Initiation au désastre , livre ebook

Taylor V. Donovan
L'initiation au désastre



Traduit de l'anglais par Alexia Vaz
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Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Disasterology 101
MxM Bookmark © 2019, Tous droits réservés
Traduction © Alexia Vaz
Suivi éditorial © Johanna Fabri
Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture © MxM Créations
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ISBN : 9782375745915
Existe aussi en format papier


Remerciements pour les marques déposées


Doctor Who : British Broadcasting Corporation
Olive Garden : Darden Concepts Inc.
iPod : Apple Inc.
Cendrillon : Disney Enterprises, Inc.
La Petite Sirène : Disney Enterprises, Inc.
Listerine : McNEIL-PPC, Inc.
Lamborghini Murcielago : Automobili Lamborghini S.p.A.
Resident Evil : Capcom Co., Ltd.
Aston Martin Vantage : Aston Martin
Chevy Tahoe : General Motors
Harry Potter : Warner Bros. Entertainment Inc.
Downton Abbey : ITV plc
Monty Python : New Media Broadcasting Company, Inc.
Real Madrid : Real Madrid Club de Fútbol
La quatrième dimension : CBS Broadcasting Inc.
Cialis : Lilly USA, LLC.
Viagra : Pfizer Inc.
Glee : FOX Broadcasting Inc.
Modern Family : American Broadcasting Company Inc


