525
pages
Français
Ebooks
2019
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Publié par
Date de parution
26 juin 2019
Nombre de lectures
16
EAN13
9782376521617
Langue
Français
Capucine a tout pour être heureuse : un job parfait, un mec parfait, un appart parfait. Sauf qu'elle ne l'est pas. Pas du tout.
Alors qu'elle vient d'accepter la demande en mariage de Gildas, la jeune femme se laisse convaincre par sa meilleure amie de fêter la nouvelle dans un pub de la Capitale.
Il suffira d'une unique nuit pour que ses certitudes volent en éclats. D'une nuit et de deux rencontres pour que sa vie s'en retrouve à jamais bouleversée. Deux frères de cœur. Andrea, le barman survolté et Vadim, le musicien taciturne.
Pour eux, elle implosera son quotidien. Pour elle, ils sont prêts à apprendre à vivre.
Ils la renversent, elle les empoisonne.
Leur Jamais 2 sans 3 peut-il seulement exister quand leur entourage autant que leurs fêlures respectives se liguent contre eux pour les séparer ?
Et si la passion se vivait à trois ?
Publié par
Date de parution
26 juin 2019
Nombre de lectures
16
EAN13
9782376521617
Langue
Français
Collection Red Romance
Milyi Kind
Jamais 2 sans Trois
INTEGRALE
ISBN : 978-2-37652-161-7
Titre de l'édition originale : Jamais 2 sans Trois - Intégrale
Copyright © Butterfly Editions 2019
Couverture © Droniou
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-161-7
Dépôt Légal : Juin 2019
20192506-2200
Internet : www.butterfly-editions.com
@ : contact@butterfly-editions.com
TOME 1
À ma famille sans qui, une fois de plus, rien n'aurait été possible... et tout particulièrement à ma petite pousse, mon mini Affreux qui grandit doucement dans mon ventre... mon autre jamais 2 sans trois ! Ce livre, nous l'avons vécu tous les deux finalement. Cette année sera celle de mes deux bébés...
Chapitre 1
- Capucine Thillet, veux-tu devenir mon épouse ?
Il n'avait pas osé... Si, bien sûr que si, il avait osé. Comme d'habitude, Gildas avait pris ses dispositions pour mettre Capucine au pied du mur et faire ce qu'il voulait, lui, sans jamais demander son avis à la jeune femme. En aucun cas, il n'avait envisagé devant elle la possibilité de lui poser la fameuse question du grand « M ». Pourtant, elle le connaissait sur le bout des doigts et aurait dû s'en douter. N'avait-il pas la fâcheuse habitude de décider de tout seul, sans jamais la consulter au préalable ? Capucine en était persuadée, il devait déjà avoir planifié le nombre d'enfants qu'elle était censée mettre au monde, quand, voire même la position qui la ferait tomber enceinte, leur sexe et tutti quanti...
Un rire nerveux faillit franchir la barrière close de ses lèvres mais elle se contint. Il n'y avait pas matière à s'amuser, loin de là. Devant elle, les paires d'yeux braquées n'attendaient visiblement qu'une réponse tout aussi formelle que de circonstance. Piégée, la jeune femme avait l'épouvantable impression qu'une chape de plomb venait d'être fondue sur ses épaules, l'empêchant de respirer. Seule sa meilleure amie Marilou la dévisageait avec désolation, elle qui savait à quel point Capucine détestait se donner ainsi en spectacle.
Quoi répondre? Que dire? Elle eut envie de hausser les épaules mais, une fois de plus, se retint. Comme si ce choix lui appartenait à elle... Bien sûr que non, jamais il n'en avait été question.
Capucine Thillet était une jeune femme polie qui savait où était sa place et ce que l'on attendait d'elle. Là, plantée au milieu du salon cosy qui l'avait vue grandir et devenir la trentenaire qu'elle était désormais, elle était perdue... égarée entre les mines aseptisées des gens qui l'aimaient et la vaisselle de porcelaine de sa mère. Tout chez eux était d'un conventionnel à pleurer... de rire ou de dépit, rien n'était moins sûr. Les Thillet étaient le parfait cliché de la famille bourgeoise... Hubert l'avocat, Reine l'institutrice et leur fille unique Capucine, professeur. Mon Dieu! Même le chien, un scottish noir baptisé Bulle, complétait ce tableau gris dans cette vie tout aussi couleur muraille. L'exsanguination d'une éducation aussi précieuse que ridicule... voilà bien ce qu'ils étaient.
L'envie d’hurler lui mordit le ventre. Un gloussement nerveux s'étrangla à nouveau dans sa gorge, refusant d'en sortir. C'eut été d'une telle inconvenance... Et puis, pourquoi se sentir mal quand un homme de la trempe de Gildas Gaultier s'intéressait à vous? Tout était absolument parfait chez lui. L'archétype du bel homme à qui tout dans la vie réussissait comme il le désirait et uniquement ainsi. Des dents parfaitement alignées, un sourire ultra-brite, des cheveux d'une blondeur de blé où pas une seule mèche ne prenait le risque de dépasser les autres, une mâchoire solide et ingénieur de surcroît. N'importe quelle femme se serait montrée aux anges, roucoulerait de gratitude, dégoulinerait de bonheur...
