocolat ?
- Fraise ! s’écria le gamin au regard pétillant qui attrapa le bonbon allongé et le déballa aussitôt.
- Écoute celle-là, déclara le kiné mastiquant déjà la moitié de son caramel, le nez plongé dans la devinette contenue dans l’emballage. Comment appelle-t-on le père et la mère de l'homme invisible ?
Il leva son grand regard bleu vers le garçon qui pour toute réponse, haussa les épaules.
- Ses transparents.
Ils se considérèrent un court instant puis pouffèrent, complices.
- À moi, maintenant. Vous avez une fourmi rouge et une fourmi noire dans le dos. Laquelle va doubler ?
- À tout hasard, la rouge.
- Aucune, car on ne double pas sur un dos d'âne ! s’esclaffa Maxime, hilare.
- C’est ça, marre-toi, maugréa l’autre, c’est bon pour tes poumons.
- C’est l’heure du repas, les interrompit une petite voix provenant de la porte de la chambre.
Galaan ébouriffa la petite tête espiègle de son patient et se leva en direction de la porte.
- Allez champion, on se voit ce soir !
- T’auras d’autres caramels ?
- Évidemment ! Marceline, tu veux un Carambar ?
- Non merci, j’essaie d’arrêter, ironisa la cinquantenaire à l’embonpoint manifeste, venant déposer un plateau composé d’un repas sur la table de la chambre. Tu n’oublies pas la réunion dans le bureau du chef à 12h45 ?
- C’est à quel sujet ?
- Le projet de la classe-pilote qui s’ouvrira mi-juillet dans le service.
- Ah ouais. OK. 12h45. C’est noté, fit-il en alliant la parole d’un index tapoté sur sa tempe.
- Ce qui signifie « dans vingt minutes », sourit Marceline amusée.
- J’y serai. Mais en attendant, je vais croquer un bout. J’ai une de ces dalles !
- Bon app’ ! lança-t-elle alors qu’il s’élançait déjà d’un pas pressé dans le couloir.
***
Au même moment,
CHR de la Citadelle, service pédiatrique, Liège, Belgique
Gen balaya une fois encore l’entièreté du local d’une œillade avisée et en referma la porte. Ensuite, elle passa devant le bureau des infirmières vers lequel elle adressa un grand signe de la main et disparut du service. Une fois dehors, elle respira à plein poumon, s’emplissant au passage d’un intense sentiment de liberté. Une année scolaire venait tout juste de s’achever dans ce service pédiatrique au cœur duquel elle avait œuvré en tant qu’institutrice auprès d’enfants et d’adolescents hospitalisés. Désormais, deux mois, synonymes de vacances, se profilaient à l’horizon.
Deux mois.
Ou presque…
Car elle n’avait malheureusement pas pu renoncer à dépanner une collègue dont elle était fort proche. Récemment opérée, cette dernière s’était vue contrainte d’abandonner son projet consistant en l’ouverture d’une classe-pilote, au sein d’une clinique de Lyon dans le courant du mois de juillet.
Ce n’était pas la tâche en elle-même qui la rebutait. D’ordinaire travailleuse acharnée, Gen consacrait la plupart de son temps à son métier dans lequel elle exultait. Ce qui la préoccupait le plus, c’était de s’exiler deux semaines à l’étranger, seule, au cœur d’une vaste métropole dont elle ignorait tout…
Ou presque…
En effet, même si elle n’avait jamais mis les pieds à Lyon, cette même ville demeurait toutefois liée à bon nombre de souvenirs dans lesquels elle se serait bien passé de replonger.
Le choix s’était imposé et conclu la veille, ce qui l’avait empêchée d’en faire part à son petit copain avec lequel elle était censée séjourner à Florence. Elle jeta un regard furtif à sa montre et réalisa qu’elle était loin d’être à l’avance. Elle devait retrouver son amie à la place Cathédrale et celle-ci l’y attendait plus que probablement.
C’est au moment où elle s’apprêta à démarrer sa vieille Opel que son téléphone sonna.
- Allô ?
- Gen ?
- Bonjour Paul.
- Bonjour, ma