Prologue

— Bonjour, Cedric.
— Bonjour, répondit-il en entrant dans le cabinet.
Il regarda autour de lui avant de ressentir une douleur palpitante et lancinante dans sa tempe. Tout était différent par rapport à la semaine précédente.
— Je vois que vous avez refait la décoration.
— Elle a été refaite ce week-end. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Trop concentré sur ce qui l’entourait, Cedric remarqua à peine la question du Dr Black et le petit clic de la porte qui se refermait derrière lui.
Il prit une grande inspiration et essaya de ne pas se laisser perturber par la nouvelle décoration volumineuse de couleur terre, ainsi que les babioles que quelqu’un avait posées un peu partout sans faire attention à l’ordre ou à la précision.
— Ça va, marmonna-t-il. C’est fonctionnel et apaisant.
— Vous trouvez ?
Pas vraiment . Mais il se mordit la lèvre et ne dit rien.
Il jeta un coup d’œil au canapé placé bien trop loin de la table basse, aux bibliothèques qui n’étaient pas alignées par rapport au plan de sol et au bureau qui se trouvait trop près du mur.
Il serra le poing et déglutit.
— J’aime bien le divan.
Ça, au moins, c’était vrai. Il semblait confortable et engageant. Il y avait beaucoup de coussins, derrière lesquels il pouvait se cacher ou avec lesquels il pouvait jouer. Et il était bleu. Cedric aimait toutes les teintes de bleu.
La collection de monuments en cristal du Dr Black sur la table basse attira l’attention de Cedric. La Maison-Blanche, l’Empire State Building, le Christ Rédempteur, le World Trade Center, Big Ben, le Taj Mahal, l’Arc de Triomphe, les Pyramides d’Égypte et le Sphinx… tous très jolis et tous à la mauvaise place.
Cedric se pencha et bougea la tour de Pise. Puis, l’horloge du Kremlin et les moulins de Hollande. Ils devaient être remis à leur place, sinon il serait incapable de se concentrer sur autre chose.
— Pourquoi avez-vous décidé de changer les choses, ici ?
— Je regardais le même décor depuis deux ans, dit le Dr Black.
— Ouais…
La tour Eiffel était trop proche de la Statue de la Liberté. Cedric les aligna à trois centimètres du bord de la table, là où elles devaient être.
Il parcourut la pièce du regard et se dit qu’il allait repositionner les meubles dès qu’il en aurait fini avec les monuments en cristal. Les livres étaient les prochains sur la liste, puis les papiers sur le bureau.
— Je m’en suis lassé.
— De quoi ?
— De regarder la vieille décoration.
— J’aimais bien le canapé en cuir noir.
Cedric voulut bouger le Gateway Arch, mais le Dr Black l’arrêta en posant une main sur son bras.
— Il était un peu usé, mais il convenait, ajouta-t-il.
— Comment progresse la gestion de vos TOC ?
— Pas trop mal.
Pourtant, ses doigts continuaient de le démanger, et son esprit voulait qu’il range le bazar autour de lui.
— Pas trop bien, marmonna-t-il en poussant le Gateway Arch.
— Asseyez-vous, Cedric.
Il fit un effort herculéen, mais il réussit à s’éloigner de la table.
— Merci.
— Comment allez-vous aujourd’hui ?
La voix du Dr Black était aussi douce que ferme. Cedric savait, par expérience, qu’il ne l’autoriserait plus à déplacer quoi que ce soit.
— Je vais bien, merci.
Cedric s’assit sur le divan bleu et glissa ses mains gantées qui le démangeaient sur le velours. Comme d’habitude, il ne sentait rien sous ses doigts.
— Et vous ?
— Je n’ai pas à me plaindre, mais nous ne sommes pas là pour parler de moi.
Le Dr Black sourit et s’assit en face de lui.
— Comment s’est passée votre semaine ?
Alors on passe aux choses sérieuses.
Ils étaient là pour continuer de parler de ses problèmes et s’il avait progressé… ou pas.
Cedric attrapa un coussin et s’allongea sur le divan, plus que familier avec cette routine, mais n’ayant pas envie de la commencer.
— La semaine s’est bien passée, dit-il.
Il savait qu’il devait dire quelque chose à son médecin. Il serra le coussin, croisa les jambes au niveau des chevilles et essaya de ne pas penser aux monuments en cristal sur la table basse. Ou aux livres. Ou aux meubles.
— Plus tôt dans la journée, j’ai signé un contrat pour m’occuper d’une autre classe.
— C’est fantastique !
— Oui… Les étudiants me rendent fou parfois, mais je peux les gérer, dit-il en souriant.
Contrairement aux autres psychologues qu’il avait vus auparavant, le Dr Black ne manquait pas de montrer son plaisir quand ses patients réussissaient. Cela encouragea Cedric à partager encore plus.
— J’ai également pris mon thé, tous les jours, dans ce café, près du bureau.
Il sentit son sourire grandir. Aller dans un café et commander une boisson n’était pas grand-chose pour la plupart des gens, mais c’était une sacrée réussite pour un mysophobe qui ne supportait pas d’être entouré de monde.
— Tous les jours, je m’assois même là-bas pendant que je le bois.
— Je suis heureux de l’entendre.
— Merci.
Le Dr Black ne dit rien d’autre. C’était inhabituel. Il donnait toujours l’opportunité à Cedric d’aborder les choses à sa façon, mais si ce dernier ne le faisait pas, le médecin l’obligeait à se lancer.
— Avez-vous parlé à quelqu’un au café ?
Et voilà.
— Non.
Cedric s’agrippa au coussin et évita de regarder le médecin.
— Je pensais me faire un autre piercing, dit-il après quelques minutes.
— Hm.
Ça alors.
Il savait que ce bruit évasif signifiait que le Dr Black n’avait pas oublié les problèmes dont ils avaient parlé lors de leur dernier rendez-vous et Cedric ne devait pas s’attendre à ce qu’il le laisse tranquille. Il savait qu’il allait devoir parler de certaines choses, mais il pouvait les éviter pendant un peu plus longtemps.
— Mon nez… ou peut-être mon téton, poursuivit-il. Je n’ai pas décidé si je voulais un clou, un anneau ou un petit diamant. Vous en pensez quoi ?
— Je pense que vos autres piercings sont une preuve suffisante du contrôle que vous avez développé sur votre esprit et votre corps l’année dernière, Cedric, dit doucement le Dr Black. Vous devriez repousser vos limites en essayant quelque chose de nouveau désormais.
— Comme sortir avec quelqu’un ? demanda-t-il.
Il eut envie de vomir.
— Je vous l’ai dit. Ça n’a pas fonctionné la fois où j’ai essayé.
— Vous aviez dix-huit ans, lui rappela le Dr Black. Et vous ne suiviez pas de thérapie.
— Je le sais ça, grogna Cedric. Mais si je n’ai pas changé ? Et si ne pas flipper constamment devant les gens était mon maximum ? Et si je me rapproche d’un type, que je m’implique, et qu’il part après notre première fois au lit ?
Il mit le coussin entre ses jambes et le serra si fort qu’il faillit faire sortir le rembourrage.
— Et si je ne veux pas aller au lit avec lui ? Et si, peu importe ce qu’il fait, il me dégoûte complètement ?
— Avez-vous été dégoûté, dernièrement ?
Cedric pensa aux deux derniers hommes avec qui il avait été et secoua lentement la tête.
— Ils ont fait tout ce que je voulais. Ils étaient vraiment propres.
— Alors qu’est-ce qui n’allait pas ?
Cedric ricana.
Normalement, il n’avait pas de problème pour parler au Dr Black, comme c’était dans son intérêt. Il voulait aller mieux. Il voulait être capable de contrôler son esprit et son corps, et il était prêt à faire tout ce qu’il faudrait pour arrêter d’être un sacré con.
Mais c’était différent.
Il se disait que les relations, en général, étaient difficiles, et il avait souvent peur qu’une vie amoureuse soit impossible pour lui, chose qu’il détestait. Il rêvait fréquemment d’un partenaire amoureux et d’anniversaires de rencontre. Il voulait un chevalier en armure, avec qui il serait heureux pour toujours, mais ses symptômes se mettaient toujours en travers de son chemin. Le Dr Black pensait que, tant que Cedric entretenait une conversation avec l’autre personne et l’impliquait dans son traitement, c’était faisable. Mais Cedric devait encore rencontrer l’homme à qui il voulait en parler, et même si cela avait déjà été le cas, il n’aurait pas été assez à l’aise pour dévoiler sa maladie à qui que ce soit.
Et comme si ce n’était pas suffisant, un nouvel événement l’avait horriblement effrayé, voire même donné envie de commettre un meurtre.
— Je ne crois pas être prêt à sort