Alors quoi? Où pouvait bien être le problème? Pourquoi ne ressentait-elle pas cette joie qui aurait dû être sienne en cet instant précis mais juste une boule d'amertume au creux de son estomac? Peut-être... peut-être parce qu'elle se rendait enfin compte d'une vérité plus que dérangeante. Avec Gildas certes elle serait bien, ce qui était déjà loin d'être satisfaisant... mais sans lui, elle le serait également. Ce constat était aussi affligeant que sordide. Capucine aurait voulu prendre ses jambes à son cou pour fuir la cage dorée qui se profilait sombrement à l'horizon. Regarder sa vie défiler au travers de barreaux qu'elle seule s'était imposée était odieux. L'idée de laisser filer sa vie entre ses doigts, d'exister en pointillés, de vivre en anémique la paralysait... Elle avait envie de crier, de lancer un S.O.S haut et fort mais y' aurait-il seulement quelqu'un pour entendre sa détresse?
Tel un pantin désarticulé dont tous manipulaient un fil sans se soucier de la pauvre marionnette, la jeune femme leva les yeux vers celui qui était censé représenter l'astre de sa vie. Non, personne ne l'extirperait de cette latence. Alors, autant s'y faire le plus rapidement possible. Après tout, ne vivait-elle pas ainsi depuis maintenant trente-deux ans? Capucine sourit machinalement en tendant sa main sans réussir à articuler le moindre mot. Sa mère poussa un petit cri de plaisir tandis que son père administrait une claque de circonstance dans le dos du fiancé de sa fille. Gildas se tourna ensuite vers elle pour la prendre dans ses bras et déposer sur ses lèvres un rapide baiser. Son attention se reporta dès lors sur Reine qui rêvassait déjà aux préparatifs de la cérémonie à venir. La masse dans les entrailles de la jeune femme grossissait à vue d'œil, menaçant de l'étouffer avec violence tel le plus vicieux des boas. Toutefois, elle ne bougea pas d'un iota et se contenta de rendre sourires et politesses.
Voilà... faire ce que l'on attendait d'elle. Rien de plus, rien de moins.
Le lendemain soir, la porte sur laquelle Capucine s'escrimait à frapper s'ouvrit sur une Marilou comme à son habitude toute en beauté. Il fallait si peu de choses pour que son amie soit juste magnifique. En l'occurrence, le peu en question se composait d'une robe noire cintrée à col Claudine très chic, d'une paire d'escarpins de luxe vermillonne et de sa longue chevelure brune ramenée en un chignon élaboré quoique trop serré pour paraître moderne. En guise de maquillage, seules ses lèvres fines étaient soulignées par une légère couche de rouge irisé. Rien ne dépassait. A l'inverse, tout avait été parfaitement étudié dans les moindres détails. Un sourire un brin condescendant éclaira son visage en forme de cœur.
- Ma puce! La future madame Gaultier! railla-t-elle en la prenant dans ses bras. Il ne t'avait même pas prévenue cet idiot fini?!
Un rictus tordit la bouche charnue de Capucine alors que ses sourcils s'arquaient avec défaitisme.
- Tu connais Gildas... Je suppose que la présence de mon père avait plus de poids que la mienne... marmonna la jeune femme.
- Oh Capu, je suis certaine que non... Il voulait faire les choses de la meilleure des façons, à la Gildas. Tu sais comme cet homme est maniaque de la perfection. Allez haut les cœurs! Ce soir, soirée entre filles!!!
- Oui, se ragaillardit son amie en chassant d'un revers de la main ses idées noires. Cocktails et... laisse-moi réfléchir... ah oui cocktails! Très certainement jusqu'à en rouler sous la table... Il faut fêter mes fiançailles, non? conclut-elle après lui avoir agité sous le nez son annulaire ceint d'une bague dont la pierre, énorme, cisaillait sa peau fragile. Direction République?
- Non, direction Oberkampf... corrigea Marilou avant attraper son sac à main sans regarder sa compagne.
- Quoi?!
L'infirmière lui renvoya une grimace qui n'altérait pourtant en rien son délicat minois.
- J'ai promis à Léo de passer au pub où elle fait des extras les week-ends... Depuis le temps qu'elle me tanne pour venir y faire un tour, je comptais faire d'une pierre, deux coups...
- Mari! Sérieux... soupira Capucine avant de relever la tête, vaillante. Bon... Va pour le pub! Finalement, pourquoi pas? Ta jumelle maléfique nous attend pour quelle heure?
- Pas d'horaire ni d'arrivée, ni de départ, promis! s'exclama Marilou avec un petit rire perlé. Elle lui prit le bras. Allez, on va s'amuser, ma douce... et se rincer l'œil en passant... un pub écossais... rempli de rugbymen... Y a pire... On est au régime mais tu sais ce qu'on dit?
- Moui, fit-elle, dubitative. Et c'est ta sœur qui te le certifie? Des beaux mâles? Léo ? Ta sœur lesbienne?!
- Ça n'empêche pas de reconnaître la beauté des corps, Capu! Ce que tu peux être blasante parfois! Allez Go Diego ma chérie!
Après un trajet monstrueusement long en raison des nombreux changements de métro, les deux jeunes femmes arrivèrent enfin à destination. Capucine eut un léger mouvement de recul face à la devanture de l'établissement. Dans les tons nuancés du vert propre aux pubs, il ne paraissait pas être de première jeunesse. Le nez plissé par un manque d'entrain évident, la trentenaire redoutait un intérieur un peu trop cossu, elle qui était habituée à naviguer dans des clubs plus... hype. La ronde des fumeurs sur le trottoir lui faisait l'effet d'une fourmilière sans préoccupation du lendemain. Ils semblaient tous si... si quoi? Si décontractés? Elle-même avait l'impression d'être une goutte d'huile dans un grand bol d'eau avec son chemisier blanc et sa jupe grise bien trop guindée.
Certes, elle lui arrivait au-dessus du genou. Capucine n'avait rien d'une prude non plus, mais une paire de jeans ou une robe plus moderne eut été préférable et de loin. Elle se faisait l'